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CRISE A LA POSTE BURKINA FASO :


S’il y a un événement qui a retenu mon attention, la semaine dernière, c’est bien ce qui est arrivé à la Société nationale des postes (SONAPOST) devenue depuis quelque temps, la Poste Burkina Faso. Il s’agit de la tension qui y a opposé les travailleurs au Directeur général de ladite société d’Etat, qui a dû quitter son bureau sous les huées de ses administrés. N’eût été l’intervention des forces de l’ordre, en l’occurrence la Police nationale, le pire serait arrivé puisque certains agents étaient prêts à lui faire la peau. On se croirait dans un film hollywoodien. Et pourtant, la scène se déroule au Burkina Faso, pays des Hommes intègres. J’avoue que j’ai perdu totalement mon latin quand j’ai vu des employés, hommes comme femmes, traiter de la sorte leur premier responsable. Je ne veux prendre fait et cause pour personne dans cette bagarre. Mais je vais profiter dire mes quatre vérités à tous. Tout d’abord, je veux que les uns et les autres comprennent que la poste n’est pas l’affaire d’un seul Etat. Elle appartient à l’Union postale universelle créée en 1874 qui, en tant que réseau mondial, permet au paysan de Kankalaba au Burkina d’écrire une lettre à son homologue de Midran en Afrique du Sud. Je ne veux donc pas que les gens s’amusent avec. Car, au-delà de tout, il me plaît de rappeler aux uns et autres que la poste compte plus de 1300 employés avec un chiffre d’affaires qui varie entre 15 et 20 milliards de F CFA par an. Voyez-vous ? C’est à croire qu’elle est plus importante que certaines banques. C’est pourquoi j’ai applaudi des deux mains quand j’ai entendu que le Conseil d’administration de la Poste Burkina, prenant toute la mesure de la gravité de la situation, a procédé, le 14 mai dernier, à l’adoption du statut du personnel qui est la principale exigence du Syndicat national des travailleurs de la poste (SYNTRAPOST). Et dans la foulée, le DG, Issa Nabi Coulibaby, tout en faisant son mea-culpa, a appelé à l’apaisement. Cela suffira-t-il à calmer la tension ? On attend de voir quand on sait que les travailleurs, eux, réclament désormais le départ du DG.

Bien des crises, dans ce pays, auraient pu être évitées si l’approche et le management avaient été corrects

Cela dit, je regrette tout de même une chose dans la façon dont nos dirigeants gèrent les choses dans ce pays. Car, si mes informations sont bonnes, le statut qui vient d’être adopté, a fait l’objet d’un protocole, il y a un an environ. Pourquoi avoir attendu que les employés manifestent violemment pour accepter de l’adopter ? Cela traduit, à mon avis, une forme de légèreté. Je le dis parce que je fais le constat que bien des crises, dans ce pays, auraient pu être évitées si l’approche et le management avaient été corrects. Mais on n’en est pas là. Car, certains DG ou ministres, dans ce pays, se croient tout permis si fait qu’ils n’écoutent personne. Et ce faisant, ils deviennent, par leur comportement, arrogants, sources de problèmes. Je ne suis pas en train de cautionner ce que les travailleurs de la Poste Burkina ont fait à leur DG.  Non, loin s’en faut. Je reconnais que l’acte est hautement condamnable. Cela dit, je reconnais aussi que l’on ne peut pas diriger une grosse boîte si l’on n’a pas un minimum de management. Et c’est sur ce point que je vais terminer mon propos, par une recommandation. Etant donné que les employés de la Poste Burkina Faso ont mis en cause la gestion de leur premier responsable, je souhaite que l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) essaie d’y voir clair.
S’il se trouve que le sieur Coulibaly n’a rien à se reprocher, ce sera tant mieux. Mais s’il se trouve qu’en moins de deux ans, il a trempé la main dans le cambouis, et bien, qu’il soit sanctionné.

« Le Fou »


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