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CRISE SECURITAIRE DANS L’EST DE LA RDC : A quand le bout du tunnel ?


En République démocratique du Congo (RDC), les combats se sont intensifiés, ces dernières semaines, entre l’armée et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda voisin. Et ce, au moment où les pourparlers entre Kinshasa et Kigali, censés aboutir à une solution négociée de la crise, sont dans l’impasse depuis le rendez-vous manqué de la capitale angolaise, en décembre dernier, entre les présidents Félix Tshisékédi et Paul Kagame. Une situation qui n’est pas sans raviver les tensions entre les deux capitales sur fond d’accusations mutuelles, malgré les efforts de la médiation angolaise. C’est dans ce contexte que plusieurs sources indiquent que les troupes gouvernementales ont repris du poil de la bête, en enregistrant des victoires importantes qui ont permis la reprise de certaines localités des mains, des rebelles. Notamment dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu où une demi-dizaine d’agglomérations ont été libérées. De quoi renforcer la confiance du président Félix Tshisékédi en son armée qui avait subi de nombreux revers au point de susciter des interrogations quant à sa capacité à tenir la dragée haute à l’ennemi.

 

Tant que les FARDC ne prendront pas un ascendant décisif sur les insurgés, les populations du Nord-Kivu continueront de vivre dans la terreur

 

 

 Mais, si le ciel semble se dégager, pour les autorités de Kinshasa, sur le front militaire contre les rebelles du M23, la sagesse commande de garder allumée la lampe de la solution politique et diplomatique qui est plus susceptible de parvenir à une paix durable visant à mettre définitivement fin à la guerre qui déchire le pays depuis plus de trois ans maintenant. Car, l’histoire de ce conflit qui ne manque pas de rebondissements, nous enseigne qu’il faut toujours avoir un jugement mesuré et éviter de tirer des conclusions trop hâtives. En effet, hier, c’est le M23 qui volait de conquête en conquête en avançant jusqu’aux portes de Goma, la capitale du Nord-Kivu, comme un couteau dans du beurre. Aujourd’hui, c’est l’armée congolaise qui semble prendre le dessus en délogeant les rebelles de leurs positions et en libérant des villes. Mais dans ces violents combats où les adversaires se rendent coups pour coups, Dieu seul sait qui aura le dernier mot. Pendant ce temps, ce sont les pauvres populations prises dans l’étau de la guerre qui n’en finit pas d’endeuiller le pays, qui en payent le plus lourd tribut. Alors, à quand le bout du tunnel ? La question est d’autant plus fondée que la situation est aujourd’hui au bord de l’enlisement, au moment où la solution diplomatique piétine là où la solution militaire tarde à produire les effets escomptés si elle n’a pas montré ses limites. Et tout porte à croire que tant que les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ne prendront pas un ascendant décisif sur les insurgés, sur le terrain, les populations du Nord-Kivu ne pourront pas dormir du sommeil du juste et continueront de vivre dans la terreur, en attendant Godot. C’est pourquoi il faut espérer que la montée en puissance de l’armée congolaise, se confirme davantage sur le terrain.

 

 

Il est impératif que les présidents Tshisékédi et Kagame acceptent de se parler

 

D’autant plus que de son côté, la communauté internationale semble impuissante face à la situation au point que l’on se demande d’où viendra la solution.  Même du côté des belligérants et de leurs soutiens, on se demande s’il y a une volonté réelle d’aller à la paix ; tant cette guerre semble cacher bien des intérêts. Autant dire qu’au-delà des combattants, certains ont intérêt dans cette guerre au point de ne pas en souhaiter la fin prochaine s’ils ne contribuent pas à attiser le feu. Toujours est-il qu’entre instabilité du pays et pillage de ses ressources minières, ils sont nombreux les prédateurs, à tirer leurs marrons de la fournaise congolaise. En tout état de cause, la paix aujourd’hui en RDC, tient à plusieurs facteurs au nombre desquels on peut citer, le renforcement des capacités militaires de l’armée congolaise, le concours de la MONUSCO munie d’un mandat plus robuste et plus offensif, mais aussi au dialogue entre Kinshasa et le M23 d’une part, et Kigali de l’autre.  Mais encore faudrait-il que le chef de l’Etat congolais, qui ne veut pas sentir les rebelles du M23 même en peinture, accepte de descendre de son piédestal pour engager des discussions avec eux. Dans le même ordre d’idée, il est impératif que les présidents Tshisékédi et Kagame acceptent de se parler et travaillent à résorber la crise de confiance entre eux, qui contribue à alimenter la guerre, en se départissant de leurs ego surdimensionnés respectifs pour donner une chance à la paix. Il y va de l’intérêt des deux pays et de la stabilité de cette région de l’Afrique centrale.

 

« Le Pays »

 

 


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