DEFAITE DES ETALONS A LA CAN 2015 : Chevauchée bancale pour les Etalons
La 30e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) a ouvert ses portes le 17 janvier 2015, en Guinée équatoriale. C’est donc parti pour trois semaines de ferveur pour les amoureux du ballon rond. En pareille occurrence, les cafés et autres gargotes sont très animés parce qu’on y assiste à de véritables débats contradictoires ; chacun estimant que son équipe ou son idole est la meilleure. Déjà, au premier jour de la compétition, on a eu droit à deux confrontations. La Guinée équatoriale, pays organisateur, était face au Congo. Résultat : 1 but partout. Et quelques heures plus tard, c’est le Gabon, pays d’Omar Bongo Ondimba, qui s’imposait au Burkina Faso sur un score sans appel de 2 buts à 0. Toute chose qui a douché les espoirs de ces milliers de Burkinabè qui, à travers le pays, s’étaient mobilisés pour ne rater aucun instant de cette première rencontre des Etalons. Et cela, on le comprend. Car le parcours des Etalons à la dernière CAN en Afrique du Sud, avait donné à espérer à plus d’un Burkinabè. Venus de nulle part, les Etalons avaient surpris tout le monde en surclassant bien des équipes favorites pour devenir vice-champions d’Afrique. Ils étaient arrivés là où on les attendait le moins, pour ainsi dire.
Cela dit, avec une telle prouesse, les Etalons du Burkina ont devant eux un immense défi à relever ; celui de prouver au reste du monde que, loin d’être le fait d’un hasard, ils méritent leur titre de vice-champions d’Afrique. Cela d’autant que le Nigeria, le champion en titre, est absent de cette compétition. En effet, les poulains de Stephen Keshi n’ont pas été qualifiés pour la CAN 2015, quoi qu’ils eussent réussi l’exploit de remporter le trophée en 2013, en Afrique du Sud. C’est dire qu’en l’absence du Nigeria, le Burkina apparaît comme l’équipe qui polarise beaucoup d’attention. Et ce faisant, il doit se montrer à la hauteur de sa réputation. Mais sa première prestation à Bata n’est vraiment pas pour rassurer. Il y a eu trop de déchets dans le jeu, qui laissent entrevoir une sorte d’impréparation. Si fait qu’on a dominé le match pour finir par le perdre. On a gagné des occasions de but, sans jamais arriver à les concrétiser. Pire, on a créé les espaces pour l’adversaire qui, à la moindre occasion, n’a pas hésité à envoyer le ballon dans les filets.
Une défaite face à la Guinée équatoriale sera synonyme d’élimination
C’est presque devenu une coutume pour les Etalons. A l’entame de chaque compétition d’envergure, soit ils nous servent un match nul, soit ils plient complètement l’échine face à l’adversaire, fût-il un petit poucet. La preuve est que personne ne pouvait parier un kopek que les Panthères du Gabon triompheraient des Etalons par un tel score. A vrai dire, cette défaite constitue un grand recul. Et à l’allure où vont les choses, le séjour en Guinée équatoriale risque d’être très court. Car on imagine mal comment les Etalons pourront battre ce pays sur ses propres installations. En tout cas, ce ne sera pas une partie de plaisir. La rencontre promet d’être serrée. Les Etalons auraient eu la tâche plus facile s’ils avaient réussi à battre les Panthères du Gabon, dès leur première sortie. A présent, les voilà dans une très mauvaise posture. Car une défaite face à la Guinée équatoriale sera synonyme d’élimination. Ce qui serait regrettable pour une équipe que tout le monde avait commencé à porter au pinacle, tant elle se montrait combative et faisait plaisir. « L’essentiel n’est pas de gagner, mais de participer », comme le disait Pierre de Coubertin. Mais encore faut-il qu’au regard de sa stature, le Onze national burkinabè franchisse la phase des poules, à défaut de remporter le trophée.
En tous les cas, le plus grand mal que l’on puisse leur souhaiter, c’est que, par sursaut d’orgueil, les Etalons surprennent agréablement, en volant de victoire en victoire, lors de leur prochaine prestation. Cela fera rêver encore tout un peuple qui a déjà commencé à se poser des questions.
Boundi OUOBA
