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DELIVRANCE DES NOUVEAUX TITRES DE TRANSPORT A LA DGTTM:La petite colère du ministre Vincent Dabilgou


C’est au pas de course, ce 20 août 2019, que le ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent Dabilgou, a visité les installations de la Direction Générale des transports Terrestre et Maritime (DGTTM), à Ouagadougou. Il était là pour constater  les différentes étapes d’établissement des nouvelles plaques et cartes grises.

 Il est 15 h quand le ministre des Transports est accueilli à la porte de la DGTTM par le directeur général et son équipe, mobilisés pour la circonstance. Après les civilités, le cap est mis sur  les guichets de payement suivi de ceux d’enregistrement des usagers. Là, le ministre  a rencontré des  jeunes,  visiblement remontés, qui criaient à tue-tête « ça ne va pas ». Ils sont là, pour la plupart, depuis 4h, voire 5h du matin et jusqu’à l’arrivée du ministre des Transports, ils n’avaient pas encore pu effectuer leurs différentes opérations.

Et le ministre de lancer un appel au calme et de préciser : « moi, je suis venu parce que la volonté du gouvernement est de faire en sorte que la DGTTM, d’ici là, soit un endroit où l’on fait des prestations de services de qualité. Et que les gens prennent de moins en moins de temps. Je sais qu’il y a des difficultés. Je suis venu pour connaitre les difficultés ». L’usager Banem Abdoulaye, répondant à une question du  ministre des Transports sur les difficultés qu’ils rencontrent, relève le retard à l’ouverture des guichets ainsi que leur fermeture qui, pour eux, intervient trop   tôt  car, avant 16h comme prévu dans l’administration publique. Laquelle situation ne leur permet pas de procéder aux payements des prestations. Il a évoqué le fait que selon les informations qui lui parviennent, des gens vont payer pour se faire établir leurs pièces.

Après ces entrevues avec ces jeunes, le ministre Dabilgou procède, au pas de course, à la visite tour à tour du guichet de payement et d’enregistrement, de la salle de traitement, de la salle de prise de vue et de traitement ainsi que de la salle Vitting pour la validation.

Après le payement et l’enregistrement de l’usager au guichet, le dossier est acheminé en salle d’enrôlement. Le technicien explique au ministre des Transports qu’avec la nouvelle technologie, ils peuvent corriger les erreurs constatées au dépôt par l’usager, sans pour autant lui faire appel. Sauf en cas d’erreur grave qui pourrait porter atteinte à la qualité des pièces, à savoir la carte grise ou le permis de conduire. Chaque box pour l’enrôlement peut traiter 50 dossiers par jour et il y en a au total 6. De ce lieu, le ministre et sa délégation s’arrêtent au niveau des concessionnaires. Eux s’occupent de l’établissement des plaques d’immatriculation. Actuellement, 12 guichets sur un potentiel de 24, sont en cours de construction sur fonds propres des sociétés d’immatriculation.

 « S’il te plait DG, celui qui fait ces travaux, doit le faire selon ses capacités »

 De là, direction les  guichets qui enrôlent uniquement les usagers demandant des cartes grises et des permis de conduire pour véhicules. En ces lieux, le spectacle est désolant car insalubre ; cela à fait réagir évidemment le ministre Dabilgou en ces termes : « Votre environnement de travail n’est pas sain. S’il te plait DG, celui qui fait ces travaux, doit le faire selon ses capacités et ne pas prendre tout le stock et venir le déposer ici.  Et de dire : ‘’c’est horrible’’ ». Pour le travail fait à ces guichets, selon l’agent à la caisse, c’est 400 dossiers qu’ils peuvent traiter par jour, chose que les démarcheurs infirment en donnant le chiffre de 120 par jour . Et un usager venu se faire établir son permis de conduire  de proposer que la fluidité soit encore facilitée pour leur permettre de déposer leurs dossiers.

Après réception des dossiers et vérification des pièces à fournir, direction la salle de traitement et de saisie des cartes grises.  A ce stade de la visite, la délégation du ministère des Transports s’imprègne des conditions de travail. Mme Somé Yvette, secrétaire administratif, nous fait le point de la procédure d’établissement de la carte grise au niveau de ce service. «Les dossiers sont reçus au niveau du guichet. Ils sont acheminés chez le chef de service. Il examine les dossiers. Ensuite, il les vise après les avoir examinés pour vérifier leur authenticité. Ensuite, les dossiers sont acheminés chez nous par date. Nous travaillons en fonction des dates. Nous faisons la saisie et scannons le dossier. Après la saisie, les dossiers sont acheminés au ‘‘Vitting’’. Les dossiers sont tassés par remplacement, c’est- à -dire les Premières mises en circulation (PC), les motos ensemble, les véhicules ensemble, les remplacements ensemble ainsi que  les duplicatas. Cela  permet de mieux  organiser le travail. Nous pouvons traiter par agent 30 dossiers par jour ».

Après ces explications de dame Somé, nous nous dirigeons vers le box qu’occupent les agents chargés d’animer le service Vitting. Eux, dans la chaine de production, s’occupent de la validation avant que la salle  de production ne reçoive les dossiers finis pour la phase de production des cartes grises et des permis de conduire.

Au terme de  ce périple d’un soir, vécu par le ministre Dabilgou et ses collaborateurs, il donne son impression à la presse. « C’est le top de départ d’un processus pour changer la carte grise et les plaques d’immatriculation. Donc, je suis là ce soir pour constater le processus d’établissement des plaques d’immatriculation, des permis de conduire et de la carte grise. Vous savez que la capitale est le lieu où nous avons le plus d’affluence, et je suis présent ce soir pour voir comment nous allons améliorer le service pour les usagers de la DGTTM. Au niveau du gouvernement, on est aussi en train de voir pour déconcentrer le traitement des dossiers qui peuvent être des lieux comme la Chambre de commerce, la Maison du peuple et au niveau du  stade  du 4 août ».

Selon toujours le ministre des Transports, il  a constaté  que des gens se sont spécialisés  dans  le traitement des dossiers ; ce qui, souvent, crée certaines situations difficiles avec le citoyen qui vient pour se faire établir une des pièces à la DGTTM. «J’ai  vu qu’il existe des problèmes. D’abord, au niveau de l’organisation interne, ensuite, il y a des guichets qui s’ouvrent à 8 h alors que des usagers arrivent là très tôt le matin. Je peux vous assurer que je vais m’en occuper personnellement. Je veux des gens compétents à la tête de cette structure et des services respectifs. Il fallait un démarrage effectif pour que nous puissions déceler les failles et améliorer le service et le traitement des dossiers. Nous avons 3 ans pour faire en sorte que les choses s’améliorent. Je peux vous assurer que des gens ont fait aussi du bon  boulot. Tout ceci a pour but de délivrer des permis sécurisés, pour la confiance à l’intérieur tout comme à l’extérieur du pays, ainsi qu’offrir une meilleure visibilité des inscriptions sur les plaques d’immatriculation », a ajouté le ministre Dabilgou.

 Ils  délivrent environ 400 voire 500 cartes grises par jour

 Certaines difficultés sont liées à des situations que vit la DGTTM, selon son Directeur général, Mamadou Boukouma. Ces difficultés se résument, entre autres, à  l’exiguïté de la direction alors qu’ils reçoivent 1500 usagers par jour. Ils  délivrent environ 400 voire 500 cartes grises par jour. Il précise aussi que la  conjugaison de la production des permis de conduire ne leur facilite pas la tache. La solution à cette situation, selon lui, est la déconcentration dans les arrondissements.

Le colonel Boukouma revient sur l’attitude de certains intermédiaires qui indisposent les usagers ordinaires : « l’attitude de certains ‘’cocksers’’ ne nous facilite pas la tâche. Les intermédiaires sont un mal nécessaire. Il faut les organiser pour améliorer le travail, car ils aident des personnes qui n’ont peut-être pas  le temps de venir se faire établir leur carte grise». Et d’ajouter, pour répondre aux usagers qui se plaignent de la lenteur au niveau des guichets de payement : « nous avons une solution technique. Elle ne peut pas être parfaite. C’est un langage informatique et c’est à l’usage que l’on peut se rendre compte des difficultés et trouver des solutions. Nous sommes vraiment heureux de la visite du ministre pour découvrir les réalités de travail des agents et surtout les encourager. Notre talon d’Achille est  l’accès aux guichets de payement. On nous crie dessus, d’augmenter les guichets de payement mais ça ne peut pas se faire du coup, car ce sont des installations techniques et des locaux à avoir ».

 Boureima KINDO


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