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DIALOGUE POLITIQUE BURKINA FASO – UNION EUROPENNE : Le meeting du CFOP s’invite au débat


L’actualité au Burkina Faso est marquée par les questions de la lutte contre le terrorisme, la relance économique à travers la mise en œuvre du PNDES, la réconciliation nationale, du projet de nouvelle constitution et des procès consécutifs à des actes en lien avec la chute du régime de Blaise Compaoré. Au niveau de l’Union européenne, il y a le Brexit, la montée du populisme, la lutte contre le terrorisme aussi… C’est dans ce contexte, décrit d’ailleurs par le ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry, que s’est tenu le dialogue politique entre le Burkina Faso et l’Union européenne. Cette rencontre a eu lieu le mardi 2 mai 2017 dans les locaux du ministère des Affaires étrangères, à Ouagadougou. S’il était question d’un dialogue politique entre les deux partenaires, il faut dire qu’un sujet, divers, a retenu l’attention de l’opinion. Il s’agit des sorties de l’opposition politique sur lesquelles est revenu le ministre Alpha Barry dans son intervention. 

 

« Je prends l’engagement donc de soumettre à l’assemblée des chefs de partis politiques de l’opposition, l’idée d’une motion de censure contre le gouvernement Paul Kaba Thiéba ». Ainsi s’exprimait Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition  politique, lors du meeting du samedi 29 avril 2017. La réponse du gouvernement n’a pas tardé. En tout cas, le cadre du dialogue politique Burkina-UE a été une tribune pour le patron de la diplomatie burkinabè pour apporter la réplique. Le 2 mai dernier, en effet, les diplomates de l’Union européenne avaient certainement les oreilles bien attentives pour une parenthèse comme réponse à Zéphirin Diabré, de la part du ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry, dans son discours.

« Vous constatez avec nous le choix de l’opposition de pourrir le mandat du président Roch Kaboré, d’empêcher le gouvernement de travailler pour répondre aux préoccupations légitimes des populations. En 2015, ils ont tout fait pour empêcher le président de disposer d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour gouverner. C’était peine perdue. Le pouvoir a su nouer des alliances et disposer d’une majorité confortable. Au vu des attentats du 15 janvier 2016 et surtout de l’attaque de la poudrière de Yimdi, on a dit que ce gouvernement ne ferait pas trois mois. On a fait plus que cela. Mieux, les auteurs de cette tentative de déstabilisation ont été  arrêtés et la plupart d’entre eux, jugés et condamnés. On a dit aussi que ce gouvernement faisait obstruction à la Justice, retardait les procédures en faisant des arrangements pour libérer des détenus qui sont d’anciens camarades de parti. Vous avez vu qu’il n’en est rien », relate le ministre Barry.  Le chef de la diplomatie burkinabè ne s’arrête pas là.  « Non seulement le gouvernement a pris des mesures sociales fortes comme la baisse substantielle du prix du carburant, la gratuité des soins pour les enfants de zéro à cinq ans et les femmes enceintes, la gratuité des accouchements par césarienne. Mieux, le gouvernement a adopté la loi 081 qui a permis une augmentation ou une correction des salaires des fonctionnaires, une bonne partie de la dette intérieure, qu’on trainait depuis quelques années, a été réglée pour encourager la relance économique. De même, le secteur du coton, qui emploie quatre millions de personnes, a reçu une forte subvention », dit-il.

Visiblement très inspiré, Alpha Barry a assené les coups. « On a dit que le gouvernement était incapable de faire face au front terroriste au Nord. Avec la coopération de  nos amis et partenaires, on a une accalmie. On est passé de la défensive à une phase offensive. C’est à ce moment précis que nous nous retrouvons pour travailler plus sereinement pour répondre aux préoccupations des populations y compris celles du Nord, du Nord-Est et de l’Est. C’est aussi ce moment que l’opposition choisit d’entrer dans une guérilla contre le gouvernement puisque vous avez tous entendu qu’un projet de motion de censure contre le gouvernement est en préparation. Ce projet ne se justifie pas parce que nous ne voyons pas la ligne rouge ou la faute commise par le gouvernement. Si c’est juste pour dire que nous n’avons pas encore suffisamment de résultats, ce n’est pas par une motion de censure qu’on peut régler le problème », a-t-il indiqué.

 

Pour ce qui est du dialogue politique

 

La rencontre entre le Burkina Faso et l’Union européenne entre dans le cadre de l’application de l’article 8 de l’Accord de partenariat-Union européenne (ACP-UE) signé le 23 juin 2000 à Cotonou. Sur le plan comptable, le dialogue politique Burkina Faso-Union européenne est à sa 11e édition où le ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry, était face aux ambassadeurs européens conduits par le chef de la délégation de l’Union européenne, Jean Lamy. Pour ce dernier, la rencontre entre les deux partenaires a un ordre de jour à plusieurs volets : échanges sur la coordination de l’aide de l’Union européenne, des « questions-réponses » en matière de gouvernance, des droits humains, de démocratie, d’actions extérieures de l’UE et ce, autour d’une thématique générale portant sur le développement institutionnel, politique et économique au Burkina Faso ainsi qu’au sein de l’Union européenne. Lors de la conférence de presse conjointe pour faire le point des discussions à huis-clos, certains points ont été ressortis. « Nous avons demandé à l’UE un plaidoyer pour le mandat du Conseil de sécurité au G5 Sahel pour ses interventions dans la zone. Nous avons aussi plaidé auprès des membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité des Nations unies en faveur du repositionnement des troupes burkinabè déployées au Mali pour qu’elles soient plus proches de nos frontières », a expliqué Alpha Barry.

D’après le chef de la diplomatie burkinabè, le gouvernement a demandé à ses partenaires européens de faciliter le décaissement  des sommes déjà mobilisées dans le cadre du PNDES. Il s’agit d’environ 931 milliards de F CFA destinés au financement du nouveau référentiel en matière de développement économique et social du Burkina Faso.  Le chef de la délégation de l’Union européenne, Jean Lamy, a, quant à lui, égrené les sujets d’échange avec la partie burkinabè : les droits des femmes, le respect du principe universel des droits humains, la maîtrise des migrations et de la démographie, l’équilibre des pouvoirs, le contrôle de l’action publique, entre autres.

 

Michel NANA

 

 


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