HomeOmbre et lumièreDIRECTION GENERALE DE LA POLICE NATIONALE : Lazare Tarpaga passe le témoin à Jean Bosco Kiénou

DIRECTION GENERALE DE LA POLICE NATIONALE : Lazare Tarpaga passe le témoin à Jean Bosco Kiénou


Le nouveau directeur général de la Police nationale, Jean Bosco Kiénou, a été installé officiellement dans ses fonctions, hier jeudi 4 mai 2017, au cours d’une cérémonie sobre de prise d’armes. Et cela, une semaine après sa nomination et en pleine crise frappant la Police.

Jusque-là responsable du programme sécurité du budget programme du ministère de la Sécurité et ayant la réputation de « bosseur acharné », le contrôleur général de Police, Jean Bosco Kiénou, a pris le bâton de commandement de la Police nationale, le jeudi 4 mai 2017, des mains de Lazare Tarpaga qui a fait les frais des mouvements d’humeur des policiers autour des services payés. Pour l’occasion, le ministre de la Sécurité, Simon Compaoré, était là. On pouvait donc s’attendre à un coup d’éclat du patron de la Police sortant ou entrant, voire du premier flic, Simon Compaoré himself. Il n’en a rien été. Aucun discours n’a été prononcé et la cérémonie a été plutôt la plus brève et la plus simple possible. Mais face aux scribouillards, le ministre de la Sécurité ne s’est pas mordu la langue. En effet, il a tout de go ajusté le nouveau chef de la Police nationale burkinabè dans la conduite à tenir. « C’est un ancien de la maison, il sait ce qui est interdit. Il sait ce qui est autorisé », relève-t-il avant de s’exprimer sur l’expérience du nouveau promu en ces termes : « Vu son expérience, nous n’aurons pas beaucoup de choses à lui dire. Sauf que nous attendons de lui des résultats. Il est au courant de tous les projets que nous concoctons au niveau du ministère, étant donné qu’il était déjà dans mon cabinet ». Tout en l’invitant à « mettre rapidement les Hommes au travail », le ministre Compaoré avertit tout de même le nouveau responsable de l’institution policière qu’il doit pouvoir réunir deux éléments fondamentaux pour réussir sa mission : la discipline dans les rangs de la Police nationale et la bonne gouvernance.

« Ce n’est pas seulement cette nomination qui va mettre fin au problème des services payés »

Cela dit, le ministre de la Sécurité ne pouvait pas ne pas dire quelque chose sur la question des services payés à la Police dont la supposée mauvaise gestion a mis en ébullition des casernes. Ce qui a eu comme conséquence, entre autres, le changement au niveau du commandement de la Police nationale. Il tente d’éclairer la lanterne de l’opinion nationale en faisant savoir que l’étape des investigations par l’inspection générale des services dans les 13 régions du pays, a pris fin. « On attend incessamment le rapport général », a-t-il indiqué tout en soulignant que « ce n’est pas seulement cette nomination qui va mettre fin au problème des services payés. Nous avions déjà tracé la route. ». Tout de même, il rassure que le rapport d’investigations sera rendu public. En attendant, le ministre estime que la principale mission du nouveau directeur général de la Police nationale, c’est de consolider les réussites déjà faites par son prédécesseur Lazare Tarpaga, tout en y apportant sa brique pour que l’édifice soit achevé. Quant au nouveau patron de la Police nationale, il dit placer sa mission sous le signe de l’union de la Police nationale elle-même, ensuite son union avec les autres forces de défense et de sécurité, et enfin avec la population. « Sans l’union et la collaboration, aucune action de lutte contre l’insécurité ne peut connaître un aboutissement à la satisfaction de tout le monde », relève-t-il avant d’ajouter que «nous sommes dans un contexte d’insécurité ambiante et mon action va également s’orienter vers la lutte contre le banditisme et surtout le terrorisme. »

 

Drissa Traoré


Comments
  • Discipline et bonne gouvernance, ces deux valeurs professionnelles que le ministre de la sécurité Simon Compaoré veut inculquer aux policiers sont d’une importance capitale. Car, la discipline constitue un acte premier de conduite pour les hommes de tenue dans l’accomplissement optimal de leur mission de sécurité. Ensuite, la bonne gouvernance est un facteur incontournable de nos jours pour la gestion adéquate des biens et des ressources humaines. Toutes les brimades, abus de confiance et de biens sociaux dont certains responsables des hommes de tenue se sont illustrés négativement par le passé au Burkina, ne doivent plus exister. Dans le contexte de menaces terroristes et de diverses formes de délinquance, les forces de sécurité doivent bénéficier de moyens matériels et financiers appropriés pour réussir leur travail. Le ministre de la sécurité est pleinement conscient de cette nécessité et œuvre progressivement pour satisfaire ces paramètres à travers les actions du gouvernement et de partenaires au développement. Bonne chance au nouveau directeur général de la police nationale. Qu’une ère nouvelle de progrès souffle pour les policiers et autres forces de sécurité (gendarmerie) pour la sécurité publique au profit de tous.

    6 mai 2017
  • Les changements survenus à la tête des corps militaires et paramilitaires du Burkina Faso, s’inscrivent dans l’ordre normal des choses. Car, il faut périodiquement renouveler le commandement militaire pour insuffler toujours une nouvelle dynamique dans la conduite des Forces de Défense et de Sécurité(FDS).Les responsables des FDS qui ont passé le témoin à d’autres en cette fin d’avril 2017,ont apporté leur part de contribution au commandement des troupes avec des acquis et insuffisances. Il faut leur rendre hommage et souhaiter que leurs successeurs puissent engranger davantage de succès dans leurs missions de défense et de sécurisation du pays. C’est le lieu également de remercier les autorités (président du Faso, premier ministre, ministre de la sécurité, ministre de la défense) qui ont su gérer avec tact les troupes. La rapidité avec laquelle les 2 compatriotes otages ont été retrouvés le 27 avril 2017 et libérés sains et saufs par leurs ravisseurs grâce aux actions bien coordonnées des FDS, prouve encore l’efficacité de nos hommes de tenue pour la sécurisation du territoire. Merci au ministre d’Etat en charge de la sécurité, Simon Compaoré, qui ne cesse de galvaniser les forces de sécurité tout en veillant à la résolution de leurs problèmes spécifiques dans un esprit de compromis et d’équité.

    6 mai 2017
  • Le ministre d’Etat est un homme d’action confirmé. Tout le monde reconnaît cela même ses adversaires. Mais pour un homme d’Etat digne de ce nom, il faut savoir reculer quand c’est nécessaire. C’est ce qu’a fait le ministre d’Etat Simon Compaoré suite à la contestation de policiers contre leur directeur général. Le ministre n’a pas cédé à la pression car, il avait dit aux policiers frondeurs qu’il a instruit un inventaire des services payés de la police sur l’ensemble des 13 régions du Burkina et attend le rapport circonstancié avant toute prise de décision. Le ministre a opté pour une démarche rationnelle qui passe par l’examen des préoccupations de la police à travers une commission interministérielle dont font parties les ministères des finances et de la sécurité, la police(UNAPOL) pour des solutions équitables à la problématique des services payés et d’autres points de doléances de la police. Un compromis est en perspective sur ces différentes questions et les détails sont attendus à la fin des travaux de la commission interministérielle. Il faut arriver à bannir chez nos dirigeants les comportements égocentriques qui consistent à ne faire aucune concession et à imposer contre vents et marées leurs opinions et décisions même si cela doit nuire à la cohésion sociale. Simon Compaoré vient ainsi de donner un bel exemple d’humilité et de sagesse en optant pour le compromis dans l’intérêt général. La décision de démission de l’ex directeur général de la police est aussi acte de sagesse . Un exemple qui devrait inspirer d’autres.

    7 mai 2017

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