HomeA la uneDISCOURS SUR L’ETAT DE LA NATION : Ne pas donner raison aux « charlatans »

DISCOURS SUR L’ETAT DE LA NATION : Ne pas donner raison aux « charlatans »


 

Le 12 avril dernier, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba (PKT), était devant les députés de l’Assemblée nationale. Pendant douze heures de temps, le chef du gouvernement a dressé un bilan quelque peu positif de son action. Il ressort que le Burkina Faso, pays des hommes intègres, a enregistré des progrès dans certains domaines. Ce qui fait dire avec un brin d’ironie, au Premier ministre, ceci : «  Le Burkina Faso est sur la voie de l’émergence, n’en déplaise aux charlatans ». Je ne sais pas qui sont les charlatans dont parle Paul Kaba Thiéba,  mais je reconnais avec lui que le Burkina Faso  est sur la bonne voie. J’en veux pour preuve la mesure de gratuité des soins qui, en dépit de quelques couacs dans sa mise en œuvre, reste une bonne chose. Car, cela a permis de soulager les peines de bien des pères et mères de familles. Ce n’est pas rien. Moi-même qui vous parle, je n’y croyais pas au départ jusqu’au jour où j’ai conduit mon rejeton malade dans un centre de santé publique. Après la consultation, je me suis précipité au dépôt pharmaceutique où l’on m’apprit que tous les produits que l’on venait de me remettre étaient gratuits. Je n’en croyais pas mes oreilles. Mais c’était la réalité. Autre constat que je fais, c’est que le Burkina, depuis deux ans, est en train de changer de visage. Tout le pays, en effet, est en chantier. Nombreuses sont les routes qui sont en voie de réhabilitation, quand elles ne sont pas déjà réfectionnées. Des CSPS et des écoles sont en train d’être construits, même si on reconnaît que beaucoup reste à faire ; la demande devenant de plus en plus forte. 

 

Jadis considéré comme un havre de paix, le Burkina Faso doit le demeurer

 

En tout cas, des avancées, il y en a tout comme des défis. C’est le cas, par exemple, du combat contre l’insécurité qui est loin d’être gagné. En témoignent les attaques terroristes enregistrées ça et là. La plus emblématique et que je n’oublierai pas de sitôt, reste celle du 2 mars dernier où des individus, venus d’on ne sait où, ont attaqués simultanément l’Ambassade de France et l’Etat-major général des armées. Je n’en reviens toujours pas, tant  je suis tétanisé. Sur ce plan, j’ai envie de prendre le contre-pied du Premier ministre pour dire que le Burkina ne peut pas émerger dans l’insécurité.  Et si l’on n’y prend garde, les « charlatans » dont il parle risquent d’avoir raison sur lui. Je sais qu’il n’existe pas de risque zéro en matière de lutte contre l’insécurité. Pourtant, il y a lieu de prendre des mesures vigoureuses pour souvent déjouer les plans de l’ennemi. Et il en faut encore plus quand on sait à l’avance qu’il s’agit de « charlatans » qui prennent tout le temps pour se préparer. Jadis considéré comme un havre de paix, le Burkina Faso doit le demeurer. Il y va de notre intérêt à tous. En plus de l’insécurité devenue pour le moins ambiante, l’autre point noir de la gouvernance de Roch est le front social toujours en ébullition. Les jours, les mois et les années passent, mais se ressemblent. Quand on croit avoir éteint un feu, un autre foyer se signale, plus incandescent. Et comme pour ne rien arranger, le gouvernement, au lieu d’une approche holistique, choisit de résoudre les problèmes au cas par cas, se compliquant gravement la tâche.  Là aussi, j’ai envie de dire à PKT qu’un pays ne peut pas émerger avec un front social en ébullition. Cela relève même, pour certains, de l’évidence. Et on n’a pas besoin d’être  « charlatan » pour le savoir.

 

« Le fou »


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