HomeBaromètreDES ENSEIGNANTS CATHOLIQUES AU SNEC : « En quoi réclamer ses droits est-il un acte d’indiscipline ? »

DES ENSEIGNANTS CATHOLIQUES AU SNEC : « En quoi réclamer ses droits est-il un acte d’indiscipline ? »


 

 

 

Ceci est une correspondance adressée au Secrétaire national de l’Enseignement catholique (SNEC) par l’Union nationale des enseignants des écoles primaires catholiques du Burkina Faso (UNEEP/BF). Cette lettre portant la mention « mouvement d’humeur » et datée du 31 octobre 2017, annonce un arrêt de travail de 72 heures, du 15  au 17 novembre prochain.

 

« De  l’Assemblée générale de l’Union »

 

Le 9 septembre dernier, notre union a tenu son Assemblée générale statutaire au Centre de formation pédagogique et pastorale (CFPP), pour traiter des points suivants : bilan des activités, renouvellement du bureau et partage de nos réalités quotidiennes dans nos diocèses comme dans nos écoles.  Par la suite, une copie du rapport des travaux vous a été remise. Au sujet du dernier point, des difficultés de tous ordres ont été relevées, mais la fameuse loi 081 a plus retenu l’attention de l’assemblée. Le silence de l’employeur a poussé les enseignants dans une impatience totale. C’est ainsi qu’à l’unanimité, il a été décidé d’un arrêt de travail à compter de fin octobre pour exiger de l’employeur plus de communication, de considération et surtout la régularisation de nos salaires avec rappel. Nonobstant cette décision unanime, le nouveau bureau a estimé qu’une rencontre avec le SNEC et avant l’échéance fixée, était plus que nécessaire et c’est ce qui fut fait.

 

 

De la rencontre avec le SNEC

 

Le 27 octobre dernier, tous les membres du bureau ont effectué le déplacement de Ouagadougou, pour une audience accordée par le Secrétaire national assisté de son adjoint.  Ce jour-là, le calendrier de notre secrétaire était visiblement chargé ; contrainte qui ne nous a pas permis d’épuiser l’ordre du jour. Néanmoins, nous avons pu échanger sur quelques points et nous nous sommes accordés sur une autre date (début décembre).

II faut dire que le bureau et beaucoup d’enseignants attendaient plus de cette rencontre. Alors, elle s’est soldée malheureusement par un échec.  Pas même une échéance probable pour l’application de la nouvelle grille salariale.

 

Une situation embarrassante :

 

Que faire ? Faut-il rendre fidèlement compte aux enseignants ? Ce qui pourrait faire dégénérer la situation. Ou faut-il leur mentir ? Ils le sauront de toute évidence. Les enseignants sont fatigués d’attendre, frustrés, révoltés et prêts à abandonner les classes devant un employé qui semble ne pas avoir une idée réelle de la situation. Une rencontre d’urgence avec les SG des diocèses s’imposait. Elle a été convoquée et tenue le 31/10/2017, en présence de tous les délégués de diocèses, excepté celui de Banfora, qui s’est excusé.  En voici la teneur.

De votre réponse à notre projet de mot d’ordre d’arrêt de travail

 

Monsieur le Secrétaire National,

 

Vous nous invitiez, comme Saint Paul aux Romains (Rm 12,2), à ne pas nous laisser façonner par ce monde… Monsieur le Secrétaire National, depuis la rétrocession des écoles, les enseignants catholiques ont toujours subi des traitements peu acceptables :

. Des salaires à peine au-delà du SMIG,

. Des salaires payés main à main, parfois dans des lieux inappropriés

. Des propos dévalorisants et humiliants des personnes commises à la tâche du paiement;

. Depuis 2009, nous n’avons jamais perçu des indemnités de résidence qui s’élèvent à 1/10e du salaire de base. A titre d’exemple, chacun des instituteurs principaux a perdu au moins 921 600 F CFA ;

Les instituteurs principaux font fonction de conseillers pédagogiques depuis des années sans aucune rémunération et continuent d’utiliser leurs propres engins pour leur mission d’encadreurs pédagogiques.

Les humiliations lors des formations et stages de recyclage (avec le même refrain : le privé n’est pas concerné).

Nous référant à la nouvelle grille salariale en vigueur, les enseignants sont en attente depuis pratiquement deux ans   d’une   somme   pouvant   aller   de   500 000  à plus  d’l 500 000 F CFA.

Des salaires perçus souvent au 1 5 du mois suivant.

Pensez-vous qu’avec tout ce que nous avons subi et continuons de subir, nous ne sommes pas dans cette exhortation de Saint Paul dans sa lettre aux Romains ? Si non, que dites-vous de ceux qui ont rejoint l’Etat sans avoir accompli la moindre année de service ? Auraient-ils eu raison ?   En quoi  réclamer  ses  droits est-il  un  acte d’indiscipline d’autant  plus  que  cela concerne notre avenir et celui de nos enfants ?

Monsieur le Secrétaire national, considérant ces quelques points ci-dessus évoqués et le non-respect des termes de la convention en cours, nous, enseignants, enseignantes et encadreurs pédagogiques des écoles primaires catholiques du Burkina Faso, observons un arrêt de travail de 72 heures à compter du mercredi 15 novembre 2017 pour réclamer:

1-      La régularisation de nos salaires avec rappel conformément à la grille salariale en vigueur depuis janvier 2016 dans les meilleurs délais.

2–             La centralisation de la gestion des salaires ;

 

3-      L’implication des enseignants dans les instances de prise de décisions (Conseil National de l’Enseignement Catholique, Conseil diocésain de l’Enseignement catholique, commission paritaire);

4-             La correction des indemnités de résidence de 2009 à 2016 ;

 

5-             La création d’un cadre   permanant  de rencontre  (SNEC-UNEEPC,  DDEC-ADEEPC);

 

6-             Le reclassement des enseignants catholiques sortant des écoles de formation (CFPP- ENS/UK) à partir de la date de proclamation des résultats.

 

7- L ‘ouverture du corps des IEPD aux enseignants.

 

 

Monsieur le Secrétaire National, en cas d’insatisfaction, nous nous réservons le droit de prendre d’autres mesures afin d’entrer en possession de nos droits.

 

Veuillez croire, monsieur le Secrétaire national, en notre franche collaboration et en notre détermination pour une éducation de qualité pour tous.

 

Le secrétaire de séance

 

ger YEYE

 

 

Le Président de séance

 

  1. Arsène OUEDRAOGO


 


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