EXTRADITION DE FRANÇOIS COMPAORE
Inculpé pour « incitation à assassinat », dans l’affaire Norbert Zongo, François Compaoré a été interpellé à Paris le 29 octobre 2017, suite au mandat d’arrêt international lancé par la Justice burkinabè. Par la suite, il a été placé sous contrôle judiciaire. Depuis lors, c’est un feuilleton judiciaire dont les Burkinabè en particulier, attendent l’issue. Mais les choses se précisent. En effet, le Premier ministre français, Edouard Philippe, vient de signer le décret d’extradition.
L’information est tombée hier, 5 mars 2020, autour de 17h et a été donnée par le ministère de la Justice du Burkina Faso, sur sa page Facebook. « Extradition de monsieur Paul François Compaoré : le décret a été signé par le Premier ministre français ». Cette alerte a été vite relayée par les internautes et les médias. En attendant de plus amples informations de la part du département dirigé par René Bagoro, l’on peut dire que la demande d’extradition formulée à l’encontre du frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré est rentrée dans une phase décisive. En effet, en juin 2019, la Justice française s’était prononcée en faveur de l’extradition de François Compaoré vers le Burkina. Depuis, l’intéressé attendait la signature du décret d’application de cette décision. Edouard Philippe, le Premier ministre français, l’a fait. Et la suite ? On attend de voir mais d’ores et déjà, un des avocats de François Compaoré, en l’occurrence Me François-Henri Briard, avait donné la ligne de conduite de son client, en juin 2019. Le décret signé par Edouard Philippe étant, d’après lui, susceptible d’appel devant le Conseil d’Etat. Selon l’avocat, « la validation définitive de l’extradition sollicitée par le Burkina Faso est donc encore loin d’être acquise ». Ses arguments : « Paul François Compaoré est en mesure de faire valoir (…) des moyens fondés qui feront nécessairement échec à toute mesure d’extradition : dossier d’incrimination vide de tout élément sérieux, mobile purement politique, absence d’inculpation, mandat d’arrêt irrégulier, faux documents créés pour l’occasion, violation de la condition de double incrimination, absence de garanties suffisantes relatives à une éventuelle détention, atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale ». Bref, en attendant la réaction des avocats de François Compaoré, la Justice burkinabè vient, avec ce décret, de marquer un point.
Michel NANA