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FASOMEDIAS 2015 : Le bataillon Norbert Zongo prêt pour le boulot


Le samedi 21 novembre 2015, c’était une journée de fin de formation pour les soixante journalistes, reporters électoraux, venant des 45 provinces du Burkina Faso. Ladite formation qui était à sa 2e phase a duré six jours et rentrait dans le cadre du projet Fasomédias. La cérémonie de clôture a été placée sous le patronage du premier ministre Yacouba Issac Zida et avec Gilles Thibault, ambassadeur de France au Burkina Faso, comme invité de marque.

 

A l’hôtel Relax de Ouagadougou, dans cet après midi du samedi, les mauvaises habitudes de retards dans le démarrage des cérémonies n’ont pas eu droit de cité. A 16 heures, la cérémonie a effectivement débuté avec l’installation des officiels, arrivés une dizaine de minutes avant, et la prise de parole du MC (Maître de cérémonie), Ismaël Ouéadrogo de Ouaga FM, pour annoncer le protocole de l’évènement. Parmi les interventions du jour, l’on a pu retenir d’abord celle de Gilles Thibault dont l’entrée en matière s’est voulue « fracassante » : « Au milieu des vagues d’assaut des barbares se succédant contre les défenseurs de la liberté et les artisans de paix, tous les citoyens doivent partout disposer des meilleures informations ».

Tout de suite, les attentats de Paris ont défilé dans les esprits mais l’ambassadeur revient sur la préoccupation du moment au Burkina Faso, préoccupation dans laquelle les journalistes sont fortement interpellés : « En plein cœur de cette période historique pour la démocratie, il s’agit même ici, au Burkina Faso, d’une double nécessité ». « Les journalistes, quel que soit le ou les moyens de communication qu’ils utilisent, doivent délivrer une information de qualité pour participer pleinement et utilement à la vie publique, aux débats sociétaux, comme à la consolidation de la démocratie ». «  Le domaine de la politique est d’autant plus complexe que les rapports des journalistes avec les politiques parcourent une large gamme de sentiments : de la fascination à la répulsion dans les cas les plus extrêmes en passant heureusement par des rapports sans compromission fondés sur une confiance et une estime mutuelle ». Avant de poursuivre : « Sur cette route qui conduit en ce moment-même le Burkina Faso à des échéances électorales historiques, le lien entre médias et citoyens se réinvente au quotidien. Il se tisse, se construit et s’enrichit continuellement, nourri par l’actualité, qui impose à tous son tempo. Une actualité qui, scrutée de près par le citoyen, nécessite de la part du journaliste un traitement équitable, impartial et neutre ». Ces leçons journalistiques et principielles ont attiré l’attention des reporters électoraux qui ont revu les leçons à eux dispenser pendant presqu’une semaine.

Yacouba Isaac Zida, premier ministre, avant de déclarer « opérationnel le Bataillon Norbert Zongo des reporters électoraux de Fasomédias FM 2015 », a rappelé avec Albert Camus, une pensée fondamentale en cette période électorale : « Informez bien au lieu d’informer vite. Précisez le sens de chaque nouvelle par un commentaire approprié. Instaurez un journalisme critique et, en toutes choses, n’admettez pas que la politique l’emporte sur la morale, ni celle-ci tombe dans le moralisme ». En tout état de cause, a indiqué le premier ministre, « garant de la démocratie, les journalistes ont également un rôle déterminant dans la légitimation et l’acceptation des résultats des élections, en particulier dans les pays en transition démocratique ou en sortie de crise. Ces responsabilités confèrent aux journalistes des droits et des devoirs ». En un mot comme en mille, le chef du gouvernement a demandé aux médias, en particulier aux reporters électoraux, d’apporter leur pierre pour l’aboutissement à des élections justes, transparentes, équitables et apaisées.

Signe qu’ils ont assimilé les cours d’un soir, dispensés par l’ambassadeur de France et le Premier ministre, les reporters se sont choisi un nom de baptême qu’ils devront amplement mériter : Norbert Zongo. Avec un kit dont un téléphone portable, un dictaphone et un tee-shirt pour chacun des 60 reporters, le Bataillon Norbert Zongo est outillé pour relever les défis du week-end électoral du 29 novembre 2015.

Christine Sawadogo

 


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