FEDERATION BURKINABE DE CYCLISME : Une conférence de presse qui a failli virer au pugilat

Face à la fronde d’une partie des supporters   qui réclament sa démission, suivie des troubles qui ont émaillé la fin du Championnat, la Fédération burkinabè de cyclisme, conduite par son président Alassane D. Ouangrawa, a organisé une conférence de presse le mardi 28 juillet 2015, au stade du 4-Août pour  se prononcer   sur des questions relatives à sa gestion.

 

Arborant une chemise pagne et droit dans ses bottes, le président de la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC) a d’emblée remercié la presse pour sa présence massive à cette rencontre, avant de se prononcer sur les accusations dont il fait l’objet par une partie des supporters qui réclament sa démission pour mauvaise gestion. Se voulant méthodique, Alassane D. Ouangrawa a d’abord rappelé les missions de la FBC qui sont : organisation des compétitions ; développement, promotion et contrôle, avant  d’éclairer la lanterne des Burkinabè sur plusieurs paramètres liés aussi bien à la préparation qu’à la participation de nos cyclistes aux différentes  compétitions organisées sous l’égide de la fédération. «Nous sommes un peu gênés de parler de chiffres car, par rapport à nos résultats, j’ai honte de vous communiquer la somme qu’on m’alloue. Mais je suis fier de l’accepter, parce que je suis Burkinabè», a-t-il commenté. Le président de la fédération qui aurait souhaité faire l’économie de cette conférence de presse, n’avait pas d’autre choix, selon son entourage, que de répondre aux nombreuses accusations dont lui et son comité directeur sont l’objet depuis un certain temps dans la presse.  Ecœuré d’être considéré comme un escroc, un voleur, Alassane D. Ouangrawa a regretté que sous le prétexte de la transparence, on pousse la population à la révolte. «N’insulter pas l’intelligence des autres. C’est la responsabilité qui me retient. Sinon, ce que j’ai à dire n’est pas bon pour l’image du Burkina Faso», a-t-il martelé, avant de s’adresser en ces termes aux frondeurs : «Je ne m’accroche pas à ce poste. Je ne suis pas non plus là pour bâcler tout le travail qui a été fait. Pour l’instant, je suis là et j’assumerai mes fonctions jusqu’au bout. Maintenant, s’il y a des personnes qui veulent venir à la fédération burkinabè pour arrondir leurs fins de mois, je les informe qu’ils ont frappé à la mauvaise porte parce qu’il n’y a rien à se mettre sous la dent ici». Très inspiré, le président Alassane Ouangrawa  a demandé à tous ceux qui réclament sa tête   de garder leur calme jusqu’au mois d’août.  «Nous allons convoquer toutes les structures afin de rendre compte de notre gestion. Mais en attendant, j’en appelle à la responsabilité de tous car, je ne pense pas que c’est de cette manière que nous allons trouver des solutions aux problèmes qui minent le cyclisme burkinabè», a-t-il dit. Quant aux autres griefs relatifs aux matériels sportifs des cyclistes dont il a fait une affaire personnelle, le président Ouangrawa  a effectivement reconnu que les vélos se sont retrouvés chez lui parce   la FBC n’a pas de siège digne de ce nom pour abriter tous les 19 vélos.

En ce qui concerne l’affaire Salfo Bikienga, le président a déploré l’absence des sapeurs-pompiers ce jour-là, alors qu’il leur avait adressé une correspondance bien avant le début de la compétition. Puis, il est revenu sur le mécanisme de financement des compétitions par l’Etat, mais aussi sur la relation Etat-fédérations sportives, quant à l’affectation des ressources. «Ce qu’il faut retenir concernant les 35 000 000 de F CFA, ce n’est pas de l’argent qui est viré directement dans les comptes de la fédération. A ce jour, nous sommes à 10 300 000 F CFA de dépenses exécutées, sur un budget prévisionnel de 10 000 000 de F CFA. Parfois nous sommes obligés d’utiliser nos influences pour avoir des financements. Et puis, je vous informe que le ministère ne m’a pas remis les 35 000 000 pour les partager aux coureurs et aux clubs», a-t-il ajouté. Le président Ouangrawa a salué le ministre des Sports, David Kabré, pour son implication personnelle et son soutien aux activités de la fédération. «C’est la première fois qu’un ministre des sports alloue un budget de 36 millions de F CFA à la FBC », a-t-il relevé. Après l’intervention du président, suivie d’une projection vidéo pour savoir les causes exactes de l’incident qui a provoqué la chute du cycliste Salfo Bikienga, la commission chargée de statuer sur l’incident, n’ayant pas pu trouver d’éléments compromettants qui puissent justifier une sanction à l’encontre d’un athlète qui serait à l’origine de la chute du cycliste, a décidé de   proclamer les résultats définitifs. Mais elle a été freinée dans son élan par un groupe de supporters surexcités, qui a envahi la salle pour manifester sa colère. Le chef des frondeurs, Sayouba Zongo, qui, à l’occasion, s’est fait accompagner par des jeunes acquis à sa cause, a menacé les journalistes de s’attaquer à leur intégrité physique si jamais ils faisaient le jeu de la fédération en publiant les résultats dans leurs différents organes. Fort heureusement, des médiations internes, diligentées par des bonnes volontés, ont eu raison de la colère des frondeurs et Sayouba Zongo et ses éléments sont repartis comme ils étaient venus, permettant ainsi la proclamation des résultats.

Seydou TRAORE

 

Les résultats définitifs à l’issue du Championnat 2015

1^er : Bamogo Saidou (AJCK)

2^e : Yaméogo Yacouba (AJCK)

3^e : Sokondo Abdoulaye (RCK)

4^e : Nikiéma Aziz (USFA)

5^e : Ouédraogo Rasmané (TANALIZ)