FETE DE LA SAINT-SYLVESTRE : Allons doucement !
Dans quelques heures seulement, on refermera la porte de l’année 2022. Et au même moment, nous sommes en train de taper à la porte de 2023 que l’on espère encore plus radieuse et plus porteuse de bonheur. C’est d’ailleurs le plus souvent l’occasion pour les uns et les autres de se souhaiter ce qu’il y a de meilleur dans le monde. C’est donc un moment de ferveur et de grandes réjouissances. C’est de bonne guerre. Car, quoi de plus normal que de manifester sa joie d’avoir vu naître une nouvelle année ? C’est une chance, pour ainsi dire, dans un monde où la mort frappe aveuglément. En tout cas, moi, je trouve normal que les uns et les autres jubilent à l’occasion de la fête de l’An. Même devenu fou, abandonné à moi-même, complètement désargenté et vivant au jour le jour, j’éprouve du plaisir quand je vois les gens en fête. Non pas parce que je vais avoir seulement à manger, mais aussi parce que, pour moi, quand on vit, on doit se rendre heureux. A ce propos, mon père aimait à me répéter ceci : « Mon fils, tu sais, la vie est ainsi faite. Ce que tu as pu manger, c’est ce qui t’appartient jusqu’au jour où la mort t’emportera ». J’ai bien réfléchi sur cette pensée et j’ai compris qu’il fallait rester positif dans la vie. Prenons la vie du bon côté. Pour autant, je n’encourage pas les gens à la démesure ni à la déraison. Surtout par ces temps qui courent où certains de nos compatriotes, du fait de l’insécurité, peinent à s’offrir un seul repas par jour. Ceux qui me connaissent savent que j’ai horreur des excès. J’aime quand on fait les choses avec raison et modération. En fait, je fais allusion à ceux-là qui profitent de l’occasion pour se saouler la gueule ou pour dilapider leurs maigres ressources et qui, après les fêtes, se retrouvent sans le moindre sou, condamnés à vivre comme de pauvres- hères. Je suis aussi contre ces dames-là qui ruinent leur mari pour des dépenses somptuaires. Tout simplement parce que la femme du voisin a payé ceci et cela. Je suis contre cette manière de voir les choses. Car, être voisins ne signifie pas que l’on a la même force de frappe ou le même pouvoir d’achat. Sachons donc raison garder. La fête, ce n’est pas la fin du monde. La vie continue après. Je veux que cela soit compris de tous, en l’occurrence des jeunes demoiselles qui, je le sais, par ces temps qui courent, tâtent le terrain partout. On prend 10 000 F CFA par-ci, 50 000 F CFA par-là, et le jour du 31, on tombe malade ou on « tue » un oncle ou une tante au village pour ne pas sortir. On a trop vu et entendu tout ça. Ça ne marche plus. Comme dirait quelqu’un, « on se sait maintenant ». Je le dis parce que je sais qu’il y a également des garçons qui, à l’occasion, passent le temps à rouler leurs multiples copines dans la farine pour finalement sortir avec celle qu’ils chérissent le plus. Ça aussi, on a trop vu et entendu. Soyons honnêtes avec nous-mêmes. Car, on peut tromper une ou deux fois quelqu’un, mais pas éternellement. Allons doucement ! La vie n’est pas compliquée, c’est plutôt nous qui la compliquons. C’est pourquoi j’ai décidé personnellement de me « confiner » cette année. Certes, d’aucuns diront que c’est parce que je n’ai pas le choix, au regard de mes conditions de vie difficiles actuelles, mais laissez-moi vous dire que je vaux mieux que beaucoup d’entre vous qui cherchez à vivre au-dessus de vos moyens. Car ça, c’est ridicule !
« Le Fou »