FIN DE FONCTION DES GESTIONNAIRES DE COMPTES TOTALISANT PLUS DE TROIS ANS D’EXERCICE : Le Premier ministre veut barrer la route à d’autres ‘’Tiégnan’’
Les autorités de notre pays veulent voir clair dans la gestion des comptes des services administratifs. En tout cas, c’est ce que j’ai compris de la note du Premier ministre (PM) adressée aux ministres et présidents d’Institutions. En effet, dans cette correspondance datée du 10 mars dernier, le chef du gouvernement appelle à mettre fin aux fonctions des gestionnaires de comptes actuels qui ont passé plus de trois ans à leurs postes respectifs, tout en procédant à la vérification de la régularité de leurs opérations. Et ce n’est pas tout. Le PM note également qu’aucun gestionnaire de compte ne devrait faire plus de trois ans de service à son poste. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette réaction était très attendue des Burkinabè depuis que l’affaire Tiégnan a mis au grand jour les énormes failles de notre Administration publique dans la gestion des deniers publics. Ce dossier judiciaire qui nous a tous tenus en haleine en fin 2024, et ayant notamment impliqué des travailleurs du ministère en charge de l’action humanitaire, a montré comment des agents de l’Etat pouvaient profiter des failles du système pour voler l’argent du contribuable et s’adonner à des folies. Finalement, tout avait une explication. En effet, comment pouvait-il en être autrement lorsqu’on a des gestionnaires de comptes qui sont en poste depuis cinq ans, six ans voire plus, et qui, du fait de leur longévité, ont fini par développer des stratégies pour voler sans susciter le moindre soupçon ?
Tout ce qu’attendent les Burkinabè c’est l’application de cette mesure
Comment pouvait-il encore en être autrement si ces agents placés dans ces postes si sensibles pouvaient se taper plusieurs années de services sans faire l’objet de contrôles sur leurs opérations ? Le véritable problème, il faut le dire, résidait dans cette absence totale de contrôle parfois constatée dans certains services, ou dans le manque de rigueur dans cet exercice au sein de structures publiques qui se donnaient au moins la peine de le faire. L’un dans l’autre, toutes ces largesses étaient inconcevables et inadmissibles, surtout dans des postes aussi stratégiques pour la bonne santé de nos finances publiques. Le système donnait ainsi toutes les chances aux agents à la conscience morale et professionnelle douteuses, pour vider les caisses de l’Etat. La réaction du gouvernement par l’entremise de cette note du PM, était donc nécessaire. Elle est la preuve que nos autorités ont tiré leçon de l’affaire Tiégnan qui a fait perdre des milliards de francs CFA à l’Etat. Elles veulent rectifier le tir afin de barrer la route à tous les autres ‘’Tiégnan’’ tapis dans l’Administration publique. C’est dire qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Moi fou, je salue ce réveil de nos autorités, qui vient siffler la fin d’une récréation qui n’avait que trop duré. Que le gouvernement se décide à insuffler une nouvelle dynamique dans l’optique d’une meilleure gestion, c’est tout à son honneur. C’est même une décision qui relève du bon sens. Car, tout ce qu’attendent les Burkinabè soucieux de la bonne gestion des ressources publiques, c’est l’application de cette mesure.
«Le Fou»