HomeEchos des provincesFORMATION DES IMAMS ET MUEZZINS DU CENTRE-NORD : Quel discours islamique adapté au contexte du terrorisme ?

FORMATION DES IMAMS ET MUEZZINS DU CENTRE-NORD : Quel discours islamique adapté au contexte du terrorisme ?


 

 

La coordination régionale du Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) du Centre-Nord a initié une journée de formation et de recyclage des imams et muezzins de la région sous le parrainage de El Hadj Abdouramane Sana. Elle a eu lieu le samedi 31 mars 2018 à son siège sis au secteur 4 de Kaya. En effet, près de 68 imams et muezzins du Bam, du Sanmatenga et du Namentenga ont été outillés dont 25 des mosquées de vendredi de la commune de Kaya, selon Oumarou Ouédraogo, coordonnateur régional du CERFI/CN. Au total, 4 modules de formation ont été dispensés dans l’exercice de la fonction de l’imamat qui doit requérir des qualités spirituelles, intellectuelles et morales autour du thème majeur : « Rôle des imams et muezzins : quel discours islamique adapté au contexte actuel ? ». Selon l’imam Alidou Ouédraogo, membre du comité national du CERFI : « Les imams et les muezzins constituent la vitrine de la communauté musulmane… ». Lisez plutôt !

 

 

Pour être en phase avec la dynamique du contexte actuel de l’insécurité qui frappe le Burkina Faso, la coordination régionale du CERFI/CN a organisé au profit des imams et muezzins du Bam, du Namentenga et du Sanmatenga, une journée de formation autour du thème majeur : « Rôle des imams et muezzins : quel discours islamique adapté au contexte actuel ? » De ce fait, des imams et des muezzins bien formés constituent une force pour la « Oumma » dans son ensemble.  Confrontés aux défis du moment, les musulmans ont plus que jamais besoin de leaders bien formés, avertis des enjeux du moment et conscients du rôle qu’ils doivent jouer pour le rayonnement de l’islam au Burkina. Pour Oumarou Ouédraogo, coordonnateur régional du CERFI/CN, l’objectif de cette formation est : « la sensibilisation des participants sur la nécessité d’adapter le discours islamique au contexte actuel dans le respect des textes fondamentaux de l’islam. » Il continue : « A notre niveau nous avons jugé bon d’élargir la formation jusqu’à toutes les mosquées de vendredi de la ville de Kaya. Il y a aussi les imams du CERFI du Namentenga et du Bam qui sont concernés. On a estimé qu’on pouvait former  en tout 68 imams et muezzins dont 25 de Kaya. » Nous y  avons été conviés et voici la teneur de cette journée de formation des guides spirituels des mosquées du Centre-Nord. Au total nous avons assisté à 4 modules de formations qui ont été dispensés par des éminents imams de Kaya et un venu du bureau national du  CERFI. Il y a eu une cérémonie d’ouverture à laquelle a assisté le représentant du parrain, en la personne de l’imam Mohamadou Kano qui   a transmis le message de El Hadj Abdouramane Sana, parrain de la cérémonie, empêché pour d’autres préoccupations. Les participants ont d’abord été gratifiés par le module 1 : « Les bonnes pratiques en matière de célébration des prières collectives, des prêches et des cérémonies. » Il a été l’œuvre de l’imam Aboubacar Bélemviré de la mosquée AB- Rahma de Kaya. Il a résumé son intervention en interpellant  surtout « les imams à se conformer aux recommandations des messages du Coran et des révélations prophétiques de la sunna de Mohamad (SAW) lorsqu’il y a un désaccord entre les musulmans.  L’imamat est une charge qui engage la responsabilité de l’imam, car conduire la communauté vers Allah nécessite qu’il faille être réellement  au sérieux pour éviter les dérapages dans les mosquées. », a souligné l’imam Aboubacar Bélemviré.

Les imams et les muezzins, en général, les responsables des mosquées, constituent la vitrine de la communauté musulmane

 

En effet, il a aussi intervenu avec le module 4: « Lecture du coran : cas pratiques sur le Tadjwid et les erreurs de lecture ». Là, il était question des techniques de lecture liées à la phonétique et des phonèmes liés également à l’alphabet arabe. L’objectif, selon l’imam Bélemviré c’est de rappeler aux participants la nécessité d’avoir une bonne pratique de prononciation des lettres et mots dans les différentes lectures des versets coraniques. En outre, le discours islamique dans un contexte de suspicion et de méfiance à l’égard  de l’islam doit se faire de façon claire, sincère et pédagogique. C’est sans doute l’objectif visé par la coordination  régionale du CERFI/CN qui a pris le problème de la formation des imams et muezzins de la région à bras-le-corps en traitant du 2e module : « Rôle des imams et muezzins : quel discours islamique adapté au contexte actuel ? ».

Discours orienté vers l’entente, la cohésion : le vivre ensemble

 

C’est l’imam Alidou Ilboudo, Imam et membre du comité national du CERFI et présentateur de l’émission « Foi du croyant » sur la RTB Télé qui en est le communicateur. « Les imams et les muezzins, en général, les responsables des mosquées, constituent la vitrine de la communauté musulmane à l’égard du reste de la population. Pour nous, c’est un devoir d’informer sur les réalités que nous vivons, sur l’actualité en lien avec l’islam, sur le rôle et la responsabilité de l’imam lors des prières et  cérémonies. Mais aussi, il (l’imam) doit jouer le rôle d’éducateur, il doit être un modèle… En plus d’être un modèle, il doit œuvrer à ce que la communauté soit orientée vers l’entente, la cohésion : le vivre ensemble avec les autres membres de la communauté au plan national. » Selon l’imam Alidou Ilboudo, les enseignements que les imams et les muezzins devraient tirer de cette formation se manifestent essentiellement sous 4 aspects : la justice, la miséricorde, la sagesse et l’intérêt général de la communauté. Il interpelle   tous ces guides musulmans du Centre-Nord de veiller à tout faire pour refléter les comportements du Prophète Mohamad (SAW). C’est de revenir aux messages originels du coran et de la sunna ; le message fondamental de l’islam, c’est de véhiculer la paix et le vivre ensemble. L’imam Ilboudo a terminé son intervention sur le module 3 : « La gestion des mosquées » qui constitue un véritable  problème dans la plupart des mosquées de nos villes et villages : querelles intestines liées à l’imamat. Et cela n’est pas sans conséquences : fermetures des mosquées à Pouytenga, à Gourcy… Alors que les pratiques islamiques et la gestion de la cité font partie intégrante de la gestion des mosquées. Adama Tontorogbo, imam du mouvement sunnite du secteur 1 de Kaya, l’un des participants réalise : « Nous avons été édifiés lors ce cette formation. Il nous reste maintenant à transmettre à nos fidèles et mettre cela en pratique. Nous sommes sûrs et certains que les participants ont bien reçu le message. Les imams doivent prôner dans leurs prêches un message de paix et d’amour pour son prochain. » L’imam Ilboudo termine son intervention sur le 3e module : « La gestion des mosquées » est une véritable préoccupation pour les responsables des mosquées : des querelles intestines qui ont occasionné la fermeture de plusieurs mosquées au Burkina : Pouytenga, Gourcy, … Cela a pour lien la pratique islamique en rapport avec la gestion de la cité. Du reste pour la coordination régionale du CERFI/CN, l’esprit d’unité et la « Oumma » demeurent un canal de formation des guides des mosquées et les associations islamiques sœurs pour le renforcement de la fraternité entre leaders au Burkina. Ainsi, élargir cette initiative de formation jusqu’à atteindre les imams et muezzins des petites mosquées des quartiers périphériques serait aussi un atout car c’est là qu’il faudrait commencer.

Madi OUEDRAOGO (Correspondant)

 

 


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