HomeA la uneFOUSSENI OUEDRAOGO, DIRECTEUR EXECUTIF DE LA FONDATION ZIDA : « C’est moi qui ai entrepris toutes les démarches pour l’acquisition de la parcelle »

FOUSSENI OUEDRAOGO, DIRECTEUR EXECUTIF DE LA FONDATION ZIDA : « C’est moi qui ai entrepris toutes les démarches pour l’acquisition de la parcelle »


S’il y a une affaire qui défraie la chronique en ce moment au Burkina, c’est bien celle relative à l’acquisition d’une parcelle à Ouaga 2000 par la Fondation de l’ex-Premier ministre et chef de l’Etat, Yacouba Isaac Zida. Pour en savoir davantage, nous avons rencontré le directeur exécutif de la Fondation Zida pour le Burkindi, Fousseni Ouédraogo. Avec lui, nous avons abordé aussi bien les questions relatives à la polémique qui s’est installée autour de l’acquisition de la parcelle de la Fondation, que celle portant sur la gestion de Zida sous la Transition, la prolongation de son séjour au Canada après l’expiration de sa permission, etc. A toutes ces questions, Fousseni Ouédraogo a apporté des éléments de réponse tout en se disant être surpris que Zida soit au centre de la polémique alors qu’il n’a pas un contrat avec la SONATUR si ce n’est sa Fondation qui est une personne morale. Lisez plutôt.     

 

Quel est l’objet de la Fondation Zida ?

 

Fousseni Ouédraogo : La Fondation Zida pour le Burkindi est une structure membre à part entière des organisations de la société civile. Elle a été créée le 16 novembre 2015 et a comme vision, l’insertion des jeunes et des femmes débarrassés des pesanteurs socioculturelles, dans un cadre démocratique permettant un développement harmonieux à l’horizon 2030. La Fondation Zida pour le Burkindi est apolitique et laïque et a, entre autres, pour mission d’œuvrer pour un meilleur renforcement de la culture du civisme et du patriotisme, de contribuer à la promotion de la paix et de la cohésion sociale, d’appuyer techniquement et financièrement les OSC intervenant dans les domaines économique, social, éducatif, culturel et politique, de promouvoir l’excellence dans les domaines scolaire et social, de promouvoir la bonne gouvernance, etc. Son but est exclusivement social et humanitaire.

La Fondation Zida pour le Burkindi est organisée en départements. Nous en avons quatre qui sont : le département des finances dont le rôle est de mobiliser les ressources pour la réalisation des activités de la Fondation, le département affaires sociales et solidarité qui agit en faveur des personnes vulnérables, notamment les personnes handicapées, les veuves et orphelins, le département communication et partenariats qui a pour but de nouer des partenariats avec les médias en vue de rendre plus visibles les actions de la fondation et de susciter un élan de solidarité,  et le département médiation et management des conflits. A ce niveau, nous volons mettre l’accent sur la prévention et la gestion des conflits. Face à la recrudescence, la récurrence et la complexité des conflits scolaires, communautaires, socioprofessionnels voire politiques, auxquels l’Etat reste souvent impuissant, il est de notre devoir, en tant qu’organisation de la société civile, d’apporter notre contribution afin de promouvoir la cohésion sociale et le vivre-ensemble. C’est pour, surtout, apaiser les climats délétères que nous constatons au sein des établissements scolaires et universitaires, qui nuisent à l’éducation et à la formation des élèves et des étudiants, que ce département a été créé. Nous avons déjà un partenariat avec le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation pour mieux apporter notre contribution dans la prévention et la gestion des conflits en milieu scolaire.  Je dois d’ailleurs préciser que le département médiation et management des conflits sera doté d’experts en médiation et management des conflits, d’autorités morales ayant des expériences aguerries, une sagesse reconnue et ayant fait leurs preuves d’engagement citoyen et patriotique.

Je dois aussi rappeler que la Fondation Zida pour le Burkindi a quatre axes d’intervention. Le premier axe porte sur la problématique liée à la promotion des droits de la femme et de la jeune fille. Car, ces dernières sont souvent confrontées aux mariages précoces, à l’excision, sans oublier le veuvage, etc.

Le deuxième axe est relatif à la promotion et à la protection des droits de l’enfant, notamment les orphelins et enfants vulnérables. Le troisième axe concerne la médiation et la gestion des conflits, en l’occurrence les crises scolaires, politiques, sociales, etc.

Le quatrième axe vise la promotion de l’excellence. Nous volons, à travers des prix, cultiver l’excellence dans divers domaines. A cet effet, nous avons le Burkindi des associations de jeunes, des associations de femmes, des maires, des élèves, le Burkindi en journalisme et en politique.

Je voudrais aussi dire que la Fondation n’agit pas directement sur le terrain, c’est la stratégie de faire. Comme nous avons des associations qui travaillent sur le terrain, nous leur demandons de mener des actions en les soutenant soit techniquement soit financièrement, pour qu’elles soient plus opérationnelles.

 

De quels moyens disposez-vous pour le fonctionnement de la Fondation ?

 

Comme toute association, ce sont d’abord les cotisations des membres, les dons, les legs et subventions des partenaires qui constituent nos ressources.

 

Quels sont les partenaires de la Fondation Zida ?

 

Nous avons des partenaires techniques comme le ministère de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille, le ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, etc. Mais nous sommes aussi à la recherche de partenaires qui vont nous accompagner dans la mise en œuvre du plan triennal 2016-2018 que nous avons élaboré.

 

Quel est le budget annuel prévisionnel de fonctionnement de la Fondation Zida ?

 

Si nous prenons les quatre départements plus le fonctionnement, le budget annuel prévisionnel tourne autour de 50 à 100 millions de F CFA. Nous recevons beaucoup de demandes d’aide mais, nos moyens ne nous permettent pas pour l’instant de pouvoir donner satisfaction à toutes ces demandes-là. Au niveau du département solidarité  et affaires sociales, nous payons la scolarité de certains élèves vulnérables de Ouagadougou. Il y a aussi des personnes handicapées auxquelles nous donnons des tricycles. Nous leur en avons remis une trentaine.  Nous honorons aussi des frais médicaux de personnes nécessiteuses, nous aidons également des femmes pour la création des AGR (activités génératrices de revenus), etc. C’est dire que le budget sera évolutif en fonction de nos moyens et des partenaires que nous aurons.

 

Comment êtes-vous arrivé à la tête de la Fondation Zida ?

 

Je suis un militant des droits humains et je pense que c’est au regard de mon profil aussi que le conseil d’administration de la fondation m’a sollicité pour coordonner les activités en qualité de directeur exécutif. Et j’y suis en tant que volontaire, et non un salarié.

 

Quel jugement portez-vous sur cette polémique sur le terrain destiné à la fondation que vous dirigez ?

 

Je constate qu’il y a une sorte de campagne de dénigrement contre Zida, et je ne sais pas à quelle fin. Sinon, c’est moi-même en tant que directeur exécutif de la Fondation, qui ai entrepris toutes les démarches pour l’acquisition de la parcelle. Nous avons adressé une demande à la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) pour obtenir une parcelle en vue d’y ériger le siège de la fondation. En réponse, la SONATUR nous a notifié qu’on peut acheter  un terrain au prix communautaire non négociable de 16 000 F FCA le M2, je précise bien, 16 000 F CFA le M2, prix fixé par la SONATUR. Nous avons donc fait les démarches et le client, c’est la Fondation Zida pour le Burkindi qui est une personnalité morale ; ce qui signifie que nous avons la responsabilité juridique, que nous pouvons ester ou être traduits en justice.  Il est important de souligner que ce n’est pas la personne de Zida, mais la Fondation Zida pour le Burkindi.  La superficie du terrain faisait 18993 M2 et il fallait payer 50% du coût global qui s’élevait à 303.888 000 de F CFA au plus tard, le 17 décembre 2015, soit trois jours après l’attribution du terrain. Le reste était payable en quatre trimestrialités d’égal montant devant s’achever le 13 décembre 2016. Nous avons pu payer 30 323 200 de FCFA, soit environ 10%. Ce qui est en deçà du pourcentage demandé. Mais, nous avons expliqué en son temps que nous attendions une entrée d’argent pour pouvoir solder le montant restant. La SONATUR nous avait même demandé le dossier technique que voici (NDLR, il montre le dossier technique fourni). Dans ce dossier technique, il y a d’une part, le projet de construction du siège de la Fondation et d’autre part, celui d’un institut supérieur qui allait former des experts en médiation, en droits humains et en développement personnel.  Des commodités telles qu’un terrain de sport, une salle de conférences étaient également prévues. Voilà ce que nous avions comme ambitions en voulant acquérir le terrain,  parce que nous estimons qu’une structure sérieuse doit avoir au moins son propre siège. Au fil du temps, nous avons reçu une correspondance du PCA de la SONATUR, qui nous signifiait que nous avons accusé un retard dans le paiement du terrain et ce, après que le Directeur général nous a fait parvenir la notification de frais d’acquisition de la parcelle. Comme il s’agit d’un contrat privé  entre une société d’Etat et une structure de la société civile, nous avons estimé qu’il fallait vite réagir. Etant dans l’incapacité de pouvoir honorer à l’échéance voulue les clauses contractuelles, nous avons écrit qu’au regard du retard constaté et du montant élevé, nous renonçons au terrain. (NDLR, il montre la correspondance adressée à la SONATUR). Que cela soit bien compris, il ne s’agit pas ici d’un individu qui a acheté un terrain et qui, plus tard, y a renoncé. Il s’agit d’une personne morale, d’une structure de la société civile qui a entrepris des démarches pour acquérir un terrain pour y réaliser un siège, un institut au bénéficie de tous. Car, en Afrique, ce ne sont pas les conflits qui manquent.  Au Burkina, on estime à plus de 700 par an, les conflits entre agriculteurs et éleveurs ou en milieu scolaire. Et nous pensions qu’il fallait s’attaquer à cette problématique-là. Et pour s’attaquer de façon durable à celle-ci, il fallait créer un institut supérieur de formation de ces experts-là qui allaient être déployés sur l’ensemble du territoire afin de renforcer la cohésion sociale et la paix. Ce qui est déplorable au Burkina, c’est que nous voulons une chose et son contraire. Nous voulons la justice, mais nous n’empruntons pas le chemin de la vérité. Nous sommes dans l’informel, dans la diffamation, dans le dilatoire, ce qui est dommage pour une démocratie qui se construit. Nous avons des institutions et si nous voulons la vérité, nous devons faire confiance à ces institutions et les laisser trancher.  Peut-être que le rapport de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de lutte contre la corruption (ASC-LC) sera bientôt disponible et en fonction de son contenu, s’il y a des poursuites à faire, ça sera à l’endroit de la Fondation et non contre un individu, étant donné que la Fondation est une personne morale.

 

Vous dites que c’est vous qui avez entrepris les démarches d’acquisition de la parcelle. Alors êtes-vous surpris que ce soit Zida qui soit au centre de la polémique et non vous ?

 

J’avoue que je suis surpris parce que je ne trouve rien d’illégal dans tout ce que nous avons fait comme démarches. J’ai été surpris du niveau de raisonnement de certaines personnes censées comprendre qu’il s’agit d’un contrat privé entre une institution et une institution, et non entre une institution et un individu.

On aurait pu saisir les institutions pour faire la lumière, mais on ne l’a pas fait. Je ne sais pas à quel dessein. On a plutôt versé dans le dilatoire, la diffamation, etc. Au niveau de la Fondation Zida, on ne se reproche rien. C’est un contrat et nous avons toutes les correspondances ainsi que toutes les pièces relatives à ce contrat. Le contrat est assorti de clauses et si on ne peut pas les honorer, on renonce et cette démarche ne saurait être une première au Burkina.

 

Mais est-ce que vous avez demandé à être remboursés ?

 

C’est un contrat assorti de clauses et dans un tel type de contrat, si vous n’arrivez pas à payer à l’échéance voulue, on vous rembourse votre argent après paiement d’une pénalité. Même à la SONABEL, si vous n’arrivez pas à payer votre facture d’électricité à la date prévue, on vous fera payer une pénalité de 2000 F CFA.  La SONATUR étant une société d’Etat comme la SONABEL, c’est ce principe qui sera appliqué. Ce qui est déplorable, c’est que les gens, en fonction de ce qu’ils recherchent, oublient ces voies de règlement, soit de contentieux ou de remise en cause de contrat.

 

Est-ce à dire que jusque-là, vous n’avez pas encore demandé formellement à être remboursés ?

 

Nous avons, bien sûr, en renonçant à la parcelle, demandé le remboursement de la partie qui nous revient. Cela, parce que c’est un contrat assorti de pénalités, étant donné que nous n’avons pas pu respecter ses clauses. Comme l’ASCE-LC est à pied d’œuvre pour réaliser un audit, certainement qu’on aura ce qui nous est dû après cet audit.

 

Vous avez dit que les démarches d’acquisition de la parcelle ont été menées par la fondation. Mais lors de sa séance extraordinaire du 8 avril 2016, le Conseil des ministres a annoncé que Zida et son épouse renonçaient à leurs parcelles. Comment expliquez-vous cela ?

 

Je pense qu’il faut une bonne foi clarifier toutes les choses.  Cet amalgame doit être clarifié. Yacouba Isaac Zida, de façon intrinsèque, n’a pas de contrat avec la SONATUR. C’est plutôt la Fondation qui est une personne morale qui a un contrat avec cette structure.

« Zida n’a rien à voir avec la SONATUR »

 

C’est elle  qui a entrepris des démarches auprès de la SONATUR pour acquérir un terrain à but communautaire pour construire son siège, un institut comme je l’ai dit plus haut. Zida n’a rien à voir avec la SONATUR. Je ne vois pas la pertinence de la communication orale du gouvernement. Si c’était pour informer le public des faits, on ne devrait pas l’intituler telle qu’elle l’a été. L’administration, dit-on, se nourrit de papiers. Nous avons des correspondances dont on aurait pu se servir pour faire cette communication en disant : « La fondation Zida pour le Burkindi renonce aux clauses du contrat »  et non pas le général Zida. Pour son épouse, je me garde d’en faire un commentaire, car il s’agit d’une affaire privée.

 

D’aucuns disent que Zida a demandé une autorisation d’établissement au Canada qui lui a été refusée. Qu’en est-il exactement ?

 

C’est la presse qui me l’a appris, Zida ne m’a rien dit dans ce sens. Je ne suis pas au courant de cette démarche.  Quand on aura la chance d’avoir l’intéressé lui-même en face, on en saura certainement davantage.

 

La hiérarchie militaire dit que la permission de Zida a expiré il y a longtemps. Selon vous, pourquoi n’est-il pas encore rentré et pensez-vous qu’il va rentrer ?

 

Je ne suis pas militaire et je ne voudrais pas me prononcer sur des questions militaires. Toutefois, je pense que Zida est un officier supérieur, de surcroît, un général de division et si sa hiérarchie veut qu’il rentre, elle connaît la démarche à suivre. Quand on regarde cette campagne de dénigrement contre lui, on a bien envie de se demander quels sont les objectifs que les gens poursuivent en faisant ce qu’ils font? Quelles sont leurs motivations? Quelle est la finalité de tout cela? D’ailleurs, je voudrais partager avec vous ces propos d’un vieux du quartier qui me disait ceci: « Zida est un homme intègre. Il a écouté le peuple. S’il n’avait pas écouté le peuple, s’il n’avait pas accompli avec brio sa mission sous la Transition, s’il était reparti au Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avec son grade de général, ceux qui le vilipendent aujourd’hui ne le feraient pas. C’est parce qu’il a écouté le peuple que certains ont des ressentiments contre lui ».  C’est une lecture que je trouve assez pertinente. S’il y a des problèmes, il y a des voies appropriées pour les résoudre, des voies autres que celles des rumeurs. Ce qui ne vaut pas la peine d’être cultivé, il ne faut pas le cultiver, car tôt ou tard, nous allons le regretter. Il y a un proverbe moaga qui dit : « katr san n yonk pog beogo biiga ti yam ka yik  n faang biiga, a san wa yonk roomd biiga yam na maana wan? » Ce qui signifie en  français que si l’hyène attrape l’enfant de l’épouse mal aimée et que vous n’accourez pas pour le sauver, le jour où l’hyène va revenir attraper l’enfant de la favorite, quel motif aurez-vous pour agir ? Je pense qu’il faut savoir raison garder par rapport à tout cela et agir pour le renforcement de la démocratie. Qu’on travaille main dans la main à satisfaire les préoccupations des femmes et des jeunes plutôt que de chercher à examiner des contrats privés, ce qui n’en vaut pas la peine.

 

« A quoi rime toute cette campagne de dénigrement contre Zida »

 

Ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise. Du reste, nous aurons bientôt le rapport de l’ASCE-LC que les uns et les autres pourront commenter à souhait.

 

Oui ou non Zida rentrera-t-il ?

 

Les mossi disent que « Na kuil yiri ka tar bag sokr yé ». Un proverbe qui signifie que pour rentrer chez soi, on n’a pas besoin de consulter un charlatan pour cela. Zida est né au Burkina et je ne vois pas pourquoi il va rester à l’extérieur. Mais je me suis demandé à quoi rime toute cette campagne de dénigrement contre lui. A quoi devrait-on s’attendre à l’issue de tout cela si Zida rentrait ?

 

Pensez-vous que Zida court un risque en rentrant au pays?

 

Ce n’est pas moi qui le dis, je constate qu’il y a des choses savamment orchestrées contre lui. Dans une telle ambiance, à quoi devrait-il s’attendre s’il mettait les pieds au Burkina? Des gens ont fait comme ça à Sankara (ndlr : il fait allusion à l’assassinat du capitaine Thomas Sankara, père de la Révolution burkinabè d’août 1984) et jusque-là, on continue à demander justice. On oublie très vite au Burkina. Ceux qui disaient hier que ‘’Zida a maigri’’, ‘’Zida a des soucis’’, ‘’Il faut soutenir Zida’’, sont les mêmes qui vilipendent aujourd’hui Zida.

 

Que pensez-vous des accusations portées contre Zida ?

 

Il n’y a pas d’accusations, vous êtes journaliste, il va falloir mettre les mots dans leur contexte. Est-ce que vous êtes au courant d’une accusation contre un seul membre de la Transition? Une accusation doit être formelle, sinon ce sont des rumeurs.

 

Alors, qualifions-les ainsi.

 

Un homme qui se veut responsable ne peut réagir sur des rumeurs. S’il y a des accusations, il y a des voies à suivre. L’une des dernières correspondances des autorités de la Transition, c’est une demande d’audit de la Transition. Et à moins d’être fou, si on sait qu’on a mal travaillé, on ne va pas demander à être contrôlé. C’est pour donner l’exemple que les autorités de la Transition ont demandé à être auditées. Du reste, ce sont des humains, s’ils ont demandé un audit, qu’on le laisse aboutir. C’est ça la démocratie.  Il faut faire confiance aux institutions et en le faisant, nous les rendrons fortes.

S’il y a des accusations, que ce soit contre Zida, Michel Kafando ou contre des ministres, ces personnes-là vont répondre. Ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir vont aussi répondre un jour si d’aventure ils venaient à être accusés de malversations ou autres impairs. La reddition des comptes, la redevabilité, la transparence sont des valeurs  cardinales de la gestion du pouvoir en démocratie. Donc, soyons patients, s’il y a des accusations, tout le monde sera informé et les intéressés vont répondre. Du reste, être accusé ne signifie pas que l’on est coupable. En droit positif, si on t’accuse, tu viens te défendre et si tu es coupable, on te condamne, mais si tu ne l’es pas, on te blanchit.  Pourquoi veut-on  aller vite en besogne? On ne construit pas un Etat de droit avec une culture de rumeurs.

 

Avec cette atmosphère électrique, n’éprouvez-vous pas quelques craintes pour la conservation de son grade de général ?

 

Je ne connais pas grand-chose dans les questions militaires. Mais, je pense que le président a été, on ne peut plus clair. C’est une autorité compétente qui a donné ce grade-là à Zida. Mieux, il a été nommé à titre exceptionnel. Depuis Napoléon, on distingue les militaires en fonction des actes de bravoure, de sacrifice, etc. Si Zida a pu consentir un sacrifice,  je ne vois pas en quoi il ne mériterait pas ce grade. En tous les cas, même si Zida n’est pas général aujourd’hui, en quoi cela va-t-il changer sa vie en termes d’estime, de patriotisme, etc. ? Ce qui est important à retenir, c’est qu’à un moment de notre histoire, il y a eu des hommes qui ont su jouer un rôle majeur parmi lesquels Zida. D’ailleurs, c’est le peuple qui a demandé à l’armée de prendre ses responsabilités et l’armée nous a envoyé quelqu’un. Du reste, nous avons connu Zida sur le terrain de la bataille et c’est cela qui est le plus important. L’individu Zida importe peu. Comme vous le dites en journalisme, les faits sont sacrés, les commentaires sont libres. Le plus important, ce sont les actes posés et si on a le minimum en termes de reconnaissance, de valorisation de nos potentiels, cela est plus important que le grade de général.

 

Un mot en guise de conclusion !

 

J’aimerais conclure en disant que la Fondation Zida pour le Burkindi est née pour renforcer les différents efforts de l’Etat, des OSC et de bien d’autres structures dans la promotion des valeurs d’intégrité, de cohésion sociale, de solidarité, de bonne gouvernance, etc. Nous n’avons pas deux Burkina, nous en avons un et il faut que chacun apporte sa pierre pour son édification. C’est, du reste, la vision du fondateur Yacouba Isaac Zida. Notre devise est : «  Pour ma patrie, je m’engage !».  Et quand on s’engage, c’est qu’on y croit, c’est qu’on a quelque chose à apporter. Et on peut être utile en étant maçon, élève, architecte, etc. Quel type de Burkina voulons-nous laisser à nos enfants ? C’est tout le sens de notre combat. Les questions de personnes, d’ego, ne sont que vanité. Je remercie le journal ‘’Le Pays’’ pour sa démarche qui, je le crois, apportera un autre son de cloche à cette polémique que je trouve indécente parce qu’elle n’a pas d’autre but que de disperser nos énergies, nos efforts. Je pense qu’il faut aller dans le sens de la réconciliation, de l’unité, de la cohésion sociale. Merci encore aux Editions ‘’Le Pays’’ pour tout ce qu’il fait pour l’éducation citoyenne et la cohésion nationale.

 

Propos recueillis par Dabadi ZOUMBARA

 

 

La notification de frais d’acquisition de parcelle de la SONATUR remise à la Fondation Zida pour le Burkindi

 

 


Comments
  • Où était ce type depuis et c’est maintenant qu’il sort pour embrouiller les gens? Ou bien il a attendu de bien ficeler son “dossier” avant de jaillir de nulle part ?

    19 avril 2016
  • FRANCHEMENT IL N’Y RIEN A REDIRE.JE PENSE QUE DES GENS RESPONSABLES NE DOIVENT PAS PROCÉDER AINSI JUSTE POUR GRILLER UN POTENTIEL CONCURRENT.NOUS DEVONS NOUS MORALISER EN POLITIQUE SINON ON VA PASSER LE TEMPS A NOUS CHAMAILLER POUR RIEN.POUR CE QUI EST DE LA SÉCURITÉ DE ZIDA JE CROIS QU’IL EST BEAUCOUP SAGE POUR LUI DE NE PAS REVENIR D’ABORD. EN POLITIQUE LES GENS SONT INGRATS ET OU POURRAIT LE TRUCIDER APRÈS L’AVOIR SALI .PRUDENCE DONC.SANS LE COURAGE DE ZIDA JE PENSE QUE NE SERAIT PAS DE CE MONDE SI LE MONSIEUR N’AVAIT PAS PRIS PARTIE POUR LE PEUPLE. .

    23 avril 2016
  • courage vous y arriverez

    26 avril 2018

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