HomeOmbre et lumièreGESTION DES BOUTIQUES A TOECIN-YAAR : Le CDAIP proteste contre « des malversations »

GESTION DES BOUTIQUES A TOECIN-YAAR : Le CDAIP proteste contre « des malversations »


 

La section Sig-Nonghin du Comité de défense des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP)  de l’arrondissement 3 de Ouagadougou a organisé une marche pacifique le jeudi 22 mars dernier. Elle exige de la mairie de cet arrondissement, la mise en œuvre des recommandations du rapport de la mission d’investigation sur la gestion à Toécin-Yaar.

 

Il est 9h 7mn quand nous arrivons à Sig-Nonghin, dans l’arrondissement 3 de Ouagadougou. Devant nous, une foule : les femmes devant, les hommes derrière, venant de la direction de Toécin-Yaar et allant vers le rond-point qui fait face à la salle de ciné. On pouvait les entendre chanter : « quelque part ça ne va pas, quelque part ça ne va pas !». Ce sont les membres du  Comité de défense des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP)  de la section  Sig-Nonghin qui observent une  marche de protestation. Selon Ernest Y. Zemba,  la marche de ce matin vise à  exiger de la mairie de l’arrondissement 3, la mise en œuvre des recommandations du rapport de la mission d’investigation du  ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation sur la gestion des places, boutiques, hangars et autres commerces. Pour lui, il y a longtemps qu’ils (les membres du CDAIP) ont engagé cette lutte à travers le Réseau national de Lutte anti- corruption (REN-LAC) et le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP). De cette lutte, a-t-il dit, ils ont pu obtenir  de la part du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation, un audit sur les travaux de Toécin-Yaar. A en croire Ernest Y. Zemba, l’audit a révélé des incohérences et il en est ressorti qu’il y a eu mauvaise foi, abus d’autorité, intention de fraude et d’enrichissement illicite. M. Zemba a aussi souligné qu’au  niveau des recommandations, « le rapport dit clairement » qu’il fallait cesser de déguerpir les commerçants au niveau de Toécin-Yaar et son contenu dit également qu’il faut retirer « les parcelles volées », attribuées à des non-commerçants, pour  les donner à des personnes qui exercent  la profession de commerçant à Toécin-Yaar. En clair, « le rapport dit qu’il faut engager des poursuites judiciaires de détournement de fonds et des demandes de frais de recensement illégaux », a-t-il ajouté. Selon les dires du coordonnateur du CDAIP, une demande de publication dudit rapport a été adressée à la mairie de l’arrondissement 3 depuis le mois de juillet 2017, par leur comité. Mais cela fut peine perdue. C’est pourquoi, a-t-il dit, ils sont passés par le REN-LAC qui, à travers une conférence de presse qu’il a animée le 26 octobre 2017, a rendu public le rapport. Lequel rapport dont le contenu leur a révélé ces malversations au niveau de Toécin-Yaar.

« Nous allons trouver un autre créneau pour transmettre notre  message à madame le maire »

 

Cependant,  l’itinéraire de la marche  qui devrait partir de Toécin-Yaar à la mairie de l’arrondissement 3 en passant par le rond-point de la salle

de ciné, a été coupé. En effet,  les manifestants ont vu leur chemin écourté à une vingtaine de mètres après le rond-point par la Compagnie républicaine de sécurité (CRS). La cause ? M. Zemba a accepté de nous faire cette confidence : «  Ils ont dit que le contexte national est marqué par l’insécurité grandissante et il est nécessaire pour nous de stopper notre marche. Ils disent qu’ils étaient à Ouaga 2000 ; on les a appelés pour les avertir qu’il y aurait  une manifestation ici. C’est pour cela qu’ils sont là. Donc, au lieu de nous déguerpir, ils ont voulu comprendre. Nous leur avons donné les motifs de notre manifestation. Mais ils nous ont demandé de replier. Ayant  compris leurs arguments, nous avons donc obtempéré. Mais nous allons trouver un autre créneau pour transmettre notre  message à madame le maire». M.  Zemba a, par ailleurs, rappelé qu’une  procédure judiciaire a été engagée et pourrait se poursuivre si toutefois leurs  préoccupations ne sont pas prises en compte. « C’est à  travers le REN-LAC que nous avons introduit le dossier en Justice, le 2 janvier dernier. Nous allons également tenir des assemblées générales pour voir la faisabilité. On ne peut pas laisser les choses se passer ainsi », a-t-il conclu. Quant à Paul Ouédraogo, membre du MBDHP, qui a suivi la marche du début à la fin, il fait du calvaire  que vivent les marcheurs celui du MBDHP. « La situation que cette population vit, est un problème pour nous au niveau de MBDHP. Car, après l’insurrection populaire  de 2014, il y a des choses qui ne doivent relever que du passé », a-t-il conclu.

Ben Issa TRAORE

 


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