HomeA la uneGESTION DES DENIERS PUBLICS : L’ASCE-LC déplore une dégradation continue des indicateurs

GESTION DES DENIERS PUBLICS : L’ASCE-LC déplore une dégradation continue des indicateurs


La matinée du vendredi 4 janvier 2019 a été consacrée à un véritable ballet d’audiences à Kosyam où des institutions et autres personnalités ont défilé. Tour à tour, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC), le Conseil économique et social (CES), la Commission de l’informatique et des libertés (CIL) ont remis leurs rapports au président du Faso. Deux lauréats scientifiques internationaux ont été également présentés au chef de l’Etat par leur ministère de tutelle.

« Il ressort des documents qu’on a une dégradation des indicateurs. Si nous avons constaté, entre 2015 et 2016, une amélioration des indicateurs, celles-ci sont reparties à la hausse en termes de dégradation », a déclaré Luc Marius Ibriga, contrôleur général d’Etat de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC). C’était le 4 janvier dernier, au sortir de la remise de trois rapports de cette instance au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Il s’agit du rapport de synthèse de l’audit N-1 de la gestion 2017, le rapport de contrôle de 2016 et le rapport annuel d’activités 2017. Et Luc Marius Ibriga d’indiquer que l’ASCE-LC a souligné un certain nombre de points qui semblent importants, à savoir le fait que les sanctions et la lutte contre l’impunité doivent être faites avec rigueur et énergie. Tout simplement parce que, selon cette institution, il y a une dégradation des indicateurs de bonne et saine gestion tant au niveau des contrôles habituels qu’à l’occasion de l’audit N-1. Pour cela, évoque le contrôleur général d’Etat, il faut que les conseils de discipline au niveau des administrations et des ministères soient fonctionnels. Ajoutant qu’ils ont également insisté sur les manuels de procédure parce que leur absence, souligne-t-il, laisse la porte ouverte à une gestion informelle, tout en insistant auprès du président du Faso que les recommandations soient mises en œuvre. Ainsi, malgré la remarque faite en 2016, on constate que l’utilisation et la gestion des comptes de dépôt, des règles d’avance, du carburant et des lubrifiants se font aux dépens de la procédure normale d’exécution des dépenses. Toutes choses qui, selon le rapport, constituent des risques de non-atteinte des objectifs du gouvernement, de détournement de fonds, de corruption, d’enrichissement illicite, de perte d’image et de l’autorité de l’Etat. Le but de ces rapports, confie Luc Marius Ibriga, est d’avoir une mémoire et de pouvoir améliorer la gestion des deniers publics. C’est dans ce sens que l’ASCE-LC a proposé une rencontre semestrielle entre le gouvernement et elle, pour faire l’état de mise en œuvre des recommandations. De ce qui ressort du rapport, cela demande un réarmement éthique de tous parce que, selon le premier responsable de cette institution, en cette période de crise et d’insécurité, la lutte contre la corruption doit être redoublée puisque, dit-il, celles-ci vont de pair. Il explique que les bakchichs, les facilités attribuées aux uns et aux autres sont le lit de l’insécurité, et d’aller un peu plus loin en disant qu’une voiture qui n’est pas contrôlée, un marché mal exécuté, vont conduire à la mort de nos Forces de défense et de sécurité et des populations.

« L’Agence spatiale est une contribution à la surveillance spatiale du Burkina qui traverse des moments difficiles »

L’état économique et social du Burkina 2017 fait par le Conseil économique et social (CES) figurait dans son rapport public remis au chef de l’Etat. Un rapport appelé également Observatoire économique et social (OES) et il a trait aux fonds nationaux. Et le président du CES, Moïse Napon, d’expliquer que ces fonds ont été mis en place, soit pour accompagner des projets qui existent déjà ou pour en initier de nouveaux. A ce sujet, fait-il savoir, le président du Faso a demandé que ces fonds soient bien gérés pour avoir l’effet attendu. Pour le CES, ces fonds nationaux peuvent-être d’un grand apport dans la résolution de l’emploi des jeunes. Le Pr Alkassoum Maïga, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, était venu présenter au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, deux lauréats de prix internationaux qui, dit-il, font la fierté du Burkina. Il s’agit de Géneviève Zabré qui a reçu le premier prix international de « Ma thèse en 180 secondes », soit 3 minutes, qui s’est tenue le 27 septembre 2018 à Lausanne en Suisse. Le deuxième lauréat n’était autre que le Pr Frédéric Ouattara qui a obtenu le prix Afrique 2018 pour l’excellence de la recherche en physique spatiale décerné par l’Union américaine des géophysiciens le 12 décembre 2018 à Washington. Son travail a consisté, pour ce qui concerne le Burkina, de permettre aux cultivateurs d’avoir un meilleur suivi de la pluviométrie et aussi à travers la téléphonie, comment améliorer la télécommunication dans les pays du tiers-monde. Pour les perspectives, le Pr Frédéric Ouattara indique qu’il serait intéressant de trouver les moyens pour créer un planétarium afin d’amener les jeunes à aimer la science. Et d’ajouter que l’Agence spatiale, pour lui, est une contribution à la surveillance spatiale du Burkina qui traverse des moments difficiles. Au niveau de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), ce sont les rapports 2015, 2016 et 2017 qui ont été remis au président du Faso, a confié à la presse Marguerite Ouédraogo/Bonané, présidente de la CIL. Des rapports qui rendent compte des activités d’information, de sensibilisation, de contrôle de traitement des données à caractère personnel, d’assistance conseil aux entreprises, de gestion des plaintes reçues, de coopération avec les institutions nationales et internationales, de pilotage et de soutien de même que la veille juridique et technologique. L’une des recommandations faites au chef de l’Etat, souligne la présidente Marguerite Ouédraogo/Bonané, c’est l’adoption du projet de loi portant protection des personnes à l’égard des traitements des données.

Antoine BATTIONO


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