GOUVERNANCE, DEMOCRATIE ET AFFAIRES : Quand les Hommes d’affaires et les politiques parlent de business
« Gouvernance, démocratie et affaires ». C’est sur ce thème qu’une conférence internationale est organisée les 16 et 17 janvier 2018, à Ouagadougou au Burkina Faso. Sur initiative de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina et de la Chambre de commerce des Etats-Unis, cette rencontre de haut niveau a vu la participation des chefs d’Etat du Mali et du Niger, sur invitation de leur homologue burkinabè. L’ouverture des travaux de ladite rencontre, présidée par le Président du Faso, a eu lieu dans la soirée du 16 janvier 2018.
Le thème « Gouvernance, démocratie et affaires » est une interpellation, selon les mots du Président du Faso pour qui notre époque a mal à son éthique. Il a salué les initiateurs de la rencontre qui va, à l’entendre, créer une interaction dynamique entre les pouvoirs publics, le secteur privé, la société civile et les partenaires sociaux pour, selon lui, faire de la bonne gouvernance le socle d’un développement économique et social durable, au profit de tous. « Tout comme le développement, la gouvernance et la démocratie se nourrissent aux sources de la paix et de la sécurité ». Son souhait, c’est que les échanges au cours des deux jours que dure la conférence permettent de tracer les sillons d’une « gouvernance concertée » au service du développement économique et social des pays de la sous-région. Le dialogue entre les acteurs du développement est un fait sacré, selon le ministre du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat, Stéphane Sanou. Une conférence qui se veut inclusive et de ce fait, permet de décloisonner les fondations institutionnelles en réunissant gouvernement, parlement, opposition politique et société civile, secteur privé, autorités coutumières et religieuses autour du tryptique « gouvernance, démocratie, affaires », selon les mots du ministre du Commerce. Il a dit espérer que naisse de la conférence un nouveau paradigme et un consensus qui renforceront, à son avis, la démocratie et le progrès économique. Le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, Mahamadi Sawadogo, a laissé entendre à l’occasion que la gouvernance démocratique se nourrit des apports d’autres composantes de la société, à savoir les milieux d’affaires et la société civile. La mobilisation de la Chambre de commerce du Burkina dans cette rencontre est, à son avis, un témoignage vivant du désir commun de contribuer à la mise en place et à l’animation de mécanismes de dialogue pour une gouvernance vertueuse nécessaire pour attirer les investissements structurants dans notre pays. Il a souhaité que cette rencontre serve de catalyseur entre les milieux d’affaires américains et africains en général, et avec la CCIB-F en particulier. Pour l’ambassadeur des Etats-Unis au Burkina, Andrew Young, cette rencontre donne l’opportunité d’aborder la question de la bonne gouvernance avec toutes les composantes de la société burkinabè. La bonne gouvernance conduit à l’éveil politique, consolide les institutions démocratiques et favorise le développement. La conférence vise, entre autres, à présenter des collaborations réussies entre les entreprises, le gouvernement et la société civile en ce qui concerne le développement de politiques publiques/économiques efficaces en Afrique, discuter de l’importance de la capacité des institutions démocratiques à créer un environnement favorable à une croissance stable et dans le long terme, des affaires…
Des engagements après la conférence ?
L’initiative de la conférence sera suivie d’actes concrets dans le but de faire avancer l’initiative, selon les organisateurs. Par exemple, la mobilisation pour un engagement d’autres chefs d’Etat et chefs d’entreprises au premier plan sur la question des affaires, la démocratie et de la gouvernance, une vingtaine de consultations avec des leaders émergents des secteurs des affaires et de la société civile en Afrique, la création d’opportunités de collaboration et d’actions, par le biais du Mouvement mondial pour la démocratie, afin d’engager un dialogue avec les leaders politiques, la société civile et les praticiens du monde entier.
Lonsani SANOGO