GREVE A LA SODIBO/ BRAKINA : Le CGT/B invite la direction à renouer le dialogue
Depuis le 24 mars dernier, un bras de fer oppose la direction de la SODIBO/ BRAKINA aux travailleurs. Ces derniers réclament entre autres, l’augmentation des salaires à hauteur de 80%. Jugeant cette revendication exagérée, la direction de la BRAKINA a opposé une fin de non recevoir et refuse de dialoguer avec les travailleurs. Préoccupé par cette situation, la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) a entamé des négociations pour amener les deux parties sur la table de négociations. Malheureusement, confie Norbert Ouangré, secrétaire général adjoint de la CGT-B, lors d’une conférence de presse tenue hier 30 mars au sein de la structure, la direction de la BRAKINA refuse de dialoguer avec les travailleurs.
«La CGT-B interpelle les autorités afin qu’elles rappellent à la direction de la SODIBO/BRAKINA ses obligations et qu’elle renoue le dialogue avec les travailleurs et la direction générale du travail en vue de trouver une solution à la situation. En plus, la CGT-B invite la population, particulièrement ses militants, à rester mobilisés et à soutenir les travailleurs des brasseries pour la satisfaction de leur plateforme revendicative. Elle soutient les travailleurs de la SODIBO/ BRAKINA dans leur résistance et la lutte qu’ils poursuivent en vue de la satisfaction de leurs revendications ». Telle est la position de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B), rendue publique hier 30 mars dernier au cours d’une conférence de presse, concernant la grève qui oppose la direction de la BRAKINA à ses travailleurs. Expliquant les démarches entreprises depuis le début de la crise, Norbert Ouangré, secrétaire général adjoint de la CGT-B, a confié qu’une rencontre s’est tenue le dimanche 29 mars dernier entre une délégation de la CGT-B et le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Augustin Loada, sur invitation du ministre. Une rencontre au cours de laquelle le ministre a demandé aux travailleurs la levée immédiate de l’occupation des lieux de travail et la reprise immédiate et effective du travail. A l’employeur, le ministre lui a demandé la garantie qu’il n’y aura pas de représailles à l’endroit des travailleurs, la levée immédiate du nouveau programme, la garantie de la reprise du travail dans les bonnes conditions par le rétablissement de l’eau, de l’électricité et du service de la cantine. « Après cette rencontre, nous avons essayé de nous rendre à l’usine pour non seulement expliquer la décision aux travailleurs, mais aussi recueillir leurs points de vue. Malheureusement, nous n’avons pas pu accéder à l’intérieur de l’usine car les éléments de sécurité nous en ont empêchés.
Les exigences des travailleurs avant de reprendre le travail
Néanmoins, nous avons pu nous entretenir avec les travailleurs qui étaient hors de l’usine et qui ont dégagé une position d’ensemble », a indiqué Norbert Ouangré. Pour reprendre le travail, les travailleurs exigent, entre autres, les conditions minimales suivantes : la levée immédiate des sanctions qui frappent les 10 travailleurs de Bobo-Dioulasso, la levée de la nouvelle organisation du travail et un échéancier de mise en œuvre des mesures. « Ne craignez-vous pas un licenciement collectif des travailleurs comme cela a été le cas avec certaines sociétés si le bras de fer continue ? », a voulu savoir un journaliste. A cette question, Marc Kambou, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des brasseries du Burkina section Ouaga, a confié qu’effectivement il se murmure que la direction est en train de vouloir licencier tous les travailleurs et procéder à de nouveaux recrutements. « Cela constitue une crainte pour nous, mais ce cas de figure se présente grâce à une complicité du gouvernement. Et comme nous avons foi en nos autorités, nous osons croire que cela n’arrivera pas et que nous trouverons, dans les meilleurs délais, une solution aux problèmes. Nous sommes ouverts au dialogue. C’est la direction de la BRAKINA qui refuse de négocier avec nous », s’est exprimé Marc Kambou. Et Norbert Ouangré de confirmer que la direction de la BRAKINA a refusé de se présenter à plusieurs reprises aux convocations de l’Inspection du travail. Si fait que le dialogue est rompu entre les parties ; d’où l’appel de la CGT-B à la direction à renouer le dialogue avec non seulement les travailleurs, mais aussi avec la direction générale du travail en vue de trouver une solution à la situation. Outre ces faits, les conférenciers confient que la direction générale de la SODIBO/BRAKINA a affirmé des contrevérités au cours de la conférence de presse qu’elle a tenue la dernière fois. Au nombre de ces contrevérités, Norbert Ouangré a noté le relèvement des salaires de 12,5% en vigueur et la prise en charge des frais médicaux à hauteur de 100%.
Yannick SANKARA
Houille
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De pauvres travailleurs vont perdre des plumes dans cette aventure sous couvert d’un syndicalisme de lutte de classe! Courage à eux,mais le retour à la réalité risque plus douloureux qu’ils ne le pensent!
31 mars 2015