GREVE AU CHR DE TENKODOGO : Des travailleurs pour plus de transparence dans la gestion des recettes
Les travailleurs du Centre hospitalier régional (CHR) de Tenkodogo ont observé un arrêt de travail de 48 heures, les 5 et 6 avril 2016, pour exiger plus de transparence dans la gestion des recettes de l’hôpital, plus de motivation du personnel et plus d’amélioration de leurs conditions de travail.
« Au niveau des médecins spécialistes, il y a un manque. La maternité et la pédiatrie manquent de médecins spécialistes. Le seul gynécologue qu’on avait, a été affecté ailleurs. Le seul chirurgien que nous avions aussi, a été affecté à Ouahigouya. Il y a fréquemment des ruptures de médicaments essentiels », a déclaré d’entrée de jeu le Secrétaire général (SG) du SYNTSHA du Boulgou, Mathias Guitanga, lors de la grève de 48 heures des travailleurs du CHR de Tenkodogo. Il peignait ainsi les difficiles conditions de travail du personnel de ce centre médical de référence. Par ailleurs, il a tenu à souligner que tout l’hôpital ne dispose que d’une seule caisse. Conséquence, « des accompagnants peuvent faire le rang pendant des heures avant de pouvoir payer ne serait-ce qu’une seringue », a-t-il déploré.
L’autre motif qui a amené les travailleurs du CHR à camper pendant deux jours au siège du MBDHP, en faisant un piquet de grève, c’est le manque, disent-ils, de transparence dans la gestion des recettes de l’hôpital. Un problème qui perdure depuis 2012 et qui, ont-ils révélé, a amené le syndicat à demander une vérification des quittances manuelles de juillet à décembre 2012. Ladite vérification qui a été faite en juin 2013 a révélé, selon le responsable syndical, que sur 149 quittances manuelles vérifiées, il y avait un manque à gagner de 7 000 000 de F CFA. Et de surcroît, entre ce que les caissiers ont versé au niveau de l’agent comptable et ce qui est effectivement reversé au Trésor, il y avait un manque à gagner de plus de 1 800 000 F CFA. Les agents disent avoir demandé au DG de l’hôpital une clarification par rapport à cette situation, mais il n’y a pas eu d’action visible sur le terrain.
La publication détaillée des recettes exigée
Mathias Guitanga a confié que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, est l’analyse comparée des recettes des mois d’août, septembre et octobre 2016. Il affirme que la publication des recettes couvrant la période du 1er au 15 septembre 2015, soit 15 jours, a donné 14 300 000 F CFA de recettes. Une recette légèrement supérieure à celle du mois d’août qui s’élevait à 14 200 000 F CFA. « Comment les recettes de 15 jours peuvent-elles dépasser celles de 31 jours, surtout pendant un mois où on atteint le pic de fréquentations, c’est-à-dire le mois d’août ?», se sont interrogés le SG et ses camarades. Les doutes se sont exacerbés en fin octobre car la publication des recettes affichait 25 000 000 de F CFA. En effet, ils disent avoir appris également que le caissier principal était en congé maladie. Ce qui signifie à leurs yeux, que ce n’est pas lui qui a tiré les recettes de septembre et octobre 2016. Le syndicat soupçonne donc un retrait des recettes avant leur publication et exige que les publications soient désormais, directement tirées du logiciel des recettes et présentées sous forme de journal périodique des recettes. Il demande également un audit de la pharmacie et le relèvement de l’agent comptable de ses fonctions avec audit de sa gestion. En réponse, le Directeur général du CHR, Constant Dahourou, a dit avoir proposé au conseil d’administration un contrôle ou une inspection de l’agent comptable par sa hiérarchie qu’est le Trésor public. Et de rassurer que l’Inspection générale du trésor (IGT) est déjà à pied d’œuvre depuis le 4 avril 2016. Les échanges entre le conseil d’administration du CHR et le SYNTSHA ont abouti à des propositions de solutions dont certaines sont jugées par le syndicat comme des répétitions. Les responsables syndicaux estiment être les auteurs de la plupart de ces propositions faites dans le sens d’un management opérationnel, mais ils déplorent la non-effectivité de leur application. Ils proposent d’améliorer non seulement la gestion des consommables, réactifs et médicaments face aux ruptures fréquemment enregistrées, mais aussi les évacuations sanitaires par la réduction du temps d’attente de l’ambulance. Le syndicat veut également le renforcement en personnel du CHR et l’élaboration d’un plan de carrière pour le personnel contractuel. Le contrat du DG ayant pris fin le 18 février 2016, les travailleurs ont demandé la nomination d’un directeur par intérim depuis cette date et l’arrêt du « recrutement/renouvellement tacite de directeur général au CHR de Tenkodogo ».
La plateforme revendicative du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) section du Boulgou qui a fait l’objet de grève les 5 et 6 avril 2016, était articulée autour de trois grands points, à savoir les conditions de vie et de travail, la gestion des recettes du CHR et la motivation du personnel. Les travailleurs ont dit attendre des solutions effectives car, s’ils n’obtiennent pas satisfaction, un autre préavis sera déposé pour une grève de deux semaines.
Mahamadi NONKANE
(Correspondant)
Vigilance ROCH!
/
Le peuple burkinabè fonde beaucoup d’espoir au Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré sur son programme d’amélioration de la politique sanitaire nationale. Les premiers jalons ainsi posés par le début de la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans sont un exemple à encourager. Comme le président lui-même a déclaré par voie de presse qu’il souhaite que les actions de son programme soient reconnus à leur juste valeur par des appréciations positives ,objectives et des critiques sincères pour aller de l’avant, nous disons félicitation au président tout en attirant son attention sur des tentatives de complot masqué dont d’aucuns font acte pour l’induire en erreur afin de servir les causes de leurs règlements de comptes pour satisfaire leurs intérêts personnels. Des médecins en connexion avec des groupes de pression politique tentent vaille que vaille des complots pour s’accaparer de la direction des hôpitaux. Ainsi, la grogne contre la direction du CHR de Tenkodogo est une instrumentalisation des syndicats pour s’accaparer de la gestion de cet hôpital. De même dans la parution du journal Aujourd’hui au Faso du lundi 11 avril 2016, des prétendus Burkinabè de la diaspora en France auraient profité de la visite du président du Faso dans ce pays pour prétendre que l’hôpital Yalgado est sale. Ils insinuent que le président aurait fait savoir que le système d’appel à candidatures pour la gestion des hôpitaux était une solution espérée pour la propreté et la qualité des hôpitaux. On voit bien que ces compatriotes de la diaspora sont coupés de la réalité des hôpitaux burkinabè. Le fond du problème des hôpitaux ne se pose pas en termes de salubrité mais plutôt de moyens financiers adéquats pour l’acquisition des consommables et équipements médicaux. Le président du Faso lors de sa visite le 27 mars 2016 à l’hôpital district de Bogodogo pour suivre les travaux d’extension de cet hôpital pour désengorger l’hôpital Yalgado a été lui-même témoin du manque de moyens financiers pour l’achèvement de certaines parties de l’hôpital et a promis de rechercher les financements additionnels. Comme le président a pu le constater, il ne se pose pas de problème d’insalubrité dans cette structure sanitaire ainsi que dans les autres hôpitaux et centres de santé qui disposent d’équipes opérationnelles de nettoyage. Voici juste quelques faits pour attirer l’attention du président Kaboré sur les insinuations mensongères que distillent certains citoyens pour l’induire en erreur juste pour permettre à leurs amis et partisans qui convoitent des postes de direction et de gestion des hôpitaux de pouvoir parvenir ainsi malhonnêtement à leur fin. Leur acte est une insulte à la clairvoyance du Chef de l’Etat sur les problèmes structurels et financiers des hôpitaux dont il est bel et bien au courant mieux que des expatriés coupés de la réalité nationale.
11 avril 2016