HomeOmbre et lumièreHADJ 2016 : 500 pèlerins de retour de la Terre-sainte

HADJ 2016 : 500 pèlerins de retour de la Terre-sainte


Une première vague de 500 pèlerins est arrivée l’après-midi du 3 octobre 2016 à Ouagadougou, à 13h 30 mn.  A l’aéroport international de Ouagadougou, ces nouveaux El Hadj et Adja  ont été accueillis par une foule nombreuse constituée de parents, amis et conaissances.  Entre émotion, joie des retrouvailles et satisfaction d’avoir accompli le « voyage pour Dieu », les pèlerins  occupés à remplir les formalités pour prendre leurs bagages, avaient hâte de retrouver les leurs.

 

« Sentiment de très grande joie de retrouver la famille après avoir accompli le 5e pilier de l’islam qui est un voyage de la vie, un pas vers la foi, plus de foi, c’est émouvant et éprouvant, plein d’éducation. C’est une école de la vie ». Ces mots sont de Nouritale Ouédraogo, pèlerine parmi les 500 pèlerins rentrés de Macca (la Mecque), remplissant les formalités de sortie dans la salle d’attente de l’aéroport de Ouagadougou. Eprouvant puisque, pour elle, comme pour d’autres pèlerins, les rites qu’il faut accomplir en Terre sainte font beaucoup marcher et le pèlerin passe beaucoup de jours à l’air libre, et émouvant  parce que, a-t-elle souligné, on va vers Dieu pour se faire pardonner, pour demander sa miséricorde, abandonnant famille et parents pendant beaucoup de jours. « Quand on fait le tour de la Kaaba (maison sacré de Dieu) et qu’on pense que le prophète est passé par là, c’est vraiment émouvant », a-t-elle confié. Pour elle, ce voyage de la Mecque a été le plus grand rassemblement mondial, puisque, dit-elle, « on rencontre toutes les races et tout le monde parle à Dieu en même temps,  dans toutes les langues ». Une vraie merveille de Dieu, selon elle, puisque, dit-elle, « quand  on fait le tour de la Kaaba, quand on s’arrête à Arafat, on sait que chacun parle à Dieu au même moment ». Ce sentiment est partagé par plus d’un pèlerin qui, comme Nouritale Ouédraogo, plaignent les personnes âgées parties pour le pèlerinage à La Mecque. En plus de  ne pas savoir comment faire les rites, ces personnes âgées ont beaucoup de difficultés pour les accomplir quand ils ne tiennent pas physiquement, selon les confidences de pèlerins rencontrés à l’aéroport. Pour Sah Daouda Ouédraogo, jeune nouvel El Hadj, les personnes âgées souffrent énormément pendant l’exécution des rites du pèlerinage.  Il estime que les personnes âgées peuvent mandater des jeunes, plus aptes physiquement, à aller accomplir en leur nom, le pèlerinage. Nouritale Ouédraogo, elle, suggère l’interdiction aux personnes âgées de faire le pèlerinage elles-mêmes, au regard de la souffrance qu’elles endurent à La Mecque et de la charge qu’elles constituent pour les autres pèlerins. Raison pour laquelle elle conseille aux musulmans de « faire le pèlerinage à l’âge jeune, quand on a encore beaucoup de force, quand on sait ce qu’on fait et ce qu’on veut ». Djamila Tiendrébéogo n’a pas caché sa joie d’avoir pu accomplir le pèlerinage, sans difficulté. Elle n’a pas manqué de demander que les personnes âgées qui désirent faire le pèlerinage à l’avenir, soient accompagnées par de jeunes gens qui les aideront, à son avis, à accomplir les rites, ce qui atténue leur souffrance au cours de l’accomplissement de ces rites. Moussa Sanfo a dit rendre grâce à Dieu pour la facilité dans l’accomplissement du pèlerinage.

 

Des gens plus forts pour aller à La Mecque

 

Derra Moumouni, lui, a imploré la misériccorde divine en faveur de ceux qui n’ont pas encore effectué le pèlerinage, car, dit-il, « ça purifie le cœur et vous ouvre le monde ». Pour aller à La Mecque, il faut des gens qui ont la force, a-t-il confié, péremptoire. Lui et les membres de son équipe faisaient au moins 15 km de marche par jour. « Les vieux et les vieilles passent une grande partie du temps dans les hôtels à La Mecque. Ils ne peuvent pas faire les déplacements et souvent, il faut payer des gens pour aller faire les rites à leur place », déplore-t-il. Il a souhaité qu’on fasse comprendre aux vieilles personnes la possibilité pour une tierce personne de faire le pèlerinage en leur nom.  A La Mecque, on doit se donner à fond, prier pour soi et les siens, a rappelé Moumouni Derra qui a dit plaindre les pèlerins physiquement peu aptes. Les habitudes alimentaires qui changent une fois à La Mecque, sont aussi certaines des difficultés rencontrées par certains pèlerins qui s’adaptent difficilement aux mets saoudiens, à entendre les pèlerins. C’est à Mina, après Arafat, que des problèmes de restauration se sont posés aux pèlerins, selon Moumouni Derra, parce que les repas n’étaient pas adaptés aux pèlerins, et les plus nantis d’entre eux allaient s’offrir des mets plus adaptés. Mais, pour lui, ces quelques difficultés font partie de l’ordre normal des choses. Et l’essentiel, à son avis, c’est d’être de retour en paix. Visiblement fatigués, les pèlerins d’âge avancé se donnaient du répit dans la salle d’attente aux environs de 15h,  alors que d’autres formaient un rang pour accomplir les formalités avant de prendre leurs bagages pour rejoindre ceux qui les attendaient impatiemment pour les amener à domicile. Dans l’ensemble, les pèlerins se sont dits satisfaits du hadj 2016.

 

Lonsani SANOGO

 

 


No Comments

Leave A Comment