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INAUGURATION DE L’AMBASSADE AMERICAINE A JERUSALEM SUR FOND DE MASSACRES:


Et Dieu pleura !

Depuis deux jours, le monde entier est ému par le carnage consécutif à l’inauguration de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique en Israël, le 14 mai dernier. Et pour cause. Ce jour-là, de nombreux Palestiniens étaient sortis pour manifester leur colère suite à la décision unilatérale du président américain, Donald Trump, de transférer la représentation diplomatique de la première puissance au monde, de Tel Aviv à Jérusalem ; toute chose qui est une reconnaissance de fait de la ville sainte comme capitale de l’Etat hébreu. Or, depuis la nuit des temps, Israël et la Palestine se la disputent à telle enseigne que la communauté internationale, après plusieurs années de médiations et d’âpres négociations, envisageait de diviser la poire en deux à travers une solution à deux Etats, censée consacrer une cohabitation pacifique entre les deux peuples.

Les Israéliens devraient être capables de comprendre la douleur du peuple palestinien

Mais Donald Trump vint au pouvoir, et patatras ! Fort de la puissance de son pays, le 45ème président des Etats-Unis prit sur lui la responsabilité de mettre les pieds dans le plat en mettant en application la fameuse loi de transfert de l’ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem, là où, en 23 ans, aucun de ses prédécesseurs ne s’est risqué à franchir le Rubicon. Et depuis lors, l’Histoire de la Palestine s’écrit encore en lettres de larmes et de sang, puisque la seule journée du 14 mai dernier a enregistré une cinquantaine de morts et quelque deux milliers de blessés dans ses rangs, lors des manifestations contre cette mesure qui n’est ni plus ni moins qu’une façon de trancher le contentieux de la ville sainte en leur défaveur. Pour donc une « simple plaque » sur un mur, avait-on besoin de tant de pertes en vies humaines ? La vie humaine est sacrée, parce qu’elle vient de Dieu. D’où vient-il alors que l’on puisse la banaliser au point de prendre, en toute connaissance de cause, des décisions aussi lourdes de conséquences ? Pour sûr, le Créateur lui-même a dû écraser une larme en voyant comment ce qu’il croyait avoir donné de plus précieux à l’homme, la vie, est aujourd’hui banalisée. Aujourd’hui, la vie des Palestiniens est entre les mains d’Israël et de son puissant allié, l’Amérique. Comme celle des Israéliens était entre les mains de Pharaon, lorsqu’ils étaient en esclavage en Egypte. Aussi, pour avoir vécu sous la férule du Pharaon dont la cruauté était, à ce qu’on dit, à nulle autre pareille, les Israéliens devraient être aujourd’hui capables de comprendre la douleur et les souffrances du peuple palestinien.
En tout état de cause, Donald Trump ne peut pas dire qu’il est surpris par la tournure des événements, suite à cette décision. C’était prévisible et en tant que président de la première puissance mondiale, il savait mieux que quiconque les enjeux d’un tel acte qui est loin d’être anodin. Mais il a choisi de mettre le feu aux poudres. Si ce n’est pas du cynisme, cela y ressemble fort. Car, l’on pouvait facilement éviter tous ces morts. C’est pourquoi l’on serait curieux de savoir le sentiment qui l’anime, à la vue de cette hécatombe qui ne cesse de susciter émoi et indignation à travers le monde, et qui pourrait donner du grain à moudre à la Cour pénale internationale (CPI) .

C’est l’espoir d’une solution apaisée qui s’éloigne

En tout cas, si l’institution de Fatou Bensouda décidait de s’intéresser à ce dossier, elle ne devrait pas manquer de matière. Encore faudrait-il qu’elle soit consciente du rôle qu’elle pourrait jouer et qu’elle veuille aller au casse-pipe contre « l’ogre » Sam et son puissant protégé du Moyen-Orient.
Maintenant que le transfert de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem est acté, à quoi faut-il désormais s’attendre ? Pour sûr, le peuple palestinien n’abandonnera jamais son combat, qui est aussi, pour lui, celui de la survie. Mais la Palestine ne doit pas se sentir orpheline devant la quasi-impuissance de la communauté internationale face à cet acte unilatéral du gendarme du monde. Car, son combat, aujourd’hui, s’apparente à celui de David contre Goliath, sans grand espoir que l’histoire se répète plusieurs siècles plus tard en faveur du plus faible. Son combat est aussi celui des peuples qui se sentent opprimés, des minorités asservies, auxquels certaines injustices des puissants de ce monde, n’offrent souvent d’autre possibilité de défense que de poser des actes désespérés. En tout cas, avec les violences consécutives à cette décision américaine, c’est l’espoir d’une solution apaisée qui s’éloigne, en attendant peut-être que l’Amérique puisse réparer les dégâts. Car, plus que quiconque, la paix, dans cette région, est entre ses mains, tout comme le sort de ces millions de Palestiniens qui ne demandent qu’à vivre en paix, sur la terre de leurs ancêtres.

« Le Pays »


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