HomeBaromètreINSURRECTION POPULAIRE AU BURKINA : « La France n’est pas pour l’impunité »

INSURRECTION POPULAIRE AU BURKINA : « La France n’est pas pour l’impunité »


L’auteur du point de vue ci-dessous revient sur les évènements des 30 et 31 octobre derniers qui ont poussé Blaise Compaoré à la démission. Selon lui, il faut comprendre l’attitude de la France qui, en exfiltrant l’ex-président, a permis d’éviter un bain de sang. Lisez plutôt !

 

Nous devons bien comprendre l’attitude de la France et de la Côte d’Ivoire. Ce qui nous éviterait des comportements qui peuvent ternir l’effet positif et bénéfique de la lutte du peuple burkinabè.

A/ Du cas de la France

Il est évident qu’en général, ce sont les intérêts qui lient la coopération entre les Etats.

Il est su de tous que c’est la France qui a permis le coup d’Etat du 15 octobre 1987. La France a aidé le Président Compaoré. En retour, le Président a fait beaucoup de « boulots » pour la France. De cette relation bilatérale en complément d’autres relations multilatérales, le Burkina Faso a connu un relatif progrès en termes de développement économique, social et humain.

La France a vite compris que le peuple burkinabè est mieux organisé et ne voulait plus du Président Compaoré.

La lettre du Président Hollande au Président Compaoré en date du 7 octobre 2014 montre que la France été obligée de choisir le camp du peuple burkinabè.

La France a demandé au Président Compaoré de ne pas modifier la Constitution et qu’après novembre 2015, elle allait l’aider à diriger une organisation internationale.

C’est dire que le message du peuple burkinabè a été entendu par la France : Non au SENAT et Non à la modification de l’article 37 de la Constitution.

L’intervention du Président Hollande, le lundi 3 novembre 2014 au Canada, a clarifié le rôle joué par la France dans la fuite du Président Compaoré.

La France est intervenue pour demander au Président Compaoré de ne plus faire tirer sur les manifestants aux mains nues et de quitter le pouvoir.

Tout un mécanisme a été mis sur pied pour dissuader Blaise Compaoré à faire le carnage.

C’est sur la pression de la France que le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a lâché le Président Blaise Compaoré.

Nous pouvons dire que la France a permis qu’il y ait moins de morts.

La France a permis une résolution rapide de cette tension en obtenant la démission du Président Compaoré et son exil provisoire ailleurs.

Nous devons être réalistes pour comprendre que le Président Compaoré n’a pas rendu sa démission sur la base de ses propres analyses.

La pression interne de la France, de l’UE, des USA et de certains de ses propres amis présidents africains ont eu raison du Président Compaoré.

Si le Président Compaoré a accepté de démissionner, la France l’a aidé en retour à éviter la vindicte populaire et à finir comme le Président Mouhamar Kadaffi.

La France pouvait-elle laisser le Président Compaoré stationné dans la brousse de Manga ?

Pour notre part, nous pensons que la France a bien agi en organisant la fuite du Président Compaoré. C’est le moindre mal pour le Burkina. Cela a permis aux Burkinabè de ne chercher qu’à organiser la vie politique, que de passer ces moments à penser au Président Blaise Compaoré.

La France, en permettant à Blaise Compaoré de fuir, a fait baisser la tension sociale et permis la reprise rapide des activités économiques. Ce qui est une bonne chose pour les Burkinabè.

La France n’est pas pour l’impunité. Elle sait que le Président Compaoré peut être poursuivi plus tard. Les mécanismes juridiques existent en la matière.

Chacun de nous peut interpréter l’acte de la France et avoir une attitude positive à l’égard de la France et des Français résidant au Burkina.

Pour notre part, nous savons que les Burkinabè savent pardonner.

Il sera vraiment triste que des Burkinabè en veulent au 3 500 Français résidant au Burkina.

Nous devons nous organiser pour expliquer au peuple burkinabè que l’action de la France dans cette fin du régime Compaoré est salutaire.

Les Burkinabè doivent vivre en parfaite harmonie avec les 3 500 Français vivant au Burkina.

Le peuple burkinabè a toujours eu des relations fraternelles avec le peuple français.

B/Cas de la Côte d’Ivoire

Avant tout propos, le peuple burkinabè doit comprendre que ni l’Ambassade de la Côte d’Ivoire ni les Ivoiriens résidant au Burkina Faso ne sont impliqués dans le transfert du Président Compaoré et son séjour en Côte d’Ivoire. Ces genres de fais entre ces deux pays sont légion. Des millions de Burkinabè sont en Côte d’Ivoire depuis plusieurs décennies et vivent en parfaite harmonie avec les Ivoiriens. Certes il y a eu des tensions âpres après le décès du Président Houphouet, mais avec l’arrivée du Président Ouattara, ces deux peuples vivent à nouveau le parfait amour.

Nous devons nous rappeler que lorsque, par le passé, les lois traditionnelles frappaient un Burkinabè, il prenait la route de la Côte d’Ivoire.

Lorsque feu le Président Maurice Yaméogo a été chassé du pouvoir en 1966 par le soulèvement populaire, c’est la Côte d’Ivoire qui l’a reçu.

Réprimé, le syndicaliste Laurent Gbagbo a fui de la Côte d’Ivoire pour se refugier en Haute-Volta. Il avait même bénéficier de la nationalité voltaïque.

Sous la répression du CNR de feu Thomas Sankara, beaucoup de Voltaïques sont partis en Côte d’Ivoire. Un nombre important d’étudiants est allé s’inscrire à l’Université d’Abidjan.

Au début des années 2000, les jeunes soldats ivoiriens, réprimés par feu Président Robert Guei et le camp du Front populaire ivoirien, se sont réfugiés au Burkina.

L’actuel Président de l’Assemblée nationale de la Côte d’Ivoire, Son Excellence Monsieur Kigbafori Guillaume Soro, était réfugié au Burkina.

C’est le Président Blaise Compaoré qui est aujourd’hui réfugié en Côte d’Ivoire.

Quoi dire ?

Ce n’est pas un phénomène nouveau entre le Burkina et la Côte d’Ivoire.

Il est vrai que   le cas du Président Blaise Compaoré est choquant, mais le peuple burkinabè   doit garder la tête froide car il y a un temps pour tout. Seul le FPI n’a pas apprécié que le Président Ouattara accepte l’ex-Président Compaoré en Côte d’Ivoire. Il est vrai que   ces deux Présidents sont de grands amis. Mais il y a aussi des relations humaines et sociales à préserver. Il serait mal sain à la Côte d’Ivoire de ne pas apporter assistance à un ex- Président en danger. Le Président Ouattara pouvait-il refuser que l’ex-Président Compaoré   trouve réfuge dans son pays ?

Non ! L’ex-Président Compaoré est   marié à une Ivoirienne. La loi ivoirienne lui donne automatiquement la nationalité ivoirienne s’il le désire. L’ex-Président Compaoré a permis à la Côte d’Ivoire de retrouver la paix. Il était évidant que   dans ses moments difficiles, la Côte d’Ivoire doit l’assister. Cette position du Président Ouattara doit-elle affecter l’ambassade de la Côte d’Ivoire et les   Ivoiriens résidant du Burkina Faso ?

Absolument non ! Le peuple burkinabè doit comprendre que ni l’Ambassade de la Côte d’Ivoire ni les Ivoiriens   résidant au Burkina Faso ne sont impliqués dans le séjour de l’ex-Président burkinabè en Côte d’Ivoire .

Les Burkinabè doivent continuer à vivre   en parfaite symbiose avec les Ivoiriens résidant au Burkina Faso et leur représentation diplomatique. C’est une attitude républicaine. Si certains Burkinabè pensent que le Président Ouattara doit ramener l’ex-Président Compaoré au Burkina Faso, c’est légitime et juste. Mais ce n’est pas à la population de serendre justice. La Justice burkinabè a les moyens juridiques pour ester au nom du peuple. Cela peut se faire en temps opprtun. Pour l’instant, cherchons à bâtir un Etat nouveau.

  1. C) A L’INTENTION DES PARTIS POLITIQUES ET DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE

Nous voulons attirer l’attention de l’Opposition politique et de la société civile qu’il existe un risque pour les Français et les Ivoiriens résidant au Burkina Faso .

Ces Français et Ivoiriens   ont peur d’une réaction du peuple burkinabè contre eux. Il appartient aux partis politiques et aux organisations de la société civile d’expliquer aux militants que les Français et les Ivoiriens résidant au Burkina Faso sont nos frères.

Ils ne sont ni de près ni de loin impliqués dans le cas de l’ex-Président Compaoré.

Il est important d’étouffer toute velléité d’en découdre avec les Français et/ou les Ivoiriens.

Il est utile d’expliquer au peuple que ces intérêts seront préservés car il existe des instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux qui traitent de ces cas. Les Français et les Ivoiriens doivent être des amis des Burkinabè. Les Ambassades de la France et de la Côte d’Ivoire doivent être protégées par le peuple burkinabè. Les ressortissants français et ivoiriens qui résident au Burkina Faso doivent faire l’objet d’une protection particulière par le peuple burkinabè lui-même. C’est important pour notre avenir.

                                                                              GONDE Seydou

                                                                             Le Président

                                                                             76 59 34 24


Comments
  • m. GONDE,vous avez une démonstration ambiguë non convaincant.Aucun français,aucun ivoirien ne serra inquiété au Burkina pour quoi que se soit sur l’exfiltration de COMPAORE.non! c’est mal connaitre le burkinabe qui ne se laisse pas divertir car connaissant son adversaire

    27 novembre 2014
  • Bonjour.

    Merci monsieur, mais moi particulièrement, je ne vois pas de manaces à l’endroit de ces deux peuples: Français et Ivoiriens. Si Soro Guillaume ou Alex venaient ici, là en tout cas ça ne va pas être facile pour eux. Pour le reste, je pense qu’aucun n’est responsable de quoi que ce soit. Je pense sincèrement que les Français ne se sentent pas menancés encore moins les Invoiriens.

    Merci quand même d’attirer l’attention des partis politiques et la société civile. Mais pourquoi vous avez omis le cas du Togo qui est soupçonné d’avoir envoyé des militaires ici que de nombreuses sources attestent de la véracité? C’est sur ce dossier qu’il fallait parler.

    Merci encore.

    27 novembre 2014
  • On se connais pas, mais je vous prie d’avoir du respect pour notre intelligence. Pour ma part je ne crois que la france échoué à organiser un génocide au BF comme elle toujours su le faire (en Côte d’Ivoire, Centrafrique, Mali, Rouanda….)
    Si la france se défend, c’est qu’elle se reproche quelque chose. Comprenez que l’Afrique n’est plus ce que vous connaissiez. Ayez le courage de sortir reconnaitre tout vos méfaits en afrique que de vous cacher derrière de fausses identités pour embrouiller le peuple.
    Mais c’est courageux d’avoir essayé. Bref, notre silence n’est pas synonyme d’ignorance.
    Le temps viendra oui il viendra certainement ce moment où ces pays occidentaux repondront pour tout ce qu’ils ont fait pour nous les pays africains malgré nous.

    27 novembre 2014
    • Sans objet puisque personne ici au burkina ne pense ce que vous pensez (menacer ou accuser les francais ou ivoiriens). peut etre que vous avez une autre idée derrière la tete. Mais comme vous faites allusion à Guillaume Soro, dis lui de prendre son “monument” Blaise Compaoré et le planter sur le PONT HOUPHOUET BOIGNY.
      Sachons seulement que LE DIEU TOUT PUISSANT était avec nous mais pas avec celui qu’on a comparer à lui.
      (le maire de Pouny Zawara aurait comparer Blaise à Dieu et TIAO au messi, quel sacrilège, ou sont t’il aujordhui vos dieux M. le Maire?). A BON ENTENDEUR SALUT!

      27 novembre 2014
  • votre texte est si fourni en mot “france” que je me demande si blaise n’est pas un francais.
    eh bien qu’il aille en france!!!

    27 novembre 2014
  • Nous ne sommes pas aussi revanchards que ça et mus par un esprit d’animosité, loin de là! Si des Français ont peur c’est qu’ils se reprochent de quelque chose. Ce quelque chose c’est d’avoir stopper l’élan d’éveil, de développement et de conscientisation de la jeunesse africaine dans sa portion burkinabè le 15 Octobre 1987! Si des Ivoiriens ont peur ils se reprochent de quelque chose! Ce quelque chose est que leur leader Félix Houphouët-Boigny, le loufoque et vilain crocodile aux yeux gluants de Yamoussoukro, valet local de l’Impérialisme a été l’artisan farouche qui a joué des pieds et des mains pour convaincre le plus que sordide Capitaine Compaore afin de supprimer Thomas SANKARA! Aujourd’hui le Burkina Faso a évolué, s’est émancipé et est devenu gentleman! Nous ne sommes pas des fanatiques, ni des Alshebab et encore moins ces peuplades des forêts qui aidés par le couvert végétal de dame nature s’y cachent pour traitreusement lancer de temps à autres des flèches verbales empoisonnées sur nous! Nous sommes PIRES que cela! La seule différence est que nous avons su dompter l’animal qui est en nous pour être des humains, des enfants de l’Eternel Tout-Puissant! Si la France cesse d’être un envoyé du Diable et si les Ivoiriens cessent d’être les représentants et les complices des anges du désordre alors nous allons coopérer! Mais si jamais la France veut continuer à nous mettre les bâtons dans les roues alors les Français auront pleinement raison de s’inquiéter car nous allons les confondre au porc-au-four! Et si jamais les Ivoiriens (à l’image de Bamba Alex Souleymane le journaleux amoureux de Blaise COMPAORE) veulent servir de base arrière pour les agissements sordides, abjects, impérialistes et sataniques de la France alors les Ivoiriens auront raison de s’inquiéter car nous allons les assimiler à des phacochères et comme tels les cuire avec du ragout et accompagnés d’Aloco et de vin de palme! A bon entendeur donc salut!

    27 novembre 2014
  • MR GONDE JE SAIS QUE TU CHERCHES VISAS POUR PARIS MAIS NE NOUS BERNE PAS AVEC TES INEPTIES;LA BURKINA N’EST PAS UN VASSAL DE LA FRANCE !

    LA FRANCE EST MÊME PLUS COUPABLE QUE BLAISE COMPAORE !

    27 novembre 2014

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