HomeA la uneINTERPOSITION DE LA MINUSMA A KIDAL : La colère justifiée de Bamako

INTERPOSITION DE LA MINUSMA A KIDAL : La colère justifiée de Bamako


 

Après les combats qui ont fait plusieurs morts, le lundi 17 août 2015, dans la région de Kidal au nord du Mali, les Casques bleus de l’ONU ont entrepris d’établir une zone de sécurité. Les éléments de la MINUSMA ont déjà commencé le déploiement dans la zone indiquée. Mais le hic, c’est que cette opération qui, a priori, entre dans le cadre du maintien de la paix, n’est pas du goût des différents protagonistes de la crise que sont le pouvoir de Bamako et ses alliés d’une part et les groupes rebelles réunis au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) d’autre part.

En effet, Bamako s’insurge contre le fait qu’il a appris cette décision d’interposition et de déploiement de la MINUSMA, par voie de presse. En tant qu’Etat souverain, le pouvoir d’IBK ne saurait le tolérer, et cela se comprend : une telle information d’importance capitale ne devait pas lui parvenir de cette façon. Par respect et par égards, la hiérarchie de la MINUSMA aurait dû au moins tenir informées les autorités maliennes par voie officielle. Ces dernières auraient même dû être impliquées. « Nous nous attendions à ce que toutes les mesures que nous prenons soient prises ensemble. Donc, ce n’est pas convenable que ce soit par la presse que le gouvernement malien apprenne une décision des Nations unies ». Ce sont là les propos du ministre malien de la Communication, Choguel Maïga, qui ajoute d’ailleurs que «cette mesure, si elle est prise à Kidal, doit être prise partout où il y a des risques de violence qui pèsent sur les populations parce que nous savons que les tensions existent dans beaucoup d’autres zones ». On comprend donc toute la frustration du côté de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir à Koulouba.

Il appartient aux Maliens d’identifier les vraies raisons de leur antagonisme

Mais la contestation de cette mesure, au-delà des officiels maliens, s’étend également  aux groupes rebelles, notamment la CMA.  Les rebelles de la CMA souhaitent la levée de cette mesure pour pouvoir en découdre définitivement avec Bamako et ses affidés. C’est dire si les signataires de l’Accord de paix d’Alger du 20 juin 2015, plaident tous pour une violation intégrale du cessez-le-feu ; ce qui leur permettrait de terminer chacun le « boulot ».  Dans le fond, c’est le rôle de la MINUSMA qui est critiqué par les protagonistes. Et c’est toujours ainsi, à chaque fois que la tension monte sur le terrain. Selon les avantages ou désavantages tirés par chaque camp, d’une action de la MINUSMA, on l’accuse d’être « inutile », « partiale » ou « impartiale». Faut-il que les Maliens jettent ainsi l’anathème sur des soldats qui risquent quotidiennement leur vie pour leur pays ? Faut-il toujours les vilipender et rarement les défendre ? Surtout de la part du pouvoir en place qui ne devrait pas noyer la justesse de sa réaction dans le lac des amalgames. Il appartient aux Maliens, au régime d’IBK et à la CMA, d’identifier les vraies raisons de leur antagonisme et d’oser y apporter la réponse qui sied. Si tant est que ce soit l’intérêt supérieur de la Nation  qui guide les actions des différents camps.

Michel NANA


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