HomeOmbre et lumièreLA NOUVELLE DU VENDREDI : Question d’éducation

LA NOUVELLE DU VENDREDI : Question d’éducation


Dans un quartier de la capitale, un jeune homme en âge de convoler en justes noces invita un jour sa dulcinée pour la présenter à sa tendre mère. C’était un dimanche. Il prévint l’auteur de ses jours qui ne trouva pas d’objection. Son fils était adulte, elle ne s’ingérait pas dans sa vie sentimentale.
A dix heures de cette journée dominicale, sa dulcinée arriva, flanquée d’un chaperon, sa copine du même âge. Veuve, la mère du prétendant s’affairait dans la cuisine ; elle se promettait d’honorer les invitées au nom de l’hospitalité traditionnelle. Elle quitta ses fourneaux pour souhaiter la bienvenue aux visiteuses. Vêtues de tenues mettant en valeur leurs charmes jouvencelles, les demoiselles sous la conduite de l’amoureux allèrent s’installer.
La brave mère, sa petite nièce de cinq ans et son fils occupaient les lieux. Elle et la gamine dans la grande maison, le jeune homme dans une dépendance à l’extérieur, familièrement appelée «chambre-salon».
Entre les verres de sucreries, les amuse-gueules, les clips, les feuilletons à la télé, dans la chambre du jeune homme, le trio passa deux agréables et conviviales heures.
La mère, aux petits soins, apporta le repas de midi. Elle poussa la gentillesse pour revenir une heure plus tard s’enquérir de l’état d’appétit des convives. Puis, discrètement elle se retira dans sa maison.
A seize heures, les jeunes filles voulurent prendre congé de la famille. La mère qui se battait avec sa lessive et sa vaisselle suspendit sa tâche et souhaita la bonne route aux visiteuses.
Une demi-heure plus tard, le jeune homme sous la fièvre sentimentale, amoureux jusqu’aux oreilles fut de retour. Euphorique, il demanda à sa mère.
– Maman, comment as-tu trouvé ma chérie ?
La mère au milieu des ses assiettes observa un moment de silence avant de répondre.
-Mon enfant, cette fille est bien pour toi ! Tu en es amoureux, je suis contente pour toi. Je respecte ton choix. Je t’accompagnerai selon ton désir. Je serai à tes côtés par devoir de mère. Mais, mon fils je serai sincère envers moi-même, envers toi et envers le Seigneur… ce sera sans cœur !
Le jeune homme foudroyé par la conclusion de sa mère, par les paroles maternelles, alla quelques jours plus tard consulter un sage. Le digne homme écouta attentivement l’amoureux et demanda.
– Votre mère était à la cuisine lorsque ces demoiselles arrivèrent ?

– Oui ! affirma le jeune homme.

– Ont-elles proposé leur aide à votre mère ? interrogea le sage.

– Non !

– Après avoir mangé, sont-elles allées remercier votre mère, témoigner leur gratitude pour la peine de ce repas, remettre les plats ?

– Non !

– Ont-elles proposé leur aide pour la lessive, la vaisselle avant de prendre congé ?

– Non !

– Jeune homme, nous serons à vos côtés pour le respect de votre choix. Mais pour être sincère envers vous et le Créateur, ce sera sans cœur !

A son tour, le sage homme conclut par les paroles de la brave mère.

On n’affiche pas un jugement définitif sur son prochain au premier contact. Mais la bonne éducation est comme un miroir. Même à mille lieux, on aperçoit ses reflets.

Ousseni NIKIEMA, Langage de sourds
[email protected]
70-13-25-96


Comments
  • Des paroles pleines de sens. Merci d’avoir partager avec nous!

    5 mars 2016
  • En général, les humain ne mangent pas la descendance des autres. Nous sommes capables de nous adapter en inventant des formes communautés diverses.

    29 décembre 2016

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