HomeA la uneLE COME-BACK DE TRUMP A LA MAISON BLANCHE : Que peut en attendre l’Afrique ?  

LE COME-BACK DE TRUMP A LA MAISON BLANCHE : Que peut en attendre l’Afrique ?  


Il sera midi pile à Washington, 17h à Ouagadougou, ce lundi 20 janvier, quand le président élu Donald Trump et son vice-président James David Vance seront intronisés après une prestation de serment ritualisée, au cours de laquelle ils vont jurer d’exécuter loyalement leurs charges respectives du mieux de leurs capacités, et de préserver, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis. Cette cérémonie d’assermentation qui verra la présence des personnalités politiques de divers horizons, mais aussi du gratin économique des Etats-Unis, se déroulera non pas sur la majestueuse esplanade du Capitole comme c’est de coutume, mais, cette fois-ci, à l’intérieur de ce monumental siège du Congrès américain, en raison des températures glaciales qui balaient les Etats-Unis en cette période hivernale. Dans quelques heures donc, Donald Trump deviendra officiellement le 47e président de la première puissance militaire et économique du monde, et occupera ce poste pour la deuxième et dernière fois, la limitation des mandats présidentiels à deux ayant été gravée dans le marbre de la Constitution américaine.

 

 

Ce deuxième mandat de Donald Trump risque de laisser un souvenir désagréable aux Africains

 

Comme en 2016 lors de sa première prise du pouvoir, ce richissime homme d’affaires, magnat de l’immobilier et ancienne vedette de Téléréalité,   va certainement tendre cette année encore un rameau d’olivier à ses adversaires politiques, donner des gages aux ultras de son parti, qu’il ne dérogera pas à l’orthodoxie conservatrice des Républicains, et rassurer la communauté internationale que son pays ne sera pas hostile aux autres bien qu’il ait promis de purger les Etats-Unis des immigrés clandestins. Sur ce dernier point, il a réitéré récemment sa décision de « lancer la plus grande opération d’expulsion de l’histoire américaine » au lendemain de son investiture, en renvoyant plus de 10 millions de migrants en situation irrégulière dans leurs pays respectifs. Des déclarations de ce genre, Donald Trump en a multiplié ces dernières semaines et certaines d’entre elles ont même fait trembler le monde, notamment quand il a menacé d’annexer le canal de Panama et le Groenland. L’Afrique quant à elle n’intéresse pas tant le désormais président des Etats-Unis, et pourrait être encore ignorée comme elle l’a été durant son premier mandat. C’est vrai que cette fois, il n’a pas tenu des propos insultants à l’égard de certains Etats qu’il avait qualifiés de « pays de merde », mais ce deuxième mandat risque lui aussi de laisser un souvenir désagréable aux Africains en raison non seulement de la politique de l’immigration qui fermera les portes de l’Amérique aux jeunes du continent, mais aussi de l’imposition des droits de douane pour les importations africaines aux Etats-Unis, avec la très forte probabilité de ne pas renouveler, en 2025, l’African Growth and Opportunity Act (AGOA) qui exonère de taxes douanières, un certain nombre de produits en provenance de 32 pays d’Afrique sub-saharienne.

 

L’Afrique ne sera pas un enjeu majeur pour l’Amérique sous Trump II

 

 

Ouvertement hostile aux organismes multilatéraux tels que l’ONU et l’Union africaine, l’Amérique sous Donald Trump va, à coup sûr, favoriser la conclusion d’accords bilatéraux avec des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigéria, la République démocratique du Congo, le Kenya, l’Egypte, le Maroc entre autres, afin de réduire l’influence croissante des rivaux chinois et russes sur le continent. Pour tout dire,  dans les domaines de l’immigration, du commerce international ou des alliances militaires, le come-back de Trump à la Maison Blanche risque de ne pas faire bouger les lignes dans le bon sens du terme, et  l’Afrique ne devrait pas en attendre grand-chose. Surtout que le nouveau locataire a annoncé la couleur avec ses déclarations tonitruantes et pour le moins inquiétantes pour les pays africains, avec notamment les réductions significatives dans le budget alloué aux aides au développement, la diminution annoncée de sa présence militaire sur le continent qui pourrait être une aubaine pour les groupes terroristes. Et le retrait des Etats-Unis des accords climatiques qui pourrait avoir pour conséquences la multiplication des risques climatiques, comme la sécheresse, la désertification, les inondations et la montée du niveau de la mer. En un mot comme en mille, l’Afrique ne sera pas un enjeu majeur pour l’Amérique sous Trump II, pas plus qu’elle ne l’a été durant le premier mandat de ce président isolationniste qui avait qualifié les pays africains de « trous à rats ».

 

« Le Pays »


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