HomeOmbre et lumièreLE GPI ET LES TROUBLES DANS LES INDUSTRIES BURKINABE : « J’ai été chassée de mon bureau depuis le 13 janvier »

LE GPI ET LES TROUBLES DANS LES INDUSTRIES BURKINABE : « J’ai été chassée de mon bureau depuis le 13 janvier »


Le jeudi 22 janvier 2015, à la chambre de commerce et d’industrie de Ouagadougou, les membres du groupement professionnel des industriels (GPI) ont organisé une assemblée générale. L’objectif de cette rencontre était de faire part à l’opinion publique des difficultés que traversent les industries à cause des multiples tensions entre les employés et leurs employeurs, mais aussi d’interpeller l’autorité sur cette situation.

 

« Les grèves et blocages d’unités industrielles sont devenus quotidiens. C’est le cas à FASOPLAST, SITACI, BRAKINA à Ouagadougou, FILSAH, SAP olympic à Bobo-Dioulasso, et des risques de grève à SOFITEX, SAPHYTO et SN SOSUCO à Banfora ». C’est ce qu’a déclaré le président du GPI, Mamady Sanoh, lors de l’assemblée générale (AG) tenue le 22 janvier à Ouagadougou. Pour lui, face à la dégradation continue de la situation dans les industries ces derniers temps, le groupement, conformément à ses missions de défense des intérêts de ses membres, ne peut rester sans réaction. C’est dans cette optique, a-t-il dit, que le bureau national a tenu cette rencontre pour que des attitudes à tenir pour sortir le secteur de la crise soient adoptées.  Nonobstant leur ouverture au dialogue, a-t-il ajouté, ils ne comprennent pas la persistance de ces attaques visant à bloquer leurs activités. Selon ses explications, en début d’année 2014, le bureau national a pris l’initiative d’écrire aux principales centrales syndicales pour demander une rencontre afin d’examiner les moyens de renforcer le dialogue, mais aucune suite ne lui a été donnée, a laissé entendre M. Mamady Sanoh. Selon la responsable de la Société africaine pneumatique ( SAP olympic), Isabelle Garango, les industries burkinabè traversent des moments très difficiles à cause du comportement des employés. « J’ai été chassée de mon bureau depuis le 13 janvier 2015, suite à des manifestations d’ouvriers de mon entreprise pour cause d’indemnité et d’augmentation de salaires. Nous attendons du gouvernement un accompagnement, car nous sentons que nous sommes abandonnés, nous voulons le respect de la loi pour qu’ensemble nous essayions d’avancer. Nous pensons qu’en 2015, tout allait changer avec cette crise que nous venons de traverser, mais je vois bien que je me suis trompée, alors je me demande dans quel pays nous sommes! », s’est-elle indignée. Quant au Directeur général de la brasserie du Burkina Faso (BRAKINA), Marc Pozmentier, il a qualifié cette rencontre d’assemblée générale extraordinaire urgente face à la situation nationale que les industries traversent, ces derniers temps. « A l’issue de cette assemblée générale, nous verrons quelle stratégie urgente mettre en place avec l’appui des autorités pour sortir de cette crise. On ne peut empêcher les travailleurs de manifester, car des droits qui le permettent existent, mais il y a des procédures à respecter pour que l’on ne bloque les activités, ni empêcher l’accès aux industries  de ceux qui veulent travailler», a-t-il soutenu. Pour sa part, le Directeur général de la filature du sahel, Abdoulaye Nabolé, a signifié que les manifestations risquent de détruire le tissu industriel. Le pire, a-t-il soutenu, est que ces manifestations sont musclées, chose qui met en danger non seulement la vie de la société, mais aussi celle des dirigeants. Pour lui, ils sont  conscients que les autorités ont beaucoup d’occupations en ce temps de transition, mais il faut qu’elles se penchent sur cette situation pour éviter que plusieurs industries ne soient détruites.

Valérie TIANHOUN

 

 

 

 

 

 


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