LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DU FASO : « Nous avons gagné la bataille ; il nous reste à gagner la guerre »
Ceci est une lettre ouverte au président du Faso, Michel Kafando. Elle est du Mouvement génération consciente Thomas Sankara qui demande au chef de l’Etat de faire en sorte que plus rien ne soit comme avant au pays des Hommes intègres. Selon lui, s’il le faut, il faut demander des comptes à ceux du clan Compaoré qui ont les « mains tachetées ». Lisez !
Excellence M. le Président du Faso,
Les 30 et 31 octobre 2014, le peuple burkinabè a réussi à vaincre M. Blaise Compaoré et son clan qui l’avait pris en otage depuis le 15 octobre 1987. Cette victoire redonne au peuple burkinabè sa fierté et sa dignité.
Le Mouvement génération consciente Thomas Sankara salue la mémoire des combattants tombés sur le champ de bataille. Il félicite le peuple burkinabè en particulier la jeunesse, fer de lance de cette Révolution.
Nous avons gagné la bataille ; il nous reste maintenant à gagner la guerre. C’est pourquoi nous venons, par cette lettre ouverte, vous suggérer les actions suivantes dans le but de poursuivre et de parachever la lutte des masses populaires burkinabè.
Nous vous remercions des actes que vous êtes en train de poser à l’endroit du peuple burkinabè.
Le Président Thomas Sankara disait en février 1985 : « Je souhaite qu’on garde de moi l’image d’un homme qui a su mener une vie utile pour tous ». Pour accomplir son vœu, nous souhaitons que :
– la place de la Révolution soit rebaptisée place Président Thomas Sankara et qu’il y soit enterré ;
– la date du 15 octobre devienne une journée de deuil national pour la mémoire de ce grand homme ;
– le stade omnisport de Ouaga 2000 soit rebaptisé stade Norbert Zongo ;
– le stade municipal devienne stade Dabo Boukary ;
– l’échangeur de Ouaga 2000 devienne l’échangeur de la Révolution du 30 octobre ;
– les personnes du régime de M. Blaise Compaoré qui sont impliquées dans des crimes économiques et de sang soient impérativement poursuivies et punies.
Dans la IVe République, ils y avait des fonctionnaires qui étaient plus riches que les opérateurs économiques dans un pays comme le nôtre ; la plupart des opérateurs économiques étaient des prête-noms de ces mêmes patrons de la IVe République.
Ils dilapidaient nos deniers pour financer les partis politiques impérialistes français pendant que :
– nos braves mères tamisent la terre pour nourrir leurs enfants ;
– nos étudiants n’ont pas d’amphithéâtres pour étudier ni de quoi se nourrir ;
– le peuple meurt de la méningite, du paludisme, de la rougeole et de bien d’autres maux.
Au moment où notre éducation est hypothéquée, où nos réserves se trouvent dans les mains de quelques individus mal intentionnés qui commercialisent le trésor universel qu’est l’éducation, au moment où le peuple qui pouvait plus supporter la vie chère, notre fameux président et ses ministres ne savaient pas que le prix d’un sac de riz coûtait 20 000 F CFA.
Au moment où ils faisaient savoir que le pays est pauvre, le président avait les moyens pour s’occuper des animaux sauvages.
Peuple burkinabè, le président Thomas Sankara disait : « Pas un pas sans le peuple ». Mais M. Blaise Compaoré et ses anciens alliés ont fait des milliers de pas en laissant ce peuple en oubli.
Comment ses anciens alliés peuvent-ils nous représenter concrètement ? Comment ces gourous de la IVe République peuvent-ils prétendre être des donneurs de leçons ? Ces personnes doivent affronter leurs propres consciences durant le reste de leur vie. Les personnes qui veulent retourner leurs vestes doivent être écartées de la scène politique nationale.
On n’est pas contre quelqu’un mais nous refusons que des personnes qui ont porté un coup à notre économie hier nous dirigent demain.
Ces gens doivent individuellement répondre de leurs actes devant les juges avant de s’intéresser à la vie politique nationale.
Parce que tout crime relève de l’immoralité, de l’inconscience et de la bassesse.
Patrice Lumumba disait en 1961 : « Si les dirigeants africains se posaient la question qu’est-ce que j’ai pu faire pour mon peuple, l’Afrique allait être meilleure ; mais ces dirigeants se posent chaque fois la question qu’est-ce que mon peuple a pu faire pour moi ». Seul le président Thomas Sankara a répondu à cet appel.
Tous ceux qui ont accompagné M. Blaise Compaoré dans l’exercice de son pouvoir et qui ont les mains tachetés doivent aller à la retraite politique comme leur patron M. Blaise Compaoré.
- le Président, le peuple souhaite voir la chute des « murs de Berlin » qui ont pris en otage nos villes et nos campagnes en s’accaparant nos terrains ; que ces terrains soit bornés et attribués aux citoyens burkinabè car le Président Thomas Sankara disait : « Chaque Burkinabè a droit à un toit».
- le Président, le peuple burkinabè souhaite la fermeture des maquis et des kiosques alcoolisés aux alentours de nos lieux d’éducation (écoles et lycées).
Il souhaite aussi la fermeture des maquis en face des cimetières car, dans nos coutumes, nous respectons les âmes des défunts.
Les maisons à usage d’habitation qui ont été transformées en maisons de passe (chambres noires) doivent être expropriées. Les maquis et les boîtes de nuit où les filles dansent et servent nues doivent être fermés.
Les télévisions qui diffusent des clips et des films insensés doivent être réglementées.
Les valeurs morales, culturelles et spirituelles que nos ancêtres nous ont laissées doivent être respectées.
C’est ainsi que le nom du Burkina va occuper sa place initiale.
Excellence Monsieur le Président du Faso, nous souhaitons voir nos prières exaucées.
Vive la Révolution démocratique et Populaire.
Vive les Frères et Sœurs qui ont versé leur sang pour la liberté !
Vive le Burkina Faso !
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Merci camarades
Le Président
Camarade SAVADOGO Madi Samson
Faire le bilan de gestion des biens publics
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Les responsables de services qui ont la charge de gérer des biens publics ont un devoir de rendre compte aux citoyens de l’usage qu’ils font du patrimoine public. Il y va de la transparence et de la bonne gouvernance. On a constaté que plusieurs opérations de souscriptions pour des dons en espèces et en nature ont été menées par le passé au Burkina sans qu’il s’en suive des bilans précis. En prenant l’initiative le 25 novembre 2014 de dresser le bilan des dons reçus pour la prise en charge des blessés de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre dernier, la direction générale de l’hôpital Yalgado a ainsi donné un bel exemple d’une culture de bilans dans la gestion des biens publics. Un exemple à encourager et à suivre par d’autres. Cependant, dès qu’il est ressorti que l’hôpital a reçu environ 64 millions de FCFA de dons en espèces dont 21 millions ont déjà été utilisés pour la prise en charge gratuite des frais médicaux des blessés et qu’il reste un reliquat de 42 millions, des gens ont commencé à s’agiter pour demander la distribution gratuite de ces fonds aux blessés comme s’il s’agissait de petits gâteaux à partager. Paradoxalement, personne ne dit de partager les dons en natures comprenant des médicaments et autres dont la valeur est évaluée à 6 millions de FCFA. Le choix du CHU Yalgado de rembourser les frais d’ordonnances et d’examens médicaux de tous les 196 blessés enregistrés sur sa liste et qui avaient supporté ces frais en dehors des soins gratuits administrés à l’hôpital, constitue déjà un acte de solidarité à saluer. Par ailleurs, l’hôpital a assisté des familles de blessés défunts pour des frais mortuaires. Après les derniers soins des blessés, il est tout à fait normal que l’hôpital utilise le reliquat de l’argent pour l’achat de produits médicaux d’urgence au profit d’autres malades. Ce n’est pas aux citoyens de dicter leurs lois de façon anarchique aux responsables administratifs et au gouvernement avec des esprits de règlements de comptes. Ces mentalités, si on y prend garde risquent d’entrainer le Burkina dans les dérives de la révolution du 4 Août où de simples dénonciations non fondées ont provoqué des licenciements abusifs et d’autres exactions.
28 novembre 2014Félicitations et remerciements à tous les donateurs pour les aides aux blessés. Encouragements à la direction générale de l’hôpital Yalgado et au personnel médical qui se sont mobilisés de jour comme de nuit pour assister les blessés.