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LETTRE OUVERTE AUX CHEFS D’ETAT AFRICAINS HOSTILES A LA DEMOCRATIE


 

A propos de l’Afrique, l’artiste-musicien malien, Salif Kéita, en est admiratif. Enumérant un certain nombre d’Etats africains dans son célèbre tube, « Africa ! », il s’exclame : «quels beaux pays » ! Assurément, l’Afrique fascine !  Elle séduit par ses richesses en tout genre, culturelles, matérielles, humaines, économiques, etc. Et ce n’est, du reste, pas un hasard si Léopold Sédar Senghor manifestait à son endroit, une véritable effusion d’amour ! Ne glorifiait-il pas l’Afrique en tant que berceau culturel ? Bref, ce continent béni des dieux, aurait tout pour réussir si, hélas, il n’était pas confronté à ses pires ennemis,  les Africains eux-mêmes, plus exactement, ses dirigeants, pour reprendre les propos de l’artiste-musicien, Alpha Blondy. Oui, l’Afrique a mal à ses dirigeants. Egotisme,  égoïsme, culte de la personnalité  aux confins de l’irresponsabilité, sont là autant de défauts qui caractérisent bon nombre d’entre eux et qui, hélas, font irrémédiablement le lit de l’instabilité voire du  chaos pour leur pays. En un mot comme en mille, ce sont eux, le problème de l’Afrique. Qu’un assoiffé de pouvoir cherche, par tous les moyens, à décrocher « le Graal », en laissant derrière lui, des torrents de larmes sur fond de cris et de lamentations, cela est grave.  Qu’il veuille de surcroît s’incruster au pouvoir, arc-bouté à l’idée que tout ce qui est bon, est seulement bon pour lui ; que son  pays n’a pas d’autre nec plus ultra que lui,  et que, ce faisant, sans lui, c’est le chaos, est encore plus grave. Pure vanité, que tout cela ! C’est, du reste, tout le drame du continent. On peut faire remarquer que cette logique ténébreuse n’habite que les cerveaux pourris  des satrapes,  qui  ne traduit rien moins que leur petitesse d’esprit. Comment s’en étonner quand trône à la tête de nombreux Etats africains, des hommes politiques plutôt que des hommes d’Etat ? Il faut bien le dire, si l’accès au pouvoir d’Etat, ne procédait pas de l’argument de la force,  comme on le voit bien souvent en Afrique, mais plutôt de la force de l’argument, beaucoup  de ces têtes couronnées n’auraient jamais rêvé d’être présidents.

En Afrique, bien des chefs d’Etat ont «empoigné » le pouvoir au terme d’un parcours du combattant au sens propre et nauséeux du terme

En France, c’est connu : ne devient pas président qui veut. Plus généralement, en Occident, alors qu’accéder au pouvoir relève du parcours du combattant, au sens figuré et noble du terme,  en Afrique, bien des chefs d’Etat ont «empoigné » le pouvoir au terme d’un parcours du combattant au sens propre et nauséeux du terme.  Et ce sont particulièrement eux qui se montrent les plus rétifs à la démocratie.  Etant bien souvent arrivés au pouvoir par effraction, cela pourrait aussi expliquer leur attachement morbide  à leur fauteuil. A entendre certains chefs d’Etat s’exprimer et raisonner, on ne peut que hurler : « Bon Dieu, c’est bien celui-là qui préside aux destinées de toute une  nation ;  Quelle tragédie ! »   Mais après tout, ne dit-on pas que les peuples ont les dirigeants qu’ils méritent ? Le drame, bon nombre de ces peuples sont terrorisés par les mêmes dirigeants  quand ils  manifestent leur aspiration au changement.  Tellement accrochés à leur « paradis sur terre »,  ces dirigeants adeptes  des longs règnes, attendent-ils encore quelque chose du Ciel ?   C’est le moins  qu’on puisse se demander, au regard des nombreux torts qu’ils font subir  à leur peuple. Mais c’est oublier qu’ici-bas, « tout est vanité et rien que vanité ! »  Au crépuscule de la vie, quand vient l’heure de faire le point, certains remords sont cruels. Les chefs d’Etat qui  font fi  des aspirations au changement de leur peuple, devraient y penser souvent.

Cheick Beldh’or SIGUE

 


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