L’ONCLE AU NEVEU
Cher neveu,
C’est la colère, l’indignation et la désolation après l’assassinat, le 3 novembre dernier, du député-maire de Djibo, Oumarou Dicko, et de ses trois compagnons d’infortune, sur l’axe Djibo-Ouagadougou, par des individus armés non identifiés. Selon des témoignages, après une rencontre avec les militants de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à Djibo, le député-maire regagnait Ouagadougou lorsque son véhicule a essuyé des tirs d’individus armés, aux alentours de 13h, sur l’axe Kongoussi-Djibo. Face à la situation, son chauffeur décide alors de faire demi-tour. Malheureusement, le véhicule fera un tonneau. Un car de transport qui arrivait, a été arrêté et les malfrats ont obligé les passagers à aller extirper les corps du véhicule accidenté. Ce qui fut fait. Selon toujours des témoignages, ils auraient ensuite aligné 3 des 4 personnes qui agonisaient, dont le député-maire, avant de les exécuter à bout portant. Des sources affirment que lors du retrait des corps, les passagers, croyant que le chauffeur était mort, auraient laissé ce dernier dans le véhicule accidenté. Mais aux dernières nouvelles, ce dernier serait en vie, mais dans le coma. Cher neveu, depuis l’annonce de cette horrible nouvelle, les condamnations fusent de partout, tant de l’intérieur que de l’extérieur. Le CDP, parti de l’édile, a invité tous ses militants à observer un deuil de 72 heures sur tout le territoire national et hors du pays. Alors que l’émotion est toujours vive, l’on apprend, le lendemain 4 novembre, que cinq gendarmes et cinq civils ont été tués dans l’attaque du détachement de gendarmerie de Oursi, dans le Nord du pays, près de la frontière malienne.
Bourgou 4 n’a donc pas droit à l’erreur
Selon les informations, l’attaque a été menée par un «commando constitué de plusieurs hommes armés». C’est dans ce contexte que la ministre française des armées, Florence Parly, qui effectue une tournée sous-régionale, est arrivée à Ouagadougou où elle a eu des échanges avec le président du Faso. A l’issue de l’audience, elle a annoncé le lancement d’une nouvelle opération conjointe dénommée Bourgou 4, dans la zone regroupant les trois frontières (Mali/Burkina/Niger). Cette opération fera-t-elle mieux que les autres ? Il faut espérer que ce soit le cas. Notre souhait est qu’elle soit effective le plus tôt possible au regard de la situation et qu’elle fasse surtout ses preuves sur le terrain, en ce sens que les populations sont de plus en plus critiques envers les forces déjà présentes mais dont les actions laissent encore à désirer. Bourgou 4 n’a donc pas droit à l’erreur car la situation s’est tellement dégradée que l’on ne sait plus à quelle armée se vouer. Je ne peux m’empêcher de penser au Conseil des ministres du G5 Sahel tenu hier 5 novembre à Ouagadougou, laquelle rencontre avait pour objectif, notamment, d’accélérer la mise en œuvre des décisions prises lors du sommet de Ouagadougou en septembre dernier. On croise donc les doigts et nous prions le Tout-Puissant afin qu’il nous aide à venir à bout de ces forces du mal. Cher neveu, la 32e édition du Tour du Faso a pris fin le 3 novembre dernier par la dernière étape Kombissiri-Ouagadougou longue de 100,6 km. C’est l’Angola qui a remporté le maillot jaune tant convoité. Les Burkinabè, à défaut du jaune, se sont contentés du maillot vert, le deuxième le plus convoité. Dommage que l’on n’ait pas eu le temps de savourer cette victoire qui a été ternie par l’assassinat du député-maire et de ses compagnons. Félicitations donc à nos Etalons ! C’est là que je m’arrête pour ce jour. Que Dieu nous sauve et nous protège !
Ton oncle