MANIF DE SOUTIEN A KABILA : La stratégie de ceux qui veulent s’accrocher au pouvoir
Au lendemain du retrait par l’Assemblée nationale congolaise, de la loi controversée qui devait permettre à Joseph Kabila de s’éterniser au pouvoir, des voix bien avisées avaient invité l’opposition congolaise, qui se réjouissait d’avoir remporté une victoire, à modérer son triomphe et à rester surtout en alerte, car les jours suivants allaient être déterminants pour la suite de sa lutte. Poser le recensement de la population comme préalable à la tenue des prochaines élections présidentielle et législatives, faisait certes partie du plan mis en œuvre par Kabila fils et ses courtisans. Mais il fallait pousser la naïveté à l’extrême pour croire que c’est tout ce que les alchimistes du maître de Kinshasa avaient préparé pour l’aider à se maintenir au pouvoir, après la fin de son mandat constitutionnel. Certes, le résultat atteint par l’Opposition et la société civile congolaise, est important. Mais ce retrait du projet de loi controversée ne doit pas être considéré autrement qu’une victoire d’étape sur le long parcours qui mène au respect total de la Constitution du pays.
Comme pour donner raison à tous ceux qui étaient sceptiques, le pouvoir de Kabila vient d’abattre une nouvelle carte. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette carte, qui est loin d’être la dernière, ne manquera pas de remobiliser les troupes de l’enfant terrible de Lubumbashi. Justement, Lubumbashi, c’est cette ville mythique, fief de Kabila, que le régime a choisie pour faire mal à la coalition Opposition politique et société civile. Le régime a réussi à susciter des voix au sein de la population, pour exiger le maintien de Kabila au pouvoir. C’est une stratégie qui ressemble à du déjà-vu, mais qui pourrait, si l’Opposition n’y prend vraiment garde, lui être fatale. C’est la stratégie à laquelle nombre de dictateurs sur le continent ont déjà eu recours. On peut rappeler dans la foulée que Eyadéma-père au Togo, ainsi que Mobutu, Omar Bongo et Blaise Compaoré au Burkina, avaient chacun expérimenté cette potion avec plus ou moins de succès, selon les cas.
Kabila prépare le terrain à des affrontements entre les populations
Au Togo, l’on a encore en mémoire ces scènes ridicules de femmes pleurant et se traînant à terre pour supplier « Papa Eyadéma » de ne pas abandonner le pays. Une mise en scène qui était surtout destinée à la consommation extérieure, pour dire combien le peuple togolais tenait à ce grand timonier et surtout combien il serait dangereux de le faire partir. Au Burkina, le parti de Blaise Compaoré avait, lui, excellé dans les remplissages recto-verso des stades, avec des populations convoyées comme du bétail depuis les profondeurs du pays, qui sont venues crier leur attachement à « la seule personne capable de diriger le pays ». Mais la suite de cette intrigue politique, toute l’Afrique la connaît. Seulement, Kabila risque gros. Car, à l’instar de certains dictateurs du continent, une fois que le peuple se dressera contre lui et le vomira, les courtisans ne tariront pas de mea culpa, reconnaissant une « erreur d’appréciation de la situation nationale ».
En attendant, Kabila a réussi à mobiliser une bonne partie des habitants de Lubumbashi pour marcher et réclamer qu’il se présente à un autre mandat. Ce n’est donc plus lui qui refuse de partir, c’est son peuple qui lui « intime l’ordre » de rester encore un peu. Cette manipulation des populations est un jeu très dangereux. Sans y penser, Kabila prépare ainsi le terrain à des affrontements entre les populations, favorables et opposées à son maintien au pouvoir. Mais peut-être cela fait-il partie de son plan machiavélique pour ne pas quitter le pouvoir. On peut penser aussi que l’aboutissement de cette manœuvre est de clouer le bec à l’Occident, en faisant valoir au finish qu’il respecte la légalité constitutionnelle. De fait, en conduisant le pays dans une impasse, Kabila aurait alors tout le loisir de demander, comme Blaise Compaoré l’a fait avant lui, que le peuple souverain du Congo fasse l’arbitrage à travers un référendum dont le résultat serait bien sûr connu d’avance. Décidément, les dictateurs se suivent et se ressemblent ; tout au moins au niveau de leur mode opératoire.
Dieudonné MAKIENI
lewang
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Une très belle analyse. Mais les dictateurs ce sont comme des animaux de la jungle. Pas de pitié quand ils ont faim! Mais l’histoire nous dira la suite. Courage au peuple africain!
30 janvier 2015Mbwakiem
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Kabia ne réussira pas, car ces masses que vous avez vu ,l’ont été sous le coup des menaces, on a pu voir les vendeurs des marchés de la place leur exiger de venir pointé leur présence au lieu de départ de la manif sous peine de perdre leur étalage, les écoles obligés de faire participer leur élèves sou peine de fermeture ou pour les élèves le renvoie.Les congolais savent que kanambe alias joseph kabila est un sujet rwandais .C’est fini terminer pour lui , s’ils’entête,il ne sortira pas vivant du congo.Plus 2016 approche plus la colère de la population va monter.
30 janvier 2015Mbwakiem.
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Kabia ne réussira pas, car ces masses que vous avez vu ,l’ont été sous le coup des menaces, on a pu voir les vendeurs des marchés de la place leur exiger de venir pointé leur présence au lieu de départ de la manif sous peine de perdre leur étalage, les écoles obligés de faire participer leur élèves sou peine de fermeture ou pour les élèves le renvoie.Les congolais savent que kanambe alias joseph kabila est un sujet rwandais .C’est fini terminer pour lui , s’ils’entête,il ne sortira pas vivant du congo.Plus 2016 approche plus la colère de la population va monter.
30 janvier 2015Achille De TAPSOBA
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Merci Mr Dieudonné MAKIENI c’est très propre comme analyse
30 janvier 2015