HomeA la uneMANIFS REPETEES CONTRE MUGABE : Le chant du cygne pour le vieux Bob?

MANIFS REPETEES CONTRE MUGABE : Le chant du cygne pour le vieux Bob?


 

Sale temps pour le président zimbabwéen, Robert Mugabe, depuis quelques mois. En effet, il ne se passe plus une semaine sans que des voix s’élèvent pour décrier sa gouvernance qui serait à l’origine de la faillite économique du pays et du taux de chômage sans précédent estimé à plus de 80%, et réclamer son départ. Mugabe est-il vomi par son peuple? Pour bien des Zimbabwéens, la question ne se pose même plus. Le vieux Bob est la source de leurs malheurs et seul son départ du pouvoir, mettra fin à leur détresse. Malgré les arrestations et la répression sanglante dont sont victimes les manifestants, ceux-ci  semblent décidés  à poursuivre la contestation jusqu’à ce que Mugabe s’en aille du pouvoir. Pas plus tard qu’hier, des organisations de la société civile ont appelé à observer une journée ville morte. La situation est d’autant plus corsée pour Mugabe, que même ses soutiens traditionnels, en l’occurrence les anciens combattants, l’ont lâché au moment où il s’y attendait le moins. Est-ce le chant du cygne pour Mugabe? On n’aurait pas tort de le penser puisque la tempête qu’il traverse, risque bien de l’emporter. Comme l’adage le dit, « ventre affamé n’a point d’oreille ». Le peuple zimbabwéen a faim et soif. Et tant que Mugabe ne lui donnera pas de quoi s’alimenter, la colère ne baissera point. Si après 36 ans au pouvoir, il n’a pas réussi à offrir un mieux-être aux Zimbabwéens malgré les nombreuses réformes entreprises, il doit se rendre à l’évidence qu’il est tombé dans le lac et qu’il est temps, pour lui, de céder la place à un autre dirigeant.

Sans jouer les Cassandre, Mugabe risque de subir la pire humiliation de sa vie

Robert Mugabe devrait faire sien, l’adage selon lequel « il faut savoir quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent ». Car, le peuple zimbabwéen est debout et tout laisse croire qu’il est plus que jamais déterminé à le pousser vers la sortie. Même son brise-vent de père de la Nation, ne saurait le protéger encore longtemps des ouragans qui, depuis quelques mois, déferlent sans cesse sur lui. Certes, nul n’ignore le rôle combien important qu’il a joué dans la libération de son peuple du joug colonial, mais il doit comprendre que les préoccupations d’hier ne sont plus les mêmes que celles d’aujourd’hui. On a comme l’impression que Mugabe n’a pas su s’adapter à l’évolution de son peuple, obnubilé qu’il est par son glorieux passé. L’on pourrait aussi dire qu’en plus des revendications d’ordres économique et social, on est manifestement face à un conflit générationnel.  Car, en 36 ans, les Zimbabwéens n’ont pas connu d’autre président que le vieux Bob. Et à force de ne voir qu’un seul visage  pendant des décennies, sur les écrans de télévisions, on finit par crier son ras-le-bol. Si Robert Mugabe veut qu’on garde de lui, l’image d’un grand homme, il doit hic et nunc faire valoir ses droits à la retraite. Sans jouer les Cassandre, si cet octogénaire persiste et signe, il risque de subir la pire humiliation de sa vie. Ce d’autant que la répression qu’il utilise comme arme de défense, a ses limites. Somme toute, Mugabe a tout intérêt à changer son fusil d’épaule pendant qu’il est encore temps. Car, s’il est poussé à la sortie dans ces conditions, le peuple ne retiendra de lui que l’image d’un dictateur qui n’a pas eu le génie de laisser un précieux héritage à la postérité.

Dabadi ZOUMBARA  


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