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MISE EN ŒUVRE DU CONTINUUM DANS LA COMOE : Des élèves mécontents prennent d’assaut la DPENA


La mise en œuvre du continuum ne se déroule pas sans difficultés dans la Comoé. Pour preuve, des écoliers, dont les dossiers ont été rejetés au niveau des établissements publics de Banfora et qui ont été orientés vers des sites d’accueil, ont fait une descente à la DPENA/Comoé le 20 octobre 2014, pour exiger le début des cours. Ils étaient accompagnés à cet effet de leurs parents.

 

Jusqu’à quand la mise en œuvre du continuum voulu par les autorités de l’éducation nationale, visant à  ouvrir la voie de l’enseignement post-primaire à tous les écoliers burkinabè qui ont décroché leur CEP en 2014, va-t-elle continuer de faire des gorges ? Bien malin qui saura répondre. Ce qui est sûr, c’est que  si des mesures énergiques ne sont pas prises pour aplanir les difficultés qui pointent déjà à l’horizon, la matérialisation de cette volonté politique pourrait ne pas devenir une réalité. En effet, le 20 octobre 2014,  environ 160 élèves qui ont vu leurs dossiers rejetés par les trois établissements publics de la commune de Banfora et ayant été affectés au site d’accueil du quartier Tatana, ont pris d’assaut la DPENA/ Comoé pour exiger des table-bancs et le début effectif des cours. Un des parents qui accompagnait les enfants s’interroge toujours sur le comment va s’opérationnaliser l’absorption de l’ensemble des admis au CEP comme le stipule la décision du gouvernement,   si celui-ci n’arrive déjà pas à trouver la place pour les seuls admis officiels à l’entrée en 6e. Selon certains d’entre eux, les enseignants du secondaire ne devraient pas restés intransigeants sur la limitation des effectifs à 70 élèves. Ils ont soutenu que des élèves non admis à l’entrée en 6e, c’est-à-dire ceux n’ayant obtenu que le CEP, ont décroché la place pendant que les admis officiels sont toujours en train d’attendre.

 

1 401 admis officiels ignoraient où suivre les cours

 

D’autres, pour leur part, se plaignent du fait qu’il y a des élèves qui ignorent jusqu’à présent que leurs dossiers ont été renvoyés à la DPENA. Ceux-ci, à entendre les parents, continuent de se présenter dans les classes où ils ont initialement été affectés. « C’est lorsque je me suis présenté à l’intendance du lycée pour m’acquitter des frais de scolarité, alors que nous avons déjà cousu l’uniforme du lycée, qu’on m’a fait savoir que mon enfant n’y est pas inscrit », a martelé un parent à la suite d’un autre qui, lui, pense que les enseignants du secondaire n’accompagnent pas suffisamment le continuum. En tout cas, jusqu’au 10 octobre 2014, 1 401 admis officiels au concours d’entrée en 6e, c’est-à-dire ceux qui ont obtenu au moins 111,5 points à l’examen, ne savaient toujours pas où suivre les cours. Ils avaient, dans un premier temps, été orientés dans des établissements par la commission régionale d’affectation des admis, mais à entendre le Directeur provincial de l’éducation nationale (DPENA) de la Comoé, Jean-Etienne Zoungrana, leurs dossiers ont été purement et simplement rejetés dès les premiers jours du mois d’octobre, au motif qu’il y a manque de places dans ces établissements secondaires de la ville. « Lorsque les dossiers nous ont été renvoyés, nous avons pris langue avec le Directeur régional du ministère de l’Enseignement secondaire et supérieur des Cascades (DR/ MESS) qui nous a informés que les prévisions faites au cours du mois de juillet 2014 sur les capacités d’accueil des établissements secondaires l’ont été sur la base des 113,5 points. C’est comme si la DPENA/ Comoé se retrouvait seule face à ces problèmes. »

 

Aucun élève ne restera en dehors du système

 

Il revenait donc à la DPENA, sur instructions du MENA, de trouver des infrastructures pour reloger les 1 401 élèves refoulés des lycées. Ce qui fut fait le 9 octobre 2014, au cours d’une rencontre qui a regroupé autour du premier responsable de la structure, les directeurs des CEG transférés, les maires de communes et les Chefs de circonscriptions éducatives. Au terme de la rencontre, des locaux d’emprunt ont été certes trouvés, mais au même moment, d’autres difficultés, et pas des moindres, ont surgi. Il s’agit du manque de mobiliers scolaires et de la disponibilité du personnel enseignant. Jusqu’au 20 octobre 2014, aucun table-banc et professeur n’avaient été mis à la disposition de ces « CEG satellites ». A côté de ces difficultés, on a appris que dans la commune de Niangoloko, 19 élèves n’ont pas de places assises. Pour ne pas les éloigner des autres élèves du lycée municipal, ils ont été logés provisoirement dans le laboratoire.  « Ce qui n’est du goût des autres qui exigent la libération du laboratoire dans un délai de 2 mois », a expliqué le DPENA qui a rassuré que, très prochainement, une solution sera trouvée pour libérer le laboratoire. « Nous travaillons selon les instructions des plus hautes autorités de sorte qu’aucun enfant ne reste en dehors du système. Et nous avons même anticipé pour ce qui concerne l’absorption des 75% d’admis au CEP, de sorte que si le ministère venait à nous demander de le faire, que ce soit plus facile, parce qu’avec les maires, nous avons déjà identifié des sites », a-t-il lancé. En attendant que le mobilier scolaire parvienne sur les sites d’accueil, il a invité les CCEB et les directeurs d’écoles à faire des bons pour l’enlèvement du surplus qui se trouve dans leurs établissements.

 

Mamoudou Traoré


Comments
  • Quand allez-vous enfin comprendre que l’Etat s’en prend à votre progéniture ? Pauvres Gondwanais !

    22 octobre 2014
  • Il en est de meme pour ceux du village de KOUKOULDI situe dans la commune de Tenado dans la province du Sanguié. Depuis le premier Octobre ces enfants sont chaque jour en route pour l’école mais hélas; pas meme un seul jour un enseignant est vénu les dire bonjour!!!!!!! Quelle SALLE CONTINUUM CA??????????

    29 octobre 2014

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