MOUMOUNI DIEGUIMDE, EX-MINISTRE DES INFRASTRUCTURES «Œil pour œil, dent pour dent, tous: les Burkinabè finiront, en très peu de temps, par être aveugles et édentés»
Lui, c’est Moumouni Dieguimdé. L’on se rappelle certainement de lui. Sous la Transition, il avait été appelé pour occuper le portefeuille du ministère des Infrastructures. Mais l’expérience a tourné court puisque, sous la pression de rue, Moumouni Dieguimdé va quitter prématurément son poste. Depuis lors, Dieguimdé a disparu des écrans radars du Burkina Faso. En fait, l’homme mène tranquillement sa vie en Amérique du Nord, notamment au Canada. Cependant, il reste « scotché » à ce qui se passe dans la mère patrie. Nous l’avons contacté et c’est lui l’invité de « Mardi Politique » de ce jour.
« Le Pays » : Que devient Moumouni Dieguimdé et ce, après avoir occupé des postes de responsabilités au Burkina Faso, au Sénégal et au Canada ?
Moumouni Dieguimdé : Un citoyen comme tout autre et encore plus exaltant, un homme de famille.
Il semble que vous faites des affaires en Amérique du Nord. Pouvez-vous nous en parler ?
De la consultation et du coaching en management et gouvernance.
Quel est votre domaine de formation ?
J’ai deux domaines de formation de hauts niveaux universitaires que je recycle constamment. Ce sont les aéroports (gestion opérationnelle, économique et sociale) et les relations internationales. Dieu voulant, je finirai bientôt un Ph.D. en connectivité des aéroports internationaux africains ; un domaine où notre cher continent manque d’expertise et de visibilité par rapport aux autres. A tout cela s’ajoutent les formations continues périodiques et mieux, les formations pratiques de la vie et leurs dérivés, issues des responsabilités assumées dans le temps et l’espace.
Votre activité nourrit-elle son homme ici au Canada et ce, d’autant plus que la concurrence devrait être très féroce ?
Dieu merci pour le fait que par Sa grâce, mes proches et moi ne souffrons d’aucun manque quelconque par rapport aux besoins fondamentaux du commun des mortels, listés dans la pyramide de Maslow. Quant à la satisfaction des désirs capricieux, la rigueur est la règle d’or comme suggérée par les érudits de la finance. Chose très surprenante, la concurrence n’est très féroce pour moi que chez moi au Faso, mais cela se comprend clairement et je ne crois pas être seul dans un tel cas. Nous pourrons y revenir si vous le désirez.
Vous êtes-vous remis de votre mésaventure sous la Transition où vous avez été contraint de quitter votre poste de ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports?
Pour tout vous dire, on ne se remet jamais totalement d’une telle école ou tout au moins expérience profonde de la vie. Notez bien que je ne parle pas de mésaventure mais plutôt d’école de la vie sur fond spirituel. Par la grâce de Dieu encore une fois, l’amour familial et celui de vrais amis très très peu en nombre, on évolue chaque jour avec de précieuses leçons apprises et par la prière constante, on est revigoré à jamais dans la quête de sociétés d’humains à l’image et à la ressemblance du Créateur.
Après votre éviction fracassante, quelles ont été les conséquences sur votre vie ?
Je pense que vous insinuez plutôt les conséquences professionnelles et sociétales. Sur ces deux volets, la destruction savamment programmée est évidente à plusieurs niveaux et les dommages collatéraux ne sont souhaitables à personne ; je dis bien à personne sans exception. Cette situation m’a valu la perte d’au moins quatre postes internationaux alors que mes parcours académique et professionnelle se distinguaient parmi les meilleurs. L’expérience du genre vécue, porte grossièrement atteinte à la réputation d’un individu; chose qui, somme toute, est mère de la confiance et de la méfiance. A potentialités géniales égales, ce sont ces deux facteurs qui, respectivement, déterminent l’ange du démon aux yeux de quiconque. Vous comprenez ce qui a été fait à ma carrière durement construite sans bourse d’Etat, mais à ma propre sueur. Seulement, vous constaterez que mon moral est loin d’être atteint. Je crois en Dieu le Juste Juge. Il tient ma destinée dans Ses mains ; pas de doute possible. C’est Lui qui sonde les cœurs et les reins. Rien ne Lui est impossible. La mort et la résurrection Lui obéissent. Il aura toujours le dernier mot, pas les humains ! Maintenant, des conséquences sociales et spirituelles, il faut dire qu’elles sont extraordinaires en termes de surpassement de soi-même et de compréhension des autres mortels. On acquiert aussi plus d’humilité et de contemplation du Créateur dont les voies demeurent très mystérieuses et pleines d’amour, même dans la vallée de l’ombre de la mort. N’est-Il pas Celui qui a redonné vie à des ossements très asséchés et éparpillés partout dans une vallée pour faire de ses ressuscités, une puissante armée? C’est bien Lui mon Dieu !
« Mon rythme et ma manière de travailler ont également dérangé plusieurs collaborateurs et autres associés »
On constate que vous parlez beaucoup de Dieu. Y a-t-il une explication à cela ?
Je ne me suis pas créé moi-même. Je me dois donc de me référer à ce Créateur de l’Univers, de ma petite personne, des autres humains et espèces diverses. Je me dois de Lui faire absolument confiance là où Il me mène, même par des chemins sinueux. Sans ce minimum de reconnaissance et de crainte du Très-Haut, la vie perd son sens fondamental d’humilité, de maturité et de pardon mutuel. L’explication est donc que sans Lui, je ne suis rien et ne serai rien de valable ni pour moi et ma famille, ni pour la société.
Eprouvez-vous des ressentiments vis-à-vis des médias et des OSC qui ont été à l’origine de votre départ prématuré du gouvernement de la Transition ?
Pas du tout alors. Ils ont mes prières et mes bénédictions. Mieux, pouvez-vous avoir des ressentiments envers l’eau et le feu même quand par négligence ou par ignorance, ils vous causent des dégâts et des torts terribles, voire la mort autour de vous? Les médias et les OSC font partie des institutions qui ont un rôle spécial de conscientisation et d’éducation des masses. Cependant, ils sont aussi animés par des humains qui sont tous sujets à tous exploits et à toutes faiblesses. Nous partageons tous le génie et la limitation humaine. Notre jugement et nos actions sont frappés par la dualité du bien et du mal. Nous succombons tous à la manipulation, l’instrumentalisation, l’intimidation et la domination, si on n’y prend garde. Qui peut véritablement jeter la première pierre à l’autre ? Tout cela pour vous dire que je ne nourris aucun ressentiment pour qui que ce soit. Mon temps est précieux pour entretenir de telles émotions super nuisibles. Chaque humain a une conscience qui l’interroge régulièrement. Donc, ce qui grandit une personne, c’est sa capacité à pouvoir composer avec sa propre conscience, dans l’humilité, pour une société meilleure. La vérité et le devoir constructif sont nobles et divins. Travaillons ensemble sur ces fondements. Dieu bénisse les médias et les OSC humbles et constructifs à tous égards.
Selon vous, quelles sont les raisons qui ont poussé certains à demander votre départ du gouvernement?
Votre question est pertinente mais ses réponses interpellent tous ceux qui, directement ou indirectement, y ont travaillé. En quoi ai-je été une menace pour les intérêts nationaux du pays? Etais-je aussi étranger à la majorité des gouvernants et de certains leaders religieux nationaux ? Ai-je demandé un poste national à qui que ce soit pour être au sein de la Transition ? Ai-je à un instant pesé sur le budget de l’Etat, même par le passé ? Bien au contraire! Les mystères font partie de la vie. Je rappelle qu’en septembre 2008, sur instructions des autorités nationales, j’ai eu le privilège d’être détaché au pays pour servir en qualité de Directeur général de l’aviation civile et de la météorologie, à un moment crucial que vivaient ces deux secteurs. Les réformes que j’étais chargé de faire sont allées contre vents et marrées de plusieurs carriéristes et cupides nationaux (les ting’im biisi en mooré et dougou mogo en dioula, pour ne citer que cela avec la haute compréhension de la famille burkinabè). Mon rythme et ma manière de travailler ont également dérangé plusieurs collaborateurs et autres associés. Toutefois, des résultats tangibles ont été engrangés tant au niveau national qu’à l’international, de 2008 à 2014, pour le rayonnement de notre chère Patrie, mais force est de constater que tout cela a été occulté du public burkinabè. Je rappelle aussi qu’avant de quitter mes fonctions de DG, je me suis fais faire, contre toute attente, un audit administratif et financier, par un des cabinets privés de renom de la place. Combien de hauts cadres se livrent-ils à de tels exercices en fin de mission et à leurs propres frais ? Tout compte fait, je bénis le Très-Haut pour tout, surtout pour le privilège d’avoir pu servir mon pays, même dans le rejet. Après tout, la vraie gratification est de Dieu, le propriétaire de l’univers. Que Sa volonté soit faite !
D’aucuns estiment que vous avez fait la prison aux Etats- Unis. Pouvez-vous revenir sur cet épisode ?
Nous y voilà enfin ! Oui, en détention préventive comme je l’ai dit à maintes reprises. Suis-je fier de cette brève expérience ? Non! Ai-je tiré de grandes leçons ? Oui! Ai-je sciemment ou par erreur posé un acte réprimandable au vrai sens du terme ? Qu’on me le démontre juridiquement. Je dis bien un chef d’accusation juridiquement établi et non politiquement établi. Permettez que je m’étale un peu sur cette question vieille de 22 ans, au demeurant, d’interprétations et d’instrumentalisation les plus grotesques et ignobles. En 1995, j’étais un des rares Africains francophones dans les achats et reventes d’aéronefs à New York. J’étais entouré d’avocats de renom en la matière (tous encore vivants et Dieu merci !). J’ai contribué à casser les prix d’achat d’aéronefs à leur juste valeur pour mes clients africains, contrairement à ce que nous constatons faire répétitivement au détriment de plusieurs acheteurs et victimes du continent. L’affaire malheureuse qui date de 1996, a surpris et énervé plusieurs personnes respectables qui me connaissaient bien, mais hélas! J’y ai été associé, je dis bien associé, par le témoignage oral d’un des principaux impliqués membres dans cette affaire au demeurant rocambolesque à ce jour. Mon accusateur, pour des raisons troublantes, aurait dit que la somme de 1000 dollars US qu’il a remise à un douanier, provenait de moi et de mon conseil. Cette affirmation de sa part est mon chef d’implication. Ceux qui maîtrisent le système américain et ses réalités, comprennent bien ce que cela veut dire. Je comprends parfaitement l’effet psychologique d’une telle rumeur brutalement propagée comme fraîche nouvelle à la face du grand public du pays des Hommes intègres, à une période charnière de son désir de changement politique et administratif. Mais force est de constater qu’on a expressément occulté toutes les fonctions que j’ai occupées depuis lors, à l’international et au national, avec beaucoup de succès pour le rayonnement du Faso. Cependant, pour revenir au sujet, en immigration, rien n’est si simple comme le croient beaucoup de nos compatriotes. La cupidité aidante, la percée d’un immigrant dans certains secteurs d’activités lucratives, comporte des risques multiformes. Cela dit, mon problème a duré environ trois mois et j’ai pu reprendre mes activités aux Etats-Unis. J’y ai travaillé, résidé et continué d’engranger des prix académiques et professionnels jusqu’en 2003, date à laquelle j’ai reçu une offre de travail à Dakar, au Sénégal, de la part du Directeur général de l’ASECNA. Je crevais de rentrer en Afrique pour des raisons familiales et ce grand Monsieur, impressionné par mon travail lors de ses deux visites de travail à New York, m’a donné cette opportunité. Mon cri du cœur pour mes compatriotes n’est pas d’être indulgents face à toute mésaventure des leurs, mais de creuser plus profondément, d’analyser les circonstances prévalentes, et de juger avec une maturité internationale comme le font certaines nationalités autour de nous. Nous jetons très vite le bébé avec l’eau du bain. Face au cri malveillant d’un des partenaires extérieurs, occidentaux en particulier, sur un de nos enfants, nous les abandonnons sans défense ni grâce parentale. Or, n’importe qui peut être mis en détention ou faire la prison à tout moment, même au pays. Ce qui est important est la gravité du chef d’accusation, quand est-ce que cela a eu lieu, les preuves solides et les conséquences fâcheuses sur la sécurité et la santé publique. Aussi, est-il logique et humain, au pire des cas, de refuser à ses enfants le droit à une seconde chance ? Le cas récent de M. Shaka Senghor, hier meurtrier et aujourd’hui associé du Massachusetts Institute of Technology (MIT), en est une réponse parmi tant d’autres. Devrions-nous refuser le droit de rebondissement courageux et de participation louable dans la société, à tous ceux qui, par accident ou par faute établie, ont connu la détention ou la prison, surtout après qu’ils ou elles ont bravé toutes sortes de défis pour démontrer un potentiel louable, voire des plus-values notoires ? Est-il intègre et honnête de juger qui que ce soit dans le combat de la vie seulement par une ou quelques batailles perdues il y a de cela plusieurs décennies? Ce n’est que plutôt inhumain et irréaliste, à en croire tous les Livres Saints. Mieux, il nous faut tous comprendre que la prison est aussi une arme à la fois politique et économique ; que la plus grande prison du monde est l’Afrique, malheureusement ! Nous sommes tous des prisonniers notoires. Réfléchissons-y ! Nos comportements socioéconomiques et politiques, ainsi que les humiliations que nous subissons tous, sans exception de rang socio-économique dans les ambassades occidentales et sur la scène internationale, le démontrent amplement. La prison, telle que nous la voyons, est un héritage et une arme coloniale, mais encore une fois, nous la validons aveuglément et émotionnellement pour nous autodétruire. Notre Diaspora américaine noire et des Caraïbes l’ont très bien compris et à la limite nous reprochent cette naïveté perdurante et très coûteuse sur plusieurs plans à l’Afrique. Nos gardes pénitentiaires ont tellement fini avec notre mentalité froussarde en la matière, qu’ils ont créé des centres spéciaux pour interner rien que des Africains au détriment du développement réel de l’Afrique. Le fait de penser à ces lieux paralyse des élans panafricains. Si la prison n’était pas une arme politique et économique, pourquoi ne pouvons-nous pas emprisonner ou corriger des occidentaux de la pire espèce criminelle chez nous en Afrique? Par contre, eux, ils le peuvent allègrement, même envers nos royautés, chefs d’Etat, personnalités politiques et économiques. Et dès que cela se passe, nous faisons le reste des basses besognes à leur place. Ce schéma historique, négrier et piteux continue au 21e siècle, mais soyons sérieux ! Permettez que je cite deux proverbes respectivement chinois et allemand. Le premier questionne : Vous laisserez-vous abattre dans l’adversité ? Elle devrait plutôt ranimer vos forces. Le deuxième dit que l’adversité est le creuset où s’épurent les grands caractères, les petits s’y évaporent. Que dire donc de l’Afrique dans ce creuset de toutes formes d’adversités sociales, économiques et politiques ? Si nous nous évaporons à vitesse croissante contrairement à l’Asie en particulier, alors, nous jouons tous très petits! Réveillons-nous car l’heure est très avancée! Dans les sociétés dites modernes, même les poubelles ont droit au recyclage pour le bien socioéconomique! Que devrait-il en être de l’humain qui n’est jamais un produit fini tout au long de son pèlerinage terrestre ? Que devrait-il en être de l’humain qui n’a aucune garantie de ne jamais séjourner à l’hôpital, en prison ou au cimetière ? Faisons gaffe. Grandissons dans le réalisme des combats de la vie moderne. Ça ne peut être que tout bénef pour le pays des Hommes intègres, tout spécialement.
« La plus grande prison du monde est l’Afrique, malheureusement ! Nous sommes tous des prisonniers notoires »
Peut-on donc considérer aujourd’hui que cette affaire est définitivement réglée et au besoin, que vous devriez être réhabilité, ne serait-ce que moralement ?
Réhabilitation (humm) ! Je ne pense pas en avoir besoin. Cette affaire de 1996, soit de 22 ans, était très choquante moralement, mais elle n’aura duré qu’environ quatre mois. Au pire des cas, sa sanction maximale était évaluée à trois mois. On instrumentalise beaucoup une chose qui n’existe plus juridiquement. Mieux, rien de ce qui est brandi par mes détracteurs des âges, n’est nouveau pour tous ceux qui nous suivaient de près depuis des années. En plus, rien de toute cette diffamation haineuse ne peut être confirmé par ceux qui me connaissent sans oublier mes valeurs, convictions personnelles, professionnelles et sociétales. Je souligne que le brave peuple burkinabè a été pris de court. En fait, le public burkinabè ne savait pas grand-chose sur ma modeste personne. Nombreux sont ceux qui ne savaient pas que j’avais déjà servi dignement le pays bien auparavant et que je siégeais comme premier Burkinabè, pour le compte du Burkina Faso et des pays de la région de la CEDEAO, au conseil mondial de l’aviation civile, situé à Montréal, QC, Canada. Combien savaient que j’avais déjà à mon actif des réformes douloureuses pour la bonne santé institutionnelle, technique et financière de l’aviation civile et de la météorologie du pays ? Combien savaient que j’avais à mon actif des réalisations techniques importantes telles (1) la construction stratégique de la tour de contrôle et du bloc technique de Bobo-Dioulasso ; (2) la construction du centre d’informations en vol de l’aéroport (CDIV) de Ouaga ; (3) l’extension de l’aire de stationnement de l’aéroport de Ouaga ; (4) la création de la succursale de l’aviation civile à Bobo ; (5) la réorganisation technique des hadj 2008, 2009 et 2010, et j’en passe. Toutes ces infrastructures ont été réalisées à coûts de milliards de F CFA en moins de trois ans de service et sans imputation sur le budget national du Faso! Par ailleurs, combien savaient que bien que directeur général de l’aviation civile du Burkina Faso, je n’ai jamais été impliqué dans la reconstruction/réhabilitation de l’aéroport international de Ouagadougou ? Combien savaient aussi que j’étais déjà fonctionnaire international bien avant d’être appelé au pays, spécialement pour le redressement des deux secteurs précités ? Je suis très conscient d’avoir fait trop de mécontents pendant mon premier mandat au pays, mais hélas, l’intérêt national devait primer et j’en suis très fier. Tous ceux qui m’ont vu à Montréal peuvent aussi témoigner du rayonnement dont notre pays bénéficiait au sein de l’Organe spécialisé des Nations Unies (OACI). Le peuple burkinabè a été injustement pris de court, le signifierais-je encore, mais dans le fond, c’est un peuple très mûr et culturellement reconnaissant. Il ne cherche qu’à être servi véridiquement et avec abnégation. Malheur à ceux qui cherchent à le bâillonner continuellement, à des fins personnels. Je suis serein et m’en remet totalement à sa sagesse.
Etes-vous prêt à revenir vous installer définitivement au Burkina Faso ?
A votre question, je répondrai pourquoi pas si l’occasion s’y prête? L’oiseau a beau migrer, il finit toujours par revenir avec grande joie au bercail, si les circonstances le lui permettent. Mon attachement à la terre des mes ancêtres est sacré et sacrificiel. Tous mes proches le savent et ce, depuis ma tendre enfance. Il est vrai que j’ai bientôt un total de cinq décennies de vie hors du Burkina Faso, mais cela n’empêche aucunement. Quels privilège et honneur ! Qui voudrait se passer des poulets flambés, des chitoumous de Bobo, et de la simplicité de vie à nous accordés au Faso, en général?
Quelle est votre contribution au développement de la commune d’Imasgho dont vous êtes originaire ?
Par amour pour les arbres généalogiques, je rappelle que je suis originaire de cette région mais que mes racines profondes et historiques proviennent du Passoré. Je me suis toujours donné pour devoir, de partager un tant peu soit-il, ce que l’Eternel m’accorde d’avoir avec, en particulier, les jeunes, les étrangers et les plus défavorisés, partout où les situations m’interpellent. Ce fut aussi le cas lors de mon passage dans le gouvernement de la Transition. A ma demande, mon salaire fut versé dans le compte du ministère chargé de l’Action sociale, destiné aux familles victimes de l’insurrection. Après les inondations du 1er septembre 2009, à mon invitation, une de mes relations américaines est venu au Faso et a remis officiellement la modique somme de six millions de F CFA pour aider nos sinistrés. Bref, Dieu fait le reste. Quant à Imasgho en particulier et au Konkistenga en général, je me réserverai de toute déclaration. Il revient aux peuples et chefs coutumiers de vous répondre. Je demeure un simple serviteur de tous mes semblables. Mon parcours socioprofessionnel et mes convictions me l’imposent.
« Nous refusons de nous réinventer périodiquement pour tacler les défis par nos efforts conjugués »
Roch vient de faire le bilan à mi-parcours de son quinquennat. Quel commentaire en faites-vous ?
Je suis humblement mal placé pour juger le bilan (la résultante) à mi-parcours, d’un chef d’Etat, n’étant ni au pays, ni bien outillé de façon détaillée, pour donner un avis sur toutes les forces concourantes à sa mission. Le président Gbagbo a rappelé que le fauteuil présidentiel n’était pas un banc, mais un siège unique. Ainsi, j’estime qu’à ce fauteuil unique, des réalités uniques pour des personnes uniques (choisies majoritairement) à des périodes uniques. Ce qui est alors important, est une communication intelligente et périodique entre le commandant en chef et son peuple. Cela, me semble-t-il, est l’attente de tous les Burkinabè de la planète pour être situés périodiquement sur ses acquis, ses combats, voire ses manquements ou ratés en vue de l’avancement du pays toujours vers des lendemains meilleurs. Je pense que c’est cela le souhait sincère du plus grand nombre. Nous voulons tous un pays fort et prospère, mais cela est à un prix très onéreux en termes de surpassement de soi, de travail en équipe dans l’ordre et la discipline. Cela étant dit, le bilan du chef de l’Etat est le bilan de toutes les parties prenantes à la gouvernance du pays. Tous devraient assumer collectivement ses acquis et ses insuffisances. Un président est entouré. Ce qu’il prend comme décision, même dans les cas de pressions extrêmes, est généralement la résultante des conseils et orientations stratégiques à lui proposés de manière convaincante. Ma petite expérience me fait croire que le Burkina Faso est à une croisée de chemins exceptionnelle, mais nous nous refusons de cultiver les vrais comportements patriotiques. Nous occultons tous nos vrais combats de développement pour nous atteler à la politique partisane, la critique gratuite, la division, les revendications et la distraction. De ce fait, nous refusons de nous réinventer périodiquement pour tacler les défis par nos efforts conjugués. Il faut que tout cela prenne fin rapidement sinon, nul Burkinabè ne sera gagnant. La reconquête de l’Afrique est en marche et sera progressivement virulente et sans merci. Comme me le rappelait un grand homme : tant pis pour les canards boiteux ! Nous sommes fiers d’être Burkinabè parce qu’il y a un Burkina à la sueur des fronts de tous nos pères fondateurs et mères fondatrices. Nos comportements actuels sont loin d’être le rêve qu’ils ont tous nourri au prix fort payé. Un pays comme le Burkina, doté d’une position stratégique exceptionnelle, si nous n’y prenons garde, peut disparaître à nouveau comme ce fut le cas en 1932. L’Afrique est emprise à de grands changements subtils, mais puissamment orchestrés. Aucun chef d’Etat africain, ni parti politique quelconque, ne pourra faire de miracles durables à lui-seul ; c’est révolu. Nous sommes en plein dans l’ère des réseaux multiformes pour la domination totale du continent exceptionnel des âges (l’Afrique). Grandissons comme une équipe nationale déterminée et sacrificielle, à la recherche de trophées internationaux pour la vraie émergence de notre Nation. Aucune cervelle individuelle ou mieux personne d’autre, fut-elle un partenaire au développement, ne nous sortira du trou, mais nous-mêmes d’abord. Nous n’aurons que nos yeux pour pleurer de honte face à nos enfants et petits-enfants, pour les avoir trahis en leur ayant refusé les bases de pouvoir pour se faire une place dans la cour des grands de leur génération. Il est grand temps que nous cessions de mener de faux jeux ou combats de succès apparents, d’intimidations, d’humiliations, de cupidité, de divisions, d’exclusions entre nous, de divertissements et d’alcoolisme. Imaginons tout simplement un million de Burkinabè qui dépenseraient chacun environ 5000 F CFA pour la bière chaque semaine. Nous en avons pour 5 milliards de coût d’accélération urinaire par semaine, soit 260 milliards de F CFA par an, sans compter les périodes festives et autres occasions. Quelle serait la plus-value nationale d’une telle dépense dans la construction d’une jeunesse compétitive ? Réveillons-nous et mettons-nous au travail, main dans la main. Que toute misère individuelle ou nationale soit répertoriée et qu’elle nous interpelle tous. Assoyons des comportements patriotiques et des actions réelles de construction nationale. Ne soyons pas simplement occupés, mais travaillons véritablement !
« Imaginons tout simplement un million de Burkinabè qui dépenseraient chacun environ 5000 FCFA pour la bière chaque semaine. Nous en avons pour 5 milliards de coût d’accélération urinaire par semaine, soit 260 milliards de F CFA par an, sans compter les périodes festives et autres occasions »
Quelle appréciation faites-vous globalement de la gouvernance de Roch ?
Je ne vis pas constamment au pays. De ce fait, ma réponse à cette question va se rapporter à un constat plus théorique que pratique. Comme dans toute entreprise humaine, il y a certainement des acquis notoires, mais aussi des défis particuliers à relever. Des rapports lus par-ci et par-là, le pays avance difficilement en général, mais encore une fois, cette gouvernance est collective. Je souligne que le président Roch jouit d’un parcours exceptionnel d’homme d’Etat. C’est à lui de capitaliser tout cela de manière excellente pour le pays. Il aura été préparé par le destin, à gravir verticalement les échelons aux niveaux banquier et gouvernemental. Après la banque, il fut ministre, Premier ministre, président d’Assemblée nationale, chef de parti politique principal et membre central de l’opposition. De surcroît, il aura aussi goûté à la disgrâce politique à un moment donné de son parcours élogieux et rare. On voit tout de suite qu’avec une telle expérience, il a tout pour s’élever au-dessus des clivages partisans ; être à l’écoute et pouvoir composer avec toutes bonnes volontés. Il est outillé pour détecter ce qui est faux de ce qui est vrai, voire logique ; pour être rassembleur et constructeur en vue de résultats probants dans les secteurs vitaux du Burkina Faso. Tous les Burkinabè sont à son service, mais c’est vraiment à lui seul que revient la noble et exaltante tâche de construire une symphonie nationale historique et aux résultats probants de la taille de la chanson Alléluia (le Messiah) de Händel. Alors, il faudrait absolument qu’à ce carrefour important pour le Burkina Faso, nous nous surpassions tous, le Président en premier, pour éviter le principe de Peter qui stipule que « dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence » ou que « avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité ». Notons bien que ce principe indexe l’individu, d’où l’importance du travail d’équipe, indépendamment des humeurs personnelles. Un président n’est pas un employé lambda. Il peut être facilement entouré de ses prédécesseurs, de l’opposition, de religieux, d’experts de toutes spécialisations scientifiques, techniques et technologiques, de médias honnêtes, d’OSC et du peuple tout entier, à volonté. Pour l’amour de la Patrie, que les proches du président lui épargnent des suggestions et conseils savamment construits aux fins de règlements de comptes personnels et cupides.
Vu de l’étranger, que pensez-vous de l’ébullition du front social au Burkina Faso ?
Le front social du pays est en ébullition depuis très longtemps. Là aussi, il faut en amont une prise de conscience réaliste et patriotique, suivie d’une communication intelligente pour éclairer les lanternes sur les enjeux, les moyens réels à disposition et les sacrifices à consentir de haut en bas, individuellement et collectivement. Le problème est mondial et intrinsèquement lié au fossé grandissant dans la répartition des richesses entre parties prenantes gouvernantes, les classes ouvrières et les masses laborieuses. En Afrique, en particulier, dans la majorité des pays, les plus grandes sociétés sont les Administrations publiques et de plus en plus, les partis politiques et alliés. Les syndicats sont aussi pour la plupart bureaucratiques et purement revendicatifs. Ainsi, la création de richesses ne fonctionne pas à sa vitesse maximale et compétitive. Nos terres sont principalement vouées à l’agriculture de rente. Nos industries sont majoritairement des succursales importées et généralement amputées du droit de propriétariat local. Toutes nos dépenses contribuent à la fuite des capitaux de manière croissante depuis les indépendances ; du panier de la ménagère du village à tous les niveaux urbains. Notre modèle de développement met la charrue avant les bœufs ; l’édition de textes, l’émotion et la polémique devant l’organisation de rigueur, les principes et le travail constructif. On veut tout et rapidement sans sacrifice local et projections à long terme, mais par rapport aux mandats électoraux. Alors, on se laisse charmer et piéger par des systèmes d’endettement de plus en plus construits sous forme de sables mouvants, de génération en génération. C’est ce modèle faussé à la base qui provoque des tensions sociales croissantes. De plus, la convoitise, voire l’hypnotisme des masses, savamment construit par les biais des films et images glorieuses instantanément importées d’ailleurs, ne peuvent qu’attiser les ébullitions sociales et les tentatives d’évasion des jeunes de ces quartiers pénitentiaires de plus en plus étouffants. Le Burkina Faso n’est pas une particularité, mais sa propre détermination pour s’en sortir intelligemment et en équipe inclusive, l’est absolument.
« Il faut prendre au sérieux la diaspora et respecter la parole à elle donnée »
Quelle importance donnez-vous au forum de la diaspora qui se tiendra bientôt au Burkina ?
C’est un forum très important. Je salue hautement cette belle initiative. La diaspora d’un pays est très importante pour son rayonnement international. Elle est complémentaire aux parties prenantes nationales. Ce n’est donc pas pour rien que les pays les plus riches et puissants de la planète, y attachent une attention de première importance. Elle apporte des plus-values inestimables par le biais de plusieurs créneaux. Toutefois, la responsabilité fondamentale revient aux parties prenantes nationales, d’accepter tout aussi humblement le travail d’équipe avec la diaspora. Evitons de manipuler et de politiser notre diaspora, voire de la saboter purement et simplement dans ses efforts de contributions nationales. C’est donc ici l’occasion de réitérer que la réussite sociale et professionnelle de chaque membre de toute diaspora du Tiers-monde, établi dans les pays dits riches, est au prix de grands surpassements de soi, voire d’humiliations, de sérieux défis surmontés et de compromis faits. La diaspora burkinabè n’est pas une exception à cette règle générale. Alors, pour que notre diaspora puisse vaillamment se donner corps et âme au développement du pays, ne serait-ce qu’à l’instar de ce qui a lieu dans plusieurs de nos Etats frères de la sous-région, il faudra absolument la protéger des chercheurs nationaux de vieux cadavres et des fabricants de fantômes. Il faudra aussi savoir protéger les investisseurs et investissements que cette diaspora apportera au pays. Il faut prendre au sérieux la diaspora et respecter la parole à elle donnée. Certains pays en sont fort conscients depuis longtemps que nous. Ils ont mis sur pied des organisations dynamiques tant institutionnellement que juridiquement, pour la cause. Que nos banques et institutions parlementaires s’y mêlent aussi bien.
Peut-on compter M. Dieguimdé parmi les participants ?
Non ! Au fait, les participants sont bien désignés, du moins du côté du Canada. Ce sont des jeunes très patriotes et vaillants. Succès !
Le vote effectif de la diaspora est annoncé pour 2020. Y croyez-vous ?
J’y crois car je n’ai pour le moment aucune raison valable d’en douter. L’aboutissement de ce processus de manière massive et sans complications inutiles, sera un coup de maître des gouvernants et parties prenantes actives actuels. La Patrie le leur revaudra sûrement. L’importance socioéconomique et politique de la diaspora n’est plus à démontrer. Il faut alors cesser de faire de ses membres des citoyens périphériques par rapport aux nationaux ; un peu comme des électrons qui gravitent autour du noyau d’un atome, quand viennent les moments de votes présidentiels. Les membres de la diaspora ne sont pas des citoyens secondaires. Ils sont pleinement burkinabè comme tous les nationaux. C’est un droit fondamental. Nous devons vivre et contribuer ensemble au développement du pays. Fêtons les 60 ans de souveraineté nationale avec ce cadeau au peuple burkinabè situé partout dans le monde. Prions et franchissons cette étape importante pour le bien et la fierté de tous les Burkinabè.
Selon vous, quel est le meilleur schéma pour parvenir à une réconciliation véritable au Burkina Faso ?
Ce serait prétentieux de ma part de vous dire que je dispose du meilleur schéma pour parvenir à la réconciliation nationale. Néanmoins, à mon humble avis, il faut arrêter avec le cycle d’exclusions et de règlements de compte. Œil pour œil, dent pour dent, tous les Burkinabè finiront, en très peu de temps, par être aveugles et édentés. Dieu a créé un monde de complémentarité à tous les niveaux; arrêtons alors de nourrir la rancœur, l’égoïsme et l’orgueil. Pensons à ce que nous perdons tous par ce cycle vicieux de haine et de polémiques politiques interminables. Selon les exemples de réussite en la matière, tous les belligérants doivent être intégrés dans la recherche de solutions durables. Dans notre cas d’espèce, je pense qu’il faut écouter attentivement et respectueusement le CFOP, ainsi que tous nos chefs coutumiers et religieux, constitués en un seul corps. La famille burkinabè doit connaître clairement ses vrais combats, amis et adversaires. Il nous faut tenir compte de plusieurs ramifications historiques et spirituelles qui existent entre nous et qui vont très au-delà de nos sensibilités et calculs personnels, clivages et frontières problématiques. L’Evangile de Marc 3 :24-25 ne dit-il pas que “Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut subsister ; et que si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut subsister ?” Allons courageusement à la réconciliation nationale de manière empathique, humble et totalement inclusive. Faisons appel à la sagesse traditionnelle et religieuse, aux plans national et sous-régional, s’il le faut. Sa Sainteté le Pape Jean Paul II ne posait-il pas la question suivante: « De quelles souffrances l’humanité n’est-elle pas affligée parce qu’elle ne sait pas se réconcilier ? » Ne nous sommes-nous pas suffisamment affligés de maux inutiles depuis belle lurette? Les signes de nos souffrances ne sont-ils pas visibles et croissants à nos yeux? Si oui, alors la réconciliation est impérative et elle se veut sacrificielle et honnête. Payons tous ensemble son prix ultime, les politiques en premier et de toute bonne foi.
« Mes relations actuelles avec Me Gilbert sont très fraternelles à mon humble avis ; à moins qu’il me contredise. Nous nous parlons de temps en temps »
Avez-vous des ambitions politiques au Burkina Faso ?
Oui, si ambitions politiques signifiaient ambitions de pouvoir seulement être au service de son pays en particulier et de l’Afrique en général, avec abnégation et pragmatisme, sans jamais se distancier un tant peu de l’amélioration continue du quotidien des masses laborieuses. C’est cela, me semble-t-il, la mission ultime et historique du politique africain. Est-ce qu’une telle conception est encore possible de nos jours ? Voilà l’opportunité historique et politique mise à la disposition du politicien contemporain de l’Afrique. Comment établir enfin une politique africaine capable de défaire nos chaînes et de relever nos affronts et humiliations multiformes vécus depuis le 8ème siècle à date ? Par plus de discours que de résultats concrets, des rassemblements à n’en plus finir, des promesses intenables et des comportements incongrus?
Avez-vous des nouvelles de Yacouba Isaac Zida qui vit au Canada ?
Très honnêtement, pas du tout. J’ai appris comme tout le monde qu’il y est depuis quelques années, mais à ce jour, nous ne nous sommes ni rencontré ni parlé.
Quelles sont vos relations actuelles avec Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA ?
Mes relations actuelles avec Me Gilbert sont très fraternelles à mon humble avis ; à moins qu’il me contredise. Nous nous parlons de temps en temps. Il est très spécial à mon cœur. Il est celui qui m’a donné le privilège et l’honneur de rentrer du Sénégal pour servir mon pays, pour la toute première fois de ma vie. Il me connaissait à peine, mais très tôt, il m’a appuyé dans mes convictions. Nous avons eu un parcours professionnel excellent et avec des résultats probants, grâce à son soutien ferme. Je ne peux pas l’oublier. Qu’est-ce qu’on n’a pas essayé de faire pour nous diviser ? Bref, j’ai pour lui une affection et un grand respect. Par conséquent, quelles que soient les adversités de la vie, il a mes prières et je me dois d’être pour lui et sa famille, un vrai frère.
Avez-vous quelque chose de particulier à dire au peuple burkinabè ?
Moi, au peuple burkinabè ? Comme on le dit en langue anglaise : You are kidding (vous blaguez) ! Je ne jouis d’aucune légitimité sur ce point. Je suis simplement du peuple. On est ensemble et mélangé. Nous sommes une famille nationale. Le sang qui coule dans nos veines respectives est noble, tolérant et combatif. Nos pères et mères fondateurs ont beaucoup sacrifié pour leur unité et la nôtre, la création de ce pays et ses valeurs intrinsèques, la paix et le bonheur à travers le monde, en Europe et en Asie tout particulièrement. Capitalisons tous ces acquis, la main dans la main, pour un futur heureux aux générations montantes. Si cela est possible ailleurs, ça peut l’être sans ambages au pays des Hommes intègres. C’est une question de détermination absolue. Aimons-nous donc les uns les autres. A cœurs vaillants rien d’impossible !
Je terminerai en exprimant ma reconnaissance aux Editions « Le Pays » pour cette opportunité à moi offerte pour m’exprimer dans les colonnes du journal.
Propos recueillis par Michel NANA