HomeOmbre et lumièreLE M/PRSCA A PROPOS DU MEETING DU CFOP : « Il n’y a vraiment pas lieu de perturber le régime actuel »

LE M/PRSCA A PROPOS DU MEETING DU CFOP : « Il n’y a vraiment pas lieu de perturber le régime actuel »


Le Mouvement/Plus rien ne sera comme  avant (M/PRSCA)  était face à la presse, hier, 26 avril 2017, à Ouagadougou. Au cours des  échanges avec les Hommes de médias, le coordonnateur national du M/PRSCA, Idrissa Nogo, a demandé   la suppression pure et simple de la Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER). Il s’est aussi prononcé sur le meeting populaire de l’opposition, prévu pour le 29 avril prochain.

 

Décidément, les appels à la dissolution de la CODER se multiplient. Après, entre autres, les familles des victimes de l’insurrection populaire, le Mouvement citoyen pour l’ancrage de la démocratie (MOCAD), c’est au tour du  Mouvement/Plus rien ne sera comme  avant (M/PRSCA)  de donner de la voix en demandant  la dissolution pure et simple de la coalition. « Nous demandons la suppression pure et simple de la CODER, parce que si c’est un parti politique, il faut que l’autorité revoie comment recadrer ce groupuscule, ce conglomérat d’individus qui,  hier seulement,  étaient à la base de nos malheurs et nos pleurs, et veulent aujourd’hui nous montrer le chemin de la réconciliation »,  a déclaré le coordonnateur national du M/PRSCA, Idrissa Nogo, lors de la conférence de presse du mouvement, le 26 avril 2017.  Selon ses propos,  si cette coalition  est légalement constituée, demander sa dissolution serait une paire de manches. Toutefois, a-t-il soutenu,  la « CODER nous pose problème ». « Des gens qui,  hier,  ont soulevé le monsieur (NDLR : entendez  Blaise Compaoré) dans les cimes de l’espérance, de l’espoir, dans le firmament en applaudissant à rompre tous leurs doigts (…) et  tiennent aujourd’hui un langage dans un registre contraire, c’est de la pitrerie, de la farce. Ils veulent seulement se servir du canal de la réconciliation pour mieux rebondir, parce qu’ils sont en perte de vitesse, en train de s’éteindre politiquement », a affirmé M. Nogo pour qui les membres de la CODER veulent « se servir de la réconciliation pour revenir au devant de la scène politique ». Il a ajouté qu’« au Burkina Faso particulièrement, les gens aiment user et abuser de la terminologie réconciliation. C’est trop facile ».

Interrogé sur le bien-fondé du meeting populaire de l’opposition prévu pour le 29 avril prochain, le coordonnateur du M/PRSCA a laissé entendre qu’il n’y a pas lieu de perturber le régime actuel qui existe il y a à peine deux ans. « S’il y a une manifestation comme celle du 29 avril qui veut nous faire croire qu’hier était meilleur qu’aujourd’hui, nous ne nous inscrivons pas dans cette dynamique. Le régime actuel a été démocratiquement élu, donc il n’y a vraiment pas lieu de le perturber, puisque c’est l’électorat et de façon générale la population  qui va le juger au terme de son mandat. On ne peut pas dire à quelqu’un de dégager ou lui mettre la pression sociale pour qu’il tombe. C’est indécent et malsain. Je ne m’inscris pas dans cette dynamique… », a-t-il soutenu.

 

Donner du temps au temps

 

A son avis, même si le meeting n’a pas pour objectif de chasser le régime en place, il vise tout de même  à le « fragiliser », le « perturber »… Pour lui, le problème des Burkinabè est

qu’ils sont pressés, alors que pour un parti qui est là il y a à peine deux ans, la mise en train ne peut se faire du jour au lendemain. Pour ce faire, il estime qu’il faut donner du temps au temps. Par ailleurs, il a confié qu’ «au regard des signaux tant dans les domaines économique, social que politique, le Burkina Faso se porte mieux ».

Le pays se porte mieux, et à ce titre, M. Nogo encourage la Haute cour de justice « à aller dans la dynamique du changement, des vrais procès qui montrent que la Justice est indépendante… ». Il s’est  réjoui de l’ouverture du  procès des membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré, prévu pour ce 27 avril, lequel procès « fait renaître l’espoir chez les Burkinabè ». Tout en saluant et félicitant le « courage et l’esprit d’indépendance » de la Haute cour de justice,   le coordonnateur Nogo s’est voulu tout de même « plus prudent » et attend « qu’elle pose des actes concrets majeurs avant de croire à cette résurgence-miracle ». Parce que, a-t-il relevé, depuis un certain temps, la Justice militaire, la Justice de droit commun, la Justice ordinaire tout court, joue avec les nerfs des Burkinabè. Et de souhaiter que « l’orgueil retrouvé par la Haute cour de justice indique idéalement la voie  à la Justice militaire qui a toujours, dans ses tiroirs poussifs, le dossier jauni du coup d’Etat de septembre 2015 perpétré par l’ex-RSP, avec à sa tête le général Gilbert Diendéré ».

Interpellé sur la crise qui secoue le M/PRSCA, le coordonnateur Nogo a refusé de se prononcer sur le sujet tout en affirmant que quand l’occasion se présentera, une conférence de presse sera organisée à cet effet. 

 

Colette DRABO

 

 


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