HomeA la uneLA NOUVELLE DU VENDREDI : Déesses de droit et célibat

LA NOUVELLE DU VENDREDI : Déesses de droit et célibat


Pétrie d’humour, lorsqu’une amie étudiante en licence de droit m’en parla un soir avec le sourire, je crus qu’elle me promenait par une bonne blague.

– Maintenant lorsqu’un homme, dans l’intention de me faire la cours demande, je dis que je suis étudiante en marketing, en géographie, en SVT ou tout simplement en lettres modernes. Cela encourage au début, après on verra.

 

Nous avons bien rigolé du sujet. Curiosité d’écrivain, cette remarque sonna comme une cloche dans mon esprit. Je tentai les jours suivants d’introduire le sujet dans mes discussions,  histoire de sonder les mentalités.

 

Et, surprise des surprises !

 

Chers amis, au pays des Hommes intègres, malgré leurs charmes angéliques, leur classe à couper le souffle et leur vocabulaire aussi soigné et taillé sur mesure qu’une horloge suisse, les étudiantes célibataires en faculté de droit peinent à trouver l’âme sœur sur le chemin des études. Et pire encore après l’exercice d’une fonction dans leur domaine. Et fait encore marquant, un prince charmant dans le monde universitaire. Allez-y comprendre ! Triste constat mais amère réalité.

– Elles connaissent trop par cœur leur droit justement. Comme la démocratie, le droit est bon pour la rue. Mais en famille ou dans le foyer, convenez que c’est autre chose.

 

– Une étudiante en droit pour épouse ? Mais vous plaisantez ? On se connait trop, souligna un étudiant en 3e année de droit.

 

– Faites une enquête auprès des avocates, magistrates ou notaires et vous verrez le taux élevé de célibat par rapport aux femmes d’autres domaine, soutint un spécialiste de la question. Ma cousine est magistrate et célibataire à 46 ans.

 

Les arguments pour éviter la femelle du droit ne manquent pas. A se demander  en quoi l’étude du droit vient-elle faire dans le choix d’une compagne pour la vie ?  En quoi l’étude d’un domaine influence t-il la personnalité en faisant peur plus d’un ?

 

Mystère absolu !

 

Au Faso et peut-être sous d’autres cieux africains, la maîtrise du  droit fait-il vraiment fuir les hommes ?

 

Et mon amie étudiante en droit, toujours avec le sourire défend :

– C’est  la précaution du  voleur à la tire qui retient sa main en présence du gendarme qui l’observe. Le mâle moderne burkinabè, tenant farouchement à son prestige de dominateur absolu, spécialiste et expert de coups bas, falsificateur et alchimiste du mensonge à la vérité, jaloux discret de la réussite féminine,

par précaution préfère prendre ses distances, éviter une épouse qui sait lire dans  son eau sale et boueuse. Une compagne qui saura efficacement se défaire et se défendre au besoin devant les juridictions compétentes.

 

A couteaux tirés, le procès risque d’être long et éprouvant pour les deux parties. Et un bon consentement à l’amiable vaut toujours mieux que la vérité d’un tribunal, dit-on.

 

Dans l’espoir d’une réconciliation avec le mâle, chères déesses du droit visez  le juste milieu en  évitant d’appliquer à la lettre le droit publique dans l’intimité du foyer et en famille.

 

Cultivez la mesure dans une société africaine avec sa richesse culturelle  et ses croyances indéracinables.

 

Dans l’attente d’une suite favorable, que ma plume modeste et impartial ne tombe pas dans l’oreille de sourds

 

Messieurs les célibataires du pays des Hommes intègres, je vous prie d’agréer et de sauver la galanterie en prenant avec douceur et sincérité la main tendue de nos princesses expertes du droit et du savoir-vivre à l’africaine.

 

Au détriment des clichés, que l’amour triomphe !

 

Je repasse mon boubou blanc de fêtes et à bientôt dans les mairies pour le meilleur en amortissant le pire.

 

Ousséni Nikiema 70-13-25-96

[email protected]


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