HomeComoé infosNOYADE D’UN RETRAITE A BANFORA : Son compagnon du jour fatal interpellé par la police

NOYADE D’UN RETRAITE A BANFORA : Son compagnon du jour fatal interpellé par la police


La Police de Banfora a procédé à l’interpellation d’un sexagénaire en milieu de semaine dernière. Répondant au nom de ST, il lui est reproché, selon nos sources, de n’avoir pas assisté son compagnon que les eaux de la petite retenue du secteur 3, sur la route de Tangora, ont emporté et noyé dans la nuit du 1er septembre 2015. Retour sur les faits qui ont valu à ce retraité d’être interpellé puis présenté au parquet du Tribunal de grande instance (TG)I de Banfora.

ST et HT sont deux amis de longue date et à ce qu’on dit, ils sont tous deux retraités de la SN SOSUCO. Le 1er septembre 2015, ils avaient un programme commun : se rendre dans le village de Tangora, à un dizaine de kilomètres de Banfora pour présenter leurs condoléances à une famille éplorée. C’est ST qui s’est rendu au domicile de son ami pour le chercher dans la matinée du 1er septembre. Leur séjour prend fin dans le village de Tangora, alors que la nuit était déjà tombée. Si à l’aller la traversée de la rigole dans la zone non lotie du secteur 3 de la ville de Banfora n’a pas posé de difficulté majeure, cela n’a pas été le cas au retour, car une grande pluie s’était abattue sur la Cité du Paysan noir et le cassis évacuait l’eau comme il le pouvait. Au cours de la traversée de celui-ci (le cassis), les deux amis ont fait une chute. La force de l’eau, selon les propos de témoins rapportés par nos sources, entraîne HT vers l’autre bout du cassis. Des témoins qui ont aidé ST et sa monture à gagner l’autre bout du radier, attestent l’exactitude de ce fait, en affirmant qu’ils ont vu HT être emporté par les eaux. Ils ont ensuite alerté les sapeurs-pompiers avant de continuer leur route. En partance pour Niangoloko, ils ont dû emprunter un autre passage. Mais, selon notre source, le vieux ST n’a pas attendu l’arrivée des sapeurs-pompiers pour quitter les lieux. Si fait qu’à leur arrivée, les soldats du feu ne pouvaient obtenir la moindre indication. Ils ont donc regagné leur caserne. ST s’est également rendu tranquillement à son domicile où il passa la nuit sans prendre la peine d’informer la famille de son infortuné compagnon. Entre- temps, un enfant de ST apprend en ville que son papa est resté dans les eaux sur la route de Tangora. Il l’appelle et est rassuré que tout va bien. Puis, c’était au tour des membres de la famille de H T de s’inquiéter face au retard accusé par leur père. Il était 22 h lorsqu’ils tentèrent de joindre leur père sur son portable. A leur grande surprise, c’est ST qui décroche et les rassure que tout allait bien et qu’ils étaient tous deux chez lui à la maison. Ainsi rassurés, les membres de la famille de HT pouvaient dormir tranquillement. C’est donc au petit matin que la vérité allait éclater. En effet, aux premières heures de la matinée, un autre passant est renversé par les mêmes eaux qui n’avaient rien perdu de leurs forces. Mais ce dernier qui était à vélo parvient à se tirer d’affaire. Il fait appel aux pêcheurs du voisinage pour « repêcher » son vélo. Ce sont ces derniers qui découvriront le corps de HT au cours de la fouille du marigot. Les sapeurs-pompiers ont été appelés à la rescousse. Le corps sans vie de HT sera sorti des eaux en présence d’un de ses parents qui l’a formellement identifié. Ce dernier dépêche son épouse pour porter la triste nouvelle à la famille de HT. C’est à ce moment que ST s’était finalement décidé à se rendre au domicile de son défunt ami pour raconter ce qui s’était réellement passé et remettre le téléphone qui se trouvait avec lui. Face au courroux de la famille, il a dû écourter sa visite. Dans la Cité du Paysan noir, les commentaires vont bon train sur cette noyade et certaines sources attestent que ST a été conduit au TGI de Banfora dans la soirée du 7 septembre 2015.

Mamoudou TRAORE

 


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