HomeA la uneOMERTA SUR LA SANTE DE BOUTEF :L’Algérie ne mérite pas cela

OMERTA SUR LA SANTE DE BOUTEF :L’Algérie ne mérite pas cela


« L’Algérie en fauteuil roulant ». C’est ce titre, oh combien évocateur, que nous utilisions au lendemain de la réélection attendue du président algérien, Abdelaziz Bouteflika. On se rappelle qu’à l’issue d’UN long séjour médical à Paris, Boutef était rentré quelques jours seulement avant la présidentielle. On se rappelle aussi qu’il s’était rendu en fauteuil roulant, dans les locaux du Conseil constitutionnel où il avait déposé sa candidature pour la présidentielle d’avril dernier. Cette image d’un chef d’Etat malade pour ne pas dire impotent qui tient à présider aux destinées de toute une nation, avait choqué plus d’un. D’aucuns avaient même accusé le Conseil constitutionnel algérien de complicité grave, pour avoir accepté la candidature d’un homme que tout le monde sait malade voire sénile. La preuve vient d’en être  donnée puisque pas plus tard que le week-end écoulé, le président Bouteflika a été une fois de plus admis dans une clinique dans le Sud de la France, pour 48 heures. Comme on pouvait s’y attendre, cette nouvelle hospitalisation a été frappée du sceau de la confidentialité, les journalistes et autres curieux ayant été tenus éloignés par des dizaines de policiers déployés pour la circonstance.

Pourquoi tant de mystère ? De quoi ont peur les autorités algériennes ? Autant de questions que l’on peut se poser. De deux choses l’une. Soit Boutef, lui-même, malgré sa santé chancelante, tient à mourir au pouvoir pour bénéficier de funérailles nationales, soit comme le pensent certains, il est l’otage de ses proches qui l’utilisent autant que faire se peut pour protéger leurs intérêts, l’alternance étant pour eux un risque énorme et synonyme de fin des haricots.

L’Algérie a besoin d’un souffle nouveau

 Cette deuxième hypothèse est d’autant plus plausible que l’on se demande, toutes proportions gardées, si Boutef, depuis son accident cardio-vasculaire cérébral, est encore conscient des actes qu’il pose. On a l’impression qu’on lui fait dire certaines choses en tant que chef de l’Etat. Autrement dit, l’Algérie, depuis un certain moment, semble gouvernée par procuration. On a un président élu par le peuple, mais qui, dans la praxis, ne gouverne pas. C’est le frère, Saïd Bouteflika, qui semble tout faire. C’est lui qui, à ce qu’on dit, prend toutes les décisions importantes.

Du reste, l’homme qui a en charge la Communication du président, est soupçonné d’avoir signé des décrets présidentiels à la place de Boutef lors de son hospitalisation.

L’Algérie a certainement besoin d’un souffle nouveau. Elle n’a pas besoin de donner au reste du monde, l’image d’un pays aussi mal en point que son président. Non, l’Algérie ne mérite pas cela.

En tout cas, il est temps que Boutef, pour autant qu’il soit lucide, se ravise en rendant le tablier, lui qui, il faut le dire, a déjà apporté sa pierre à l’édification de l’Algérie.

Son renoncement au pouvoir fera autant de bien à l’Algérie qu’à lui-même. S’il a eu un temps pour le pouvoir, il doit à présent se donner le reste de temps à passer parmi les mortels, pour le repos ; entièrement pour le repos. C’est bon pour le corps, c’est bon pour l’esprit.

Boundi OUOBA


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