HomeOmbre et lumièreOPERATION TROIS MILLE TROIS CENT TRENTE-TROIS CHARRUES : Les artisans locaux crient à l’exclusion

OPERATION TROIS MILLE TROIS CENT TRENTE-TROIS CHARRUES : Les artisans locaux crient à l’exclusion


Ceci est une lettre ouverte que des artisans forgerons-soudeurs adressent au ministre de l’Agriculture, des ressources halieutiques, de l’assainissement et de la sécurité alimentaire. Ils lui demandent d’intervenir auprès du bailleur pour que soient prises en compte les réalités des artisans locaux ; toute chose qui contribuera à l’amélioration de leurs conditions de vie. Ils le disent à travers leurs représentants. Lisez plutôt !

 

Monsieur le ministre

Dans le cadre de l’appel d’offres Europ Aid/1374901/SUP/BF ; lot 1 : 3333 charrues asines CH6, lancé par vos services pour l’acquisition de matériel agricole au profit des ménages de producteurs et productrices vulnérables de trois régions d’intervention du PSAN-BF (Nord, Boucle du Mouhoun et Est), nous venons solliciter auprès de votre haute bienveillance, une intervention auprès du bailleur afin que les 3333 charrues asines CH6 , lot 1, prennent en compte les réalités des artisans locaux ; ce qui va générer du travail dans plus d’une centaine d’ateliers et partant, nourrir des milliers de personnes. Toute chose qui contribuera à l’amélioration des conditions de vie des populations.

En effet, l’opération 30 mille charrues qui a été réalisée dans les années 1990, et tout récemment la première phase de l’opération 100 000 charrues menée avec succès par l’ensemble des artisans des 13 régions du Burkina, illustre parfaitement notre compétence à exécuter les charrues au niveau local.

Que deviendront alors les centaines d’artisans jadis formés par les structures d’Etat tels que le Centre national d’équipement Agricole (CNEA), l’Atelier Pilote de Construction de matériel agricole (APICOMA) et le CNPAR qui est devenu le

Centre d’évaluation et de formation professionnelle (CEFP) du ministère de la Jeunesse et de la formation professionnelle qui continue de former des artisans pour la promotion de l’auto-emploi ?

Les critères de pré- qualification de l’appel d’offres excluent les artisans de la compétition car il est exigé :

– Une caution de 20 millions

– Un chiffre d’affaires moyen de 200 millions

– Un marché similaire de 400 millions.

C’est à se demander si ces critères ne visent pas encore un opérateur économique comme en 2014, qui a importé les charrues au détriment de centaines d’artisans locaux.

Les partenaires que sont les bailleurs qui prônent la lutte contre le chômage peuvent-ils refuser de donner du travail aux artisans locaux que nous sommes ?

D’ailleurs pourquoi prévoir un délai d’exécution de 300 jours pour ce marché alors que les artisans peuvent le faire en 90 jours seulement ?

Nous pensons que c’est par de telles opérations que nos autorités devraient nous soutenir dans le cadre de l’auto-emploi.

La date du dépôt des dossiers étant prévue pour le 12 janvier 2016, nous vous prions, Monsieur le ministre, d’user de votre sens de responsabilité pour nous rétrocéder ce minimum vital afin que nous puissions nourrir nos familles.

Ceci est un cri de cœur de centaines d’artisans forgerons-soudeurs.

Ouagadougou, le 28 décembre 2015

Ont signé les représentants des artisans

– Ouédraogo Zacharie

– Zampaligré Sibiri

– Tiendrébéogo Rasmané

– Taïta Jacques

– Zouré Romain

– Yaméogo Jacques

 


No Comments

Leave A Comment