HomeA la uneOPPOSITION POLITIQUE BURKINABE : La CODER est née pour acter la réconciliation

OPPOSITION POLITIQUE BURKINABE : La CODER est née pour acter la réconciliation


La Coalition pour la démocratie et la réconciliation nationale (CODER) a animé à Ouagadougou, une conférence de presse le 16 octobre 2016, sur la cérémonie de signature du protocole d’accord reliant les huit partis politiques qui la composent. Cette cérémonie marque le lancement des activités du regroupement politique porté hier sur les fonts baptismaux. Une coalition dont l’offre politique s’articule autour des questions de paix, de justice, de réconciliation nationale, de relance de l’économie nationale, de travail et de sauvegarde de la démocratie, selon les conférenciers membres fondateurs.

 

« La mise en œuvre d’une justice des vainqueurs, d’une justice sélective, conduit de manière inéluctable à l’exacerbation des rancœurs, remplit de haine et d’orgueil, le cœur du soi-disant vainqueur, celui du présumé vaincu qui, du coup, est accusé et reconnu ipso facto coupable de tous les péchés d’Israël ». Ce sont les mots de Rasmané Ouédraogo, président de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), 2e  vice-président de la CODER, à la lecture de son manifeste selon lequel « le Burkina Faso ne mérite pas de tomber dans le perpétuel recommencement  des antagonismes et des affrontements ». Raison pour laquelle cette nouvelle coalition, composée des partis politiques, à savoir l’ADF/RDA, le CDP, L’Autre Burkina/PSR, Le Faso Autrement, LR, la NAFA, le RSR et l’UNDD, « tend la main et appelle toute la classe politique nationale, tous les leaders d’opinion à la saisir pour qu’ensemble, nous remettions  le peuple burkinabè au travail », selon le manifeste lu par le 2e vice-président, Rasmané Ouédraogo. Pour la CODER, « les évènements des 30 et 31 octobre 2014 ont suscité l’espoir d’un avenir meilleur pour bon nombre de Burkinabè, mais les légitimes espoirs ont été déçus et la situation ne cesse aujourd’hui de se détériorer ».  Nul besoin d’être un observateur averti, selon la Coalition, pour savoir que le pays va mal, et sur tous les plans. Le manifeste de la CODER indique que sur le plan social, des rancœurs ont remplacé des rancœurs et la méfiance est généralisée. Les indicateurs économiques qui étaient déjà au rouge vif il y a quelques mois sont en train de virer, les uns après les autres, au noir, inexorablement, poursuit le manifeste. Plus loin, il relève que « la mise au placard des cadres ayant servi le régime déchu engendre le ralentissement de l’effort de conception et de mise en œuvre des plans et programmes pour le développement ». Outre « l’insécurité sans cesse croissante », le manifeste précise que l’appareil judiciaire, « dernier rempart contre les dérives autoritaires, d’où qu’elles proviennent », est « presqu’exclusivement formaté pour le châtiment des anciens alliés, aujourd’hui déclarés parias  de la république ». Si la Coalition dit ne pas percevoir à l’horizon des prémices de changement à la situation qu’elle a dépeinte, du fait, dit-elle, de « l’esprit de revanche et d’exclusion » dont est mue l’équipe dirigeante qu’elle estime « incapable d’apporter la rupture et le vrai changement conformément aux aspirations exprimées par le peuple », elle a fait sienne la maxime selon laquelle « qui vit d’espoir ne meurt pas de chagrin ».

 

La CODER reconnaît les fautes et erreurs du passé

 

La CODER reconnaît les erreurs du passé et appelle chaque acteur de la vie socio-économique et politique du pays à prendre conscience de sa responsabilité dans les maux que le Burkina a connus depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, a souligné Rasmané Ouédraogo, deuxième vice-président de la CODER, dans le manifeste. « Aucune nation ne peut se construire dans un climat de méfiance et de suspicion tel que cela se vit aujourd’hui au Burkina Faso », précise le manifeste de la CODER. Le président de la CODER, Ablassé Ouédraogo de Le Faso Autrement, a appelé les Burkinabè à un dépassement de soi, pour aller vers une véritable réconciliation nationale, sans quoi, « il sera vain de relancer le pays économiquement ». La CODER, à son avis, est un cadre de dialogue, de concertation, d’action politique et de recherche de la cohésion sociale, de l’unité et de la réconciliation nationale des Burkinabè. Aussi a-t-il lancé un appel solennel au chef de l’Etat pour ouvrir un dialogue national inclusif, rassembler les Burkinabè et travailler  pour un lendemain enchanteur. La coalition serait-elle un front à l’image de la Coalition des forces démocratiques pour un vrai changement ? Pour Gilbert Noël Ouédraogo, premier vice-président de la CODER, lui et ses camarades travaillent à la mise en place d’une charte au sein du Chef de file de l’opposition politique, laquelle charte prévoit, dit-il, la possibilité pour les formations politiques membres de s’organiser par sous-groupe, selon les affinités des uns et des autres pour mieux travailler. C’est dans ce cadre que la CODER a été créée à l’image d’autres coalitions, à l’entendre. La création des coalitions ne met pas en cause la légitimité de l’institution Chef de file de l’opposition, selon Gilbert Ouédraogo pour qui avec les coalitions, les « attaques se feront sur plusieurs fronts ». La CODER comporte, du point de vue organisationnel, une instance d’orientation qui est la conférence des présidents des formations politiques membres, un comité technique d’action et de coordination des activités qui est l’instance opérationnelle et des structures de coordination  territoriale au niveau décentralisé.

 

Lonsani SANOGO

 

 


Comments
  • Certaines erreurs de forme et de fond ont été commises sous la transition en 2015 .Elles étaient essentiellement dues à la précipitation dans l’adoption de lois et de décisions sans analyse objective de leur pertinence et opportunité. Si la transition qui ne disposait que d’une année et qui avait des parlementaires peu expérimentés en matière de législation peut avoir des circonstances atténuantes pour certains actes incongrus, les tâtonnements et errements actuels de l’Assemblée nationale ne sont pas tolérables. Les taxes foncières votées en 2016 par l’assemblée nationale sont fortement contestées par les populations et même par le syndicat des travailleurs des impôts qui accusent le régime de vouloir faire payer sa mal gouvernance par les populations. Paradoxalement, le président de l’Assemblée Salif Diallo qui a soutenu le vote de cette loi, fait ensuite volte-face pour déclarer que l’imposition de la taxe foncière sera injuste tant qu’il n’aura pas une informatisation du cadastre, car certains risquent de payer et d’autres pas .Voilà un exemple de cacophonie et de précipitation pour des décisions non muries. Le même régime avait proposé en conseil des ministres, la création de postes de secrétaires généraux adjoints dans les ministères et ce projet fut un mort-né suite à la réprobation populaire pour l’inutilité d’une telle décision. Pendant que le ministre de la santé s’est rendu tristement célèbre avec l’affaire CAMEG et que cela est en train de créer une asphyxie du système sanitaire national, le président de l’Assemblée le pousse publiquement à aller de l’avant dans ses actes impopulaires, sous le prétexte qu’il existe une mafia à nettoyer à la CAMEG. Le ministre de la santé n’est pas un exemple de patriote compétent et honnête pour apporter des changements qualitatifs dans la santé publique. Ces comportements et soutiens anachroniques de l’Assemblée nationale ne crédibilisent pas l’institution et ne rassurent pas sur la qualité du travail parlementaire. Ce serait encore une gaffe monstrueuse si le président du parlement oriente les transformations statutaires de la CAMEG de la forme associative à celle d’une société d’Etat .Car, les bailleurs de fonds ne soutiendrons plus la CAMEG et elle n’aura pas de capacités propres d’avoir une santé économique à l’instar de la SONABEL ,de l’ONEA ou de la CNSS pour assurer l’approvisionnement normal des services de santé publics dont la trésorerie est faible et paralysée par la lenteur administrative de déblocage de fonds. Ce serait un projet qui mourra de sa belle mort comme la SONAPHARM, cette société d’Etat, autrefois chargée de l’approvisionnement en médicament. De même, le blocage actuel de la CAMEG ne pourra être efficacement supplée par des officines privées qui ne continueront pas d’approvisionner les services de santé publics à crédit pendant longtemps et s’exposer à la faillite, puisque les circuits de paiements étatiques sont extrêmement longs. Que les autorités (Président du Faso, Premier ministre, Président de l’Assemblée nationale) prennent le temps et le soin de bien penser leurs projets avant de décider. Qu’ils s’entourent de conseillers éclairés et crédibles et non pas d’opportunistes décriés comme le ministre de la santé et sa bande d’incompétents régionalistes agités.

    18 octobre 2016
  • Si la CODER veut vraiment acter la réconciliation, elle devrait dès à présent participer à toute forme de séance de catharsis nationale, afin de faire collectivement l’état des lieux et envisager toute réparation morale ou matérielle. Ce qui ouvrira la voie à une vraie réconciliation nationale, sinon toute fuite en avant ne produira que des illusions et prolongera aux calendes grecques cette réconciliation nationale. Au-delà, des intérêts partisans, familiaux ou de clans, il faut couragement porter les intérêts supérieurs du pays qui sont plus importants que toute autre considération. Courage et Salut !

    18 octobre 2016
  • MALHEUREUSEMENT EN VOUS SUIVANT ON A PLUTÔT L’IMPRESSION QU’ON VEUT PASSER PAR PERTES ET PROFITS TOUS CEUX QUI SONT Tombés, SUR L’AUTEL DE LA RÉCONCILIATION NATIONALE ALORS QUE CELA ME SEMBLE LAXISTE ET IRRESPONSABLE. VOUS VOULEZ FAIRE DE L’AMALGAME COMME LORS DE LA JOURNÉE DITE DE PARDON OU TOUT LE MONDE ÉTAIT COUPABLES ET VICTIMES A LA FOIS. ON NE VEUT PLUS DE CELA. DE TOUTE FAÇON TOUS LES MOYENS ONT ÉTÉ Utilisés POUR VOUS EMPÊCHER ALORS DE PARVENIR A LA FORFAITURE DE MODIFICATION DE L’ARTICLE 37. VOUS VOUS ÊTES Obstinés. PAS QUESTION DE VOULOIR QUE D’AUTRES PAYENT AVEC VOUS PARCE QU’ILS AURAIENT Participé A UN MOMENT Donné AU SYSTÈME. C’EST VOUS LES RESPONSABLES DE CE QUI EST Arrivé , ALORS ASSUMEZ. DE TOUTE FAÇON IL Y A EU UN TEMPS ICI OU LES PRÉSUMÉS SORCIERS N’ONT PAS ÉTÉ SEULEMENT Chassés MAIS CARRÉMENT RÉDUITS. ET TOUT ÇA ON A Trouvé DES INTELLECTUELS POUR LE JUSTIFIER. CHERS MESSIEURS CESSEZ DE VOULOIR EMBARQUER TOUT LE MONDE DANS VOTRE PAQUEBOT. A LA LIMITE ON PEUT COMPRENDRE QUE VOUS VOULIEZ LA Magnanimité DU PEUPLE. CELA EST NORMAL ET JUSTE. MAIS CESSEZ LES FUITES EN AVANT. EN RÉALITÉ VOUS NE REGRETTEZ RIEN DE CE QUI S’EST Passé . SINON LE CDP AURAIT Évité DE REPOSITIONNER COMPAORE COMME LEUR PRÉSIDENT D’HONNEUR. VOUS VOUS Moqué EN FAIT DE TOUS ..

    21 octobre 2016

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