HomeFocusORGANISATION CHAOTIQUE DU BAC AU MALI C’est à l’image du pays !

ORGANISATION CHAOTIQUE DU BAC AU MALI C’est à l’image du pays !


L’affaire de fraudes massives au Baccalauréat, session 2014, qui a défrayé la chronique au Mali, continue d’alimenter la polémique. En effet, le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC), un des principaux syndicats d’enseignants, a demandé, jeudi dernier 14 juin, l’annulation pure et simple des épreuves du BAC.

Le Mali a mal sur le triple plan sécuritaire, administratif et politique

Mais le gouvernement malien ne veut pas l’entendre de cette oreille. Il affirme avoir pris des dispositions pour limiter les dégâts. Et on peut, d’une certaine manière, le comprendre. Il est évident que la reprise du BAC nécessite beaucoup de moyens humains, mais aussi financiers et la mise en place d’un dispositif sécuritaire surtout au Nord du pays, toujours en proie aux attaques terroristes. Or, il n’est pas certain que le Mali dispose actuellement de suffisamment de moyens pour prendre en charge la réorganisation du BAC. Mais, aux yeux des syndicats de l’éducation, la reprise du BAC est une nécessité car les tricheries constatées constituent une honte nationale. En outre, la crédibilité du BAC de 2014 au Mali est en jeu. Un autre argument de taille : certains pays de la sous-région pourraient refuser le BAC malien de cette année à cause de cette fraude à grande échelle. En tout cas, le moins que l’on puisse dire c’est que cette affaire vient démontrer que le Mali a mal sur le triple plan sécuritaire, administratif et politique. En tout état de cause, ces fraudes massives à l’examen du BAC, montrent bien que les nouvelles autorités de Bamako n’ont pas encore réussi à forger le Mali nouveau que les Maliens attendent depuis l’élection d’Ibrahim Boubacar Kéita (IBK).

Les valeurs morales se sont écroulées au Mali

Après l’achat de l’avion présidentiel qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, suivi de la débâcle de l’armée malienne à Kidal, on pensait qu’IBK parviendrait à redorer son blason. Hélas ! Ce cafouillage monstre lors de l’examen du BAC est la preuve que Kankélétigui (homme d’honneur), ou ce qu’il en reste encore, peine toujours à s’affirmer. Or, lorsque la tête est malade, le corps en pâtit. Toujours est-il que la ministre malienne de l’Education nationale, Togola Jacqueline Marie Nana, devrait, sans délais, rendre le tablier comme l’exigent certains Maliens. Certes, elle dit assumer ses responsabilités, mais est-ce suffisant? Assurément, non. Il en faut bien plus pour que le citoyen lambda malien ait encore confiance en ses dirigeants. Et sur ce plan, on peut dire que Boubeye Maïga, qui avait la charge de la Défense, a montré le chemin après la déroute de l’armée malienne à Kidal. Pourquoi les autres n’en feraient-ils pas autant? En vérité, après l’ère Soundjata Kéita, les valeurs morales d’intégrité et de dignité se sont écroulées comme un château de cartes au Mali. Et c’est peu de dire que ces fraudes massives sont à l’image du pays. Le mieux pour les autorités de Bamako, c’est de reprendre sinon totalement, du moins partiellement l’examen du BAC car cela y va de l’image du pays, déjà ternie, et de la crédibilité de ce premier diplôme universitaire.

Dabadi ZOUMBARA


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