HomeA la unePILLAGES CONSECUTIFS A L’INSURRECTION POPULAIRE : Le marché du riz prend un sérieux coup

PILLAGES CONSECUTIFS A L’INSURRECTION POPULAIRE : Le marché du riz prend un sérieux coup


Les mouvements sociopolitiques survenus au Burkina les 30 et 31 octobre derniers, ont eu un impact négatif certain sur l’économie du pays. En plus d’avoir saccagé et incendié des biens matériels appartenant ou supposés appartenir au clan de Blaise Compaoré, des vandales ont profité de l’occasion pour piller des magasins et autres lieux de commerce. En effet, de la Zone d’activités diverses  (ZAD)  à la zone industrielle de Kossodo en passant par le centre-ville, plusieurs magasins stockant des produits de première nécessité, notamment le riz, ont été saccagés.  Ainsi, plusieurs tonnes de riz, une denrée de forte consommation au Burkina, ont été pillées par des indélicats qui revendaient des sacs qui coûtent environ 20 000 F CFA à moins de 5000 F CFA. Comment se porte alors le marché du riz après les pillages ? Quelques commerçants de Ouagadougou nous ont éclairés sur la question, le 6 novembre 2014.

Un décor peu familier s’est planté dans la ville de Ouagadougou, après l’insurrection populaire intervenue les 30 et 31 octobre derniers. En effet, il n’était pas rare de constater, dans plusieurs artères de la ville, des personnes transportant des sacs de riz avec les moyens dont ils disposent. Des sacs de riz qu’ils ont pillés ou qu’ils ont achetés avec des pilleurs. Depuis lors, ils sont rares, les commerçants qui estiment que ces scènes de pillage de stocks de riz consécutifs à l’insurrection populaire du 30 octobre dernier n’ont pas d’impact sur la vente du riz. Tout en condamnant fermement les pillages constatés çà et là, Issa Silga, commerçant installé non loin du rond-point des 1 200 Logements, que nous avons approché le 6 novembre 2014, confie que les pillages n’ont pas impacté ses affaires et qu’il n’a pas de problème quant à l’écoulement de son riz. Dans la même veine, Jean Tiendrébéogo, boutiquier demi-grossiste et détaillant de riz au secteur 30 de Ouagadougou, confie que pendant et après les pillages, ses clients continuaient d’acheter le riz avec leur propre argent, refusant de se mêler de près ou de loin à ces actes déplorables. Selon lui, lorsqu’on a un minimum de dignité, on n’ose pas utiliser le fruit du pillage pour nourrir sa famille. Et de saluer ceux qui ont su garder leur dignité, en refusant d’aller piller les magasins et d’acheter les produits issus des pillages. Cependant, il avoue avoir pleuré en voyant les vandales à l’œuvre car, a-t-il confié, lorsqu’on connaît la valeur des choses, ça ne peut que faire mal de voir des gens piller un magasin. Expliquant qu’il sait comment les commerçants souffrent, Jean Tiendrébéogo ajoute qu’il est sûr qu’après des enquêtes, on se rendra certainement compte que certains commerces ont été vandalisés injustement, car n’ayant rien à voir avec le clan Compaoré à qui le peuple en voulait.

Chez d’autres commerçants par contre, c’est un autre son de cloche. « Ça ne va pas, le riz ne se paie plus », lance Ibrahim Ouédraogo, vendeur de riz au secteur 30, dès qu’on lui a tendu le micro. A l’en croire, le nombre de kilogrammes de riz qu’il arrivait à vendre par jour avant le pillage est aujourd’hui divisé par trois. Selon lui, l’explication de cette chute vertigineuse de son chiffre d’affaires sur la vente du riz est simple : les gens n’ont plus besoin de riz, car ils en ont suffisamment acheté pendant le pillage ; les sacs de riz de 50 kilogrammes se vendaient parfois à 2 000 F CFA. Et de se demander comment on peut être malhonnête au point d’utiliser le fruit du « vol » pour nourrir sa famille. Et de confier qu’il craint une inflation du prix des denrées qui ont été pillées. Pour Abdoul Moumouni Tapsoba également, c’est le calvaire depuis les pillages. «  En ce qui concerne spécifiquement la vente du riz, cela a influencé négativement le marché. Je vendais 2 à 3 sacs de riz par jour ; mais depuis les pillages, je n’en ai vendu aucun. De même, les bidons d’huile ne se vendent plus. Seuls les clients fidèles continuent d’acheter normalement les produits qu’ils avaient l’habitude de prendre », a-t-il dit. Parlant d’une possible inflation, Abdoul Moumouni Tapsoba ajoute qu’il a encore son ancien stock, mais qu’un tour au marché lui avait permis de constater qu’il y avait une pénurie d’huile. Tout comme Abdoul Moumouni Tapsoba, Idrissa Ouédraogo attribue la mévente de son riz aux pillages : « Depuis les pillages, je n’arrive plus à liquider mon riz comme auparavant. Sur 20 clients, un seul est susceptible de payer du riz. Cela s’explique car beaucoup ont pillé et stocké des sacs de riz chez eux. C’est donc normal que ces derniers n’aient plus besoin d’en acheter », a-t-il lâché, presqu’en colère.

En somme, tous les commerçants que nous avons rencontrés sont unanimes sur une chose : ils condamnent fermement les actes de pillage, d’où le cri du cœur de Jean Tiendrébéogo : « Il faut que les uns et les autres comprennent qu’on est tous citoyens du Burkina et que ce comportement doit être proscrit de nos habitudes, car cela ne fait pas honneur à notre patrie. Qu’on se batte pour une cause, cela est normal. Mais qu’on en arrive à piller les biens des gens, c’est inconcevable. J’espère qu’on ne verra plus de telles scènes à l’avenir ».

Thierry Sami SOU


Comments
  • Mes cher plaignants c est vraiment déplorable les actes de vandalisme que certains citoyens ont perpétré suite aux évènement du 30 mais si vous etes des croyants dites vous que tout ce que Dieu fait est bon s il se trouve que les bien pillé appartiennent vraiment au propriétaire vous verrez que dieu va les rembourser tot ou tard que ça soit eux meme ou qu’a leurs progénitures l acquis d une personne ne se perd jamais tu n as pas vu EBOMAF qui malgré les pertes 2 000 000 000frs CFA environ qu il a subit est encore allé donner de l argent au malades a l hôpital tu peu comprendre ce geste ?ce que nous devons comprendre dans la vie c est accepté ce que le créateur nous donne DIEU seul sait pourquoi tel ou telle chose est arrivée, ayons toujours le courage d accepter ce qui est vrai

    7 novembre 2014
    • le problème est que par la loi du karma, le pays passera par une période difficile vu le nombre important de ceux qui ont enfreint la loi du karma. de nombreux pilleurs ont pose des actes pas parce qu’ils avaient faim, mais par simple méchanceté, cupidité, animosité, bestialité. tout comme les politiciens ripoux chasses, de nombreux burkinabè paieront pour ce mauvais karma. le pays aussi, par voie de conséquence. malheureusement! bizarre, que les burkinabè n’aient pas réalise qu’ils ont paye pour tous les mauvais actes poses par les CDR et autres groupes révolutionnaires qui ont fait du mal a tant de burkinabè abusivement et impunément. la révolution sankariste, n’était-elle pas la Révolution Culturelle Chinoise a la burkinabè avec toutes ses tares. dommage qu’a peine sorti de 27 ans de purgatoire, ce peuple se soit jeté dans un autre!

      10 novembre 2014
  • Los jovenes del pais de hombre intergro son como los monos otros estan construiendo y otros esatan destruiendo.
    Es normal de pedir vuestros derecho pero no estropear los cosas u robar .
    El dia 30 y 31 lo que hiciste los jovenes no es cntre el president es otros cosas saliste con corazon muy negro

    7 novembre 2014
  • la patrie ou la mort,nous vaincrons!!!!!

    7 novembre 2014
  • c’est Vraiment deplorable que des individus que je qualifierai de triste qui savent profiter des situations quelles soient bonnes ou non pour s’enrichir.Que Dieu eloigne notre pays des individus du genres qui ternissent chaque les actions honorables des personnes qui ont soif de justie. Au finish c’est si ces derniers ont saboter l’action du mouvement des honnetes citoyens et ainsi donner l’occasion aux mauvaises langues de dire ce qu’ils veulent. Dans l’avenir il faut que la population soit plus regardant pour extirper ces genres d’individu de leur rang. Ceux qui ont osé payer un sac de riz a 2000 f sont meme pire que les vandales. Comment comprendre que des individus qui pretende marcher contre l’injustice sont aussi injuste a ce point; Je vous assure que si ces voleurs étaient a la place du pouvoir je ne suis pas sur qu”ils feront mieux

    9 novembre 2014

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