HomeLa chronique du fouPLAFONNEMENT ANNONCE DES PRIX DES PARCELLES A USAGE D’HABITATION AU BURKINA : Une mesure salutaire qui nécessite un suivi  

PLAFONNEMENT ANNONCE DES PRIX DES PARCELLES A USAGE D’HABITATION AU BURKINA : Une mesure salutaire qui nécessite un suivi  


Encadrer le prix des parcelles à usage d’habitation au Burkina Faso! C’est le défi que le ministère de l’Urbanisme, des affaires foncières et de l’habitat (MUAH) s’est donné pour mission de relever. Et il a déjà annoncé la couleur, avec une première étude commanditée  le 19 mars dernier, visant à  fixer un prix plafond de ces parcelles et limiter la spéculation foncière. En attendant de voir l’effectivité de cette mesure, l’on peut déjà se réjouir de l’initiative qui, il faut le dire, vient à point nommé. En effet, pour une mesure opportune, c’en est une. Car, dans ce pays qui vit une pauvreté officielle, comme dirait l’autre, on assiste, paradoxalement, à une flambée exponentielle des prix des parcelles à usage d’habitation. Si fait que celles-ci ne sont réservées, jusque-là, qu’à des privilégiés. Et ces derniers, dans leur soif insatiable de faire fortune et ce, au détriment des plus pauvres, font un véritable braquage des parcelles qu’ils détiennent parfois par dizaines voire plus, et amplifient, sans pitié, la surenchère. C’est donc dire que la mesure du département en charge de l’urbanisme viendra démocratiser l’accès au logement décent; une politique que le gouvernement a longtemps prônée, mais qu’il a toujours eu du mal à mettre en œuvre. Cela dit, cette mesure sonne comme une nouvelle chance qui lui est donnée pour enfin atteindre son objectif.

 

Le gouvernement est attendu au pied du mur

 

Et cela est bien possible pour peu qu’il fasse bien les choses en ne commettant surtout pas le péché originel de l’inapplication des textes. En effet, les bonnes mesures, les bonnes lois, ce n’est pas ce qui manque dans ce pays. De bonnes propositions, il y en a toujours eu. Mais là où les dirigeants ont le plus souvent péché, c’est dans l’application de ces lois et mesures. Pour preuve, la loi portant fixation du bail locatif, adoptée le 22 décembre 2015 et promulguée le 28 décembre de la même année, reste toujours ineffective. Et moi, fou, c’est ce qui me sidère. Je ne comprends pas.C’est dire si le gouvernement est attendu au pied du mur pour ce qui est de la mise en œuvre de la mesure visant à plafonner les prix des parcelles à usage d’habitation. En tout cas, il devra assurer un suivi rigoureux de cette mesure une fois qu’elle sera officialisée. Il ne devrait surtout pas hésiter à prendre des mesures vigoureuses voire contraignantes pour l’effectivité de cette disposition qui viendra notamment soulager les moins nantis. Cela dit, étant moi aussi confronté aux problèmes de logement, j’ai un autre plaidoyer à faire auprès des plus hautes autorités. En effet, dans leur volonté d’offrir un toit à chaque citoyen, je voudrais les inviter à se pencher également sur la question des prix des matériaux de construction, notamment le ciment, le fer, les tôles, le sable, etc. Je les exhorte à travailler à faire baisser les prix de sorte à faciliter l’accès de ces matériaux à toutes les bourses possibles. C’est en cela, j’en suis convaincu, que le gouvernement pourra considérablement accompagner chaque Burkinabè à s’offrir un toit dans la dignité.

 

«Le Fou»

 


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