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POINT DE PRESSE DU GOUVERNEMENT : Un taux de croissance de 6% attendu en 2019


Le 20 décembre 2018, à Ouagadougou, le traditionnel point de presse du gouvernement a mis face aux journalistes, les ministres Remis Fulgance Dandjinou de la Communication et de l’Economie et des finances, Hadiza Rosine Coulibaly/Sori. Pendant une heure de temps, les grandes lignes du Budget de l’Etat, exercice 2019, adopté récemment par le Parlement et les questions d’actualité ont constitué l’essentiel des échanges.

Le budget de 2019, extrait du PNDES, traduit les priorités annuelles du pays définies dans le référentiel économique, élaboré dans un contexte particulier de fragilité où la forte demande sociale, la situation d’insécurité et le climat social peu serein laissent peu de marges au gouvernement, puisque les ressources domestiques, celles mobilisées auprès des PTF supportent aussi le fonctionnement de l’administration alors que les marges d’investissement sont faibles, à entendre le ministre de l’Economie. En dépit du contexte économique global, le gouvernement entend relever le défi d’un taux de croissance de 6% en 2019, fait-elle comprendre, contre un taux de 5,9% en 2017 et contre un taux de 5,6% en 2016. N’eut été le billet de l’insécurité, le pays aurait pu atteindre le taux de croissance de 7%, se convainc-t-elle, précisant que le potentiel existe à cet effet, mais le problème de sécurité pèse beaucoup sur les objectifs de développement. Le déficit budgétaire ne devrait pas excédER 3% du PIB, (un objectif que l’Exécutif s’est assigné en 2019) alors que ce taux était de 5% en 2018. Le taux d’inflation devrait aussi être maîtrisé, dans la dynamique des engagements, avec une maîtrise des prix des produits pour accroître le pouvoir d’achat en 2019, selon Rosine Coulibaly/Sori. Le taux d’endettement de 70% maximum a été acté par l’Exécutif, au niveau du budget 2019, à l’entendre, même si le Burkina ne respecte pas du tout un certain nombre de critères à l’échelle communautaire. Le Burkina passe pour le dernier de la classe à l’échelle UEMOA avec un taux de pression fiscale convenu de 20 % que le pays risque de ne pas atteindre même en 2019, malgré les efforts, confie la ministre. Le ratio masse salariale/ressources domestiques s’est totalement détérioré depuis 2016, à l’entendre, avec un ratio de 55%. Pourquoi ? L’héritage des conséquences et des engagements de la loi 081, les conséquences des engagements du gouvernement vis-à-vis des partenaires sociaux, impactant significativement les marges, soit 334 000 000 000 de F CFA de dépenses de personnels en 2013 (année normale avant la crise), 700 000 000 000 de F CFA en 2018 et plus de 800 000 000 000 de F CFA en 2019. Réduction de marges d’intervention oblige, l’Exécutif s’est décidé à concentrer ses interventions sur des secteurs sociaux comme la Sécurité, l’Agriculture qui est le secteur qui concentre le maximum de personnes les plus pauvres. Ce qui fait du budget 2019 un budget sincère de vérité, pro-pauvre, dit-elle. Pro-pauvre, puisque le gouvernement a décidé de maintenir un certain nombre de dépenses sociales au profit des couches les plus vulnérables dans des secteurs comme l’Education, l’Eau et assainissement avec zéro corvée d’eau, la Santé avec la gratuité des soins, foi de la ministre. Et les chiffres avancés sont les suivants : 26% du Budget 2019 contre 10,74 % en 2018 initialement pour l’Education ; 13% du Budget 2019 pour la Santé, 19,68 % du budget 2019 pour la Sécurité et la Défense en 2019. En gros, 52% du budget 2019 pour l’ensemble des secteurs tels que la Santé, l’Education, l’Enseignement supérieur, la Famille, l’Eau et assainissement, la Jeunesse.

Dépenses d’investissement en baisse

De nouvelles mesures fiscales ont été introduites au niveau du Budget 2019, vu qu’il n’existe pas de marges au niveau domestique pour couvrir un certain nombre de besoins. L’imposition, par exemple, des véhicules à 4 roues, les boissons sucrées (en plus des boissons alcoolisées et le tabac), les billets d’avion, les parfumeries, etc. Un mode d’imposition sur le réel et non à la source, précise-t-elle. Des réformes sont maintenues aussi pour professionnaliser le travail, lutter contre la fraude et s’assurer qu’en 2019, les textes adoptés en matière de loi sont appliqués en 2019. Est de cela la taxation des propriétés bâties et non bâties, signe que le budget est bien pro-pauvre, selon la ministre. Sur les motivations servies à certains agents de l’administration, le Parlement a interpellé l’Exécutif sur ce qu’il a considéré comme « dépenses extrabudgétaires » qu’il fallait arrêter ou limiter en tenant compte de la soutenabilité du Budget. Pour la ministre, les Burkinabè se sont battus pour l’équité et la justice sociale, la démocratie, et le gouvernement s’est engagé via le PNDES pour cela alors que les contraintes sécuritaires depuis 2015 plombent l’élan du gouvernement depuis 2016. Le gouvernement s’efforce de gérer la conjoncture née de cette situation en sauvant l’essentiel en attendant, indique-t-elle. Entre 2018 et 2019, les investissements, tous fonds confondus, ont chuté de 20% et les dépenses d’investissement sont estimées à plus de 626 000 000 000 de F CFA en 2018 contre une 790 000 000 000 de F CFA, soit une baisse nette de plus de 160 000 000 000 F CFA, selon les chiffres avancés. Cela, parce que le budget est absorbé par le fonctionnement de l’administration. Les primes de motivation ou de rendement versées à certains agents de l’Etat ont été abordées. Mais, à diplôme égal, rémunération égale, pour éviter des frustrations chez des agents publics. Telle est la marche en vue, apprend-on. La prime de rendement, basée sur la performance, n’est pas remise en cause, dit la ministre. Quant à la prime de motivation, servie aux agents de certains ministères, elle est basée, entre autres, sur les pénalités, les recouvrements contentieux et ne doit pas excéder 25% de la rémunération de l’agent. Le ministre Remis Fulgance Dandjinou a laissé entendre que le Burkina Faso est éligible au Compact régional, différent du Compact existant déjà validé, et concerne les secteurs de l’Energie, du Transport, de l’Economie numérique. La question des péages, abordée à la conférence, fera l’objet d’une gestion rigoureuse pour atteindre leur plein rendement, selon la ministre de l’Economie.

 

Lonsani SANOGO


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