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PRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVES 2015 : Un Pacte de bonne conduite adopté


Dans la perspective d’élections présidentielle et législatives d’octobre prochain apaisées, les acteurs de la vie politique du Burkina ont adopté un pacte de bonne conduite. C’était à l’issue du séminaire-atelier des acteurs politiques, des médias et des organisations de la société civile, initié par le Conseil supérieur de la communication. La cérémonie de clôture de ladite rencontre s’est tenue dans la salle des Banquets de Ouaga 2000, le 3 juin 2015.

 

Organisations de la société civile, partis politiques et médias ont adopté, par acclamation, un Pacte de bonne conduite, après la lecture qui en a été faite par Yaya Sawadogo, représentant du  Parti de la renaissance nationale (PAREN). Ils se sont ainsi engagés pour une « campagne élégante et pour une acceptation des résultats des prochaines échéances électorales ». C’était le 3 juin dernier, lors de la clôture de l’atelier-séminaire qui les avait réunis à Ouagadougou, à l’initiative du Conseil supérieur de la communication (CSC). Un pacte de bonne conduite de 17 articles qui sera signé dans les prochains jours, issu des 2 jours de réflexions durant lesquels les participants audit atelier-séminaire ont passé en revue, entre autres, les enjeux de l’information en période électorale, les règles qui encadrent la gestion de la couverture médiatique des activités des acteurs. Il s’agissait pour le CSC, d’expliquer aux participants à l’atelier, les règles qui encadrent la gestion de la couverture médiatique des élections et les cadres d’expression qui leur sont offerts. Cela, pour des joutes électorales élégantes, respectueuses des différences, des dispositions légales et règlementaires ainsi qu’à l’acceptation des résultats des urnes lors des échéances électorales à venir.

 

Œuvrer à des élections apaisées

 

La présidente du CSC, Nathalie Somé, s’est réjouie que l’atelier ait débouché sur l’engagement solennel de tous les acteurs, à travers l’élaboration et l’adoption du Pacte de bonne conduite. « Cet engagement est un symbole fort pour tous les Burkinabè, l’opinion nationale et internationale et se veut l’expression de l’attachement des acteurs aux idéaux de paix et de démocratie », a-t-elle dit. Et de poursuivre que l’histoire retiendra l’acte hautement patriotique et républicain qui vient d’être posé. En outre, elle a invité tous les acteurs de la vie politique à s’approprier les dispositions contenues dans le Pacte de bonne conduite et à œuvrer à sa vulgarisation auprès des sympathisants et militants des formations politiques, des organisations de la société civile et des rédactions des différents médias. «Nous voulons espérer qu’au soir du 11 octobre 2015, le Burkina Faso aura encore réussi un challenge : celui d’être parvenu à organiser des élections libres, transparentes et surtout apaisées à l’issue d’une transition post-insurrectionnelle », a ajouté Nathalie Somé.

Il est à noter que l’atelier-séminaire a connu la participation du président du Conseil supérieur de la communication du Niger, par

ailleurs président du Réseau des instances africaines de régulation de la communication (RIAC), Abdourahamane Ousmane, venu partager l’expérience de son pays.

 

Thierry Sami SOU

 

 

 

 

Nathalie Somé à propos de la suspension des émissions interactives

 

« Nous avons été contraints de prendre cette mesure, dans le souci que la liberté de presse et d’opinion soit respectueuse des droits fondamentaux reconnus aux citoyens. Elle a suscité beaucoup de réactions et surtout beaucoup d’incompréhensions, compréhensibles pour nous. Le Burkina, en matière de liberté de presse, s’enorgueillit du classement mondial de 46e sur 180 devant des nations comme les Etats-Unis et de 1er dans l’espace francophone africain. Mais que vaudrait cette liberté, si la liberté de ton qui la caractérise peut être source de fracture sociale, donc une menace à la paix chèrement payée lors de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 (…) ? Et comme vous l’avez vu, dans toutes les familles, surtout quand elles sont à l’échelle d’une corporation, il y a des divergences épisodiques qui ne doivent pas sacrifier l’essentiel. Nous l’avons tous si bien compris que nous sommes parvenus à un accord, à travers l’adoption d’un référentiel consensuel et d’une charte de bonne conduite des émissions d’expression directe, signée le 29 mai dernier par les promoteurs des médias audiovisuels. Au-delà de tout, le challenge qui est le nôtre doit nous conduire à tourner cette page, pour nous atteler à l’organisation d’une couverture médiatique apaisée des futures élections. »

 

 

 

 

 

QUELQUES ARTICLES

 

Article 1 er :

Les parties prenantes au présent Pacte s’engagent a œuvrer pour la sauvegarde de la paix, de la concorde sociale et de l’unité nationale par l’acceptation des diversités d’options et d’opinions politiques et le rejet de la violence sous toutes ses formes.

 

Article 4 :

Les débats et les discours politiques doivent être circonscrits à une saine émulation des idées, à la critique des programmes politiques et aux suggestions destinées à améliorer la gouvernance démocratique et la promotion du développement. Ils ne doivent pas traiter de la vie privée, de l’appartenance confessionnelle, sociale, régionale ou ethnique d’un candidat ou d’un citoyen.

 

Article 6 :

Les candidats, partis politiques ou formations politiques, s’engagent à ce que le contenu de leurs supports de communication soit respectueux des dispositions du Code de la publicité, du Code électoral et de toute autre disposition règlementaire en la matière.

 

Article 8 :

Les candidats aux scrutins s’engagent à bannir de leurs discours et programmes politiques, le mensonge, la diffamation, les incitations à la fraude et à la corruption électorales ainsi que tout comportement tendant à abuser de la bonne foi de l’électorat.

 

Article 10 :

Les médias publics s’engagent à assurer un traitement égalitaire, équilibré et équitable des candidats ou formations politiques prenant part aux scrutins. Les journalistes s’interdisent tout traitement et/ou propos partisans ou malveillants à l’égard des candidats, des partis politiques et de leurs programmes, et tout dénigrement des partis politiques ou des candidats.

 

Article 14 :

Les parties prenantes s’engagent à recourir aux voies légales pour tout

règlement de différends qui viendraient à les opposer du fait du non-respect par une des parties des règles convenues.

 

 


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