HomeA la unePROBLEME DE TERRE A GARGHIN : Sommés de déguerpir, les populations appellent l’autorité à la responsabilité  

PROBLEME DE TERRE A GARGHIN : Sommés de déguerpir, les populations appellent l’autorité à la responsabilité  


 

Les populations de la zone non lotie de Garghin au quartier ouaga 2000  ont organisé le 20 mars 2016 une Assemblée générale (AG) suite à la sommation de déguerpir que l’Entreprise BTM-Immobilier a adressée à nombre d’habitants du quartier le 05 mars dernier. Face à ce que les populations ont qualifié d’ « expropriation forcée » de leurs terres, celles-ci, avec à le soutien des membres du Mouvement de Solidarité pour le droit au logement (MSP DRO.L), section de Garghin, ont échangé entre les populations concernées par le problème foncier en vue de mettre tout un chacun au même niveau d’information et interpeller l’autorité compétente afin qu’elle se penche dans les  meilleurs délais sur le problème en vue d’une solution, au nom de la paix.

 

Le problème foncier en question ne date pas d’hier, selon les populations de Garghin réunies en AG autour des organisateurs de la réunion, afin de s’informer sur l’évolution de la situation. Les populations sont visiblement préoccupées par la question de terre et leur forte mobilisation pour la réunion de ce 20 mars 2016 est, de l’avis de beaucoup d’entre eux, le signe d’une détermination à jouir de la propriété des terres qu’elles ont acquises depuis 2003. En effet, lorsque les premiers habitants de Garghin s’installaient en 2003 sur les terres qu’elles ont acquises, l’entreprise BTM disposait déjà de 5 maisonnettes érigées sur une aire délimitée par des gardiens de l’entreprise. Ce sont 50 hectares de terres qui ont été cédées à l’entreprise BTM, a confié un des animateurs de l’AG qui a fait comprendre que le problème aujourd’hui fait suite à la volonté de l’entreprise BTM d’aller au-delà de ses 50 ha, pour occuper des terres appartenant à des populations. Selon les responsables de la section MSP PRO.L présents à cette AG, l’entreprise BTM n’a pas présenté jusque-là des documents de propriété  de la terre qu’elle veut annexer. Ils ont précisé que la mairie de l’arrondissement 12 dont relève le quartier dit n’avoir pas connaissance de document qui donne la propriété de la surface de terre concernée à BTM. Pour Moustapha Nikièma, un des propriétaires de terre, l’entreprise BTM n’est pas loyale et veut faire la force aux populations à travers la sommation de déguerpissement. Il estime que l’entreprise BTM doit faire en sorte que la symbiose règne entre elle et les populations de Garghin. « Un problème de terre, c’est quand il n’y a pas de communication entre acteurs concernés » a-t-il souligné, sinon, pour lui, le problème a bel et bien une solution. Les populations ne sont pas contre BTM selon Moustapha Nikièma, qui a indiqué que les réalisations de BTM feront la fierté du quartier, pourvu que l’entreprise ne viole pas le droit des autres. Pour Moustapha, la SONATUR, la direction générale de l’urbanisme, BTM, les populations et les représentants des propriétaires terriens peuvent, à travers le dialogue trouver une issue heureuse à ce problème. Pour El Hadj Boukaré Kaboré, nul ne peut injustement exproprier les populations de Garghin de leurs terres et elles opposeront à son avis une farouche résistance à la sommation de déguerpir. Ouédraogo Thérèse avec ses camarades femmes s’aligne derrière Moustapha et Boukaré et elle s’est dit confiante que ce qui oppose BTM et les populations finira par consacrer leur droit à la terre.

Sur quelle base le huissier a-t-il émis la sommation de déguerpir ?

 Le secrétaire générale chargé de la médiation et des relations extérieures  du MSP DROL, Gilles Bié Innocent Bagoro, qui était présent à l’AG des populations de Garghin a expliqué que le mouvent a rencontré l’huissier qui a émis la sommation de déguerpir pour faire arrêter la sommation Il a fait savoir que sa présence répond à la nécessité d’encadrer les membres de la section de Garghin dans le cadre de la solidarité pour leur droit au logement L’appui du MSP DROL  a consisté aussi à relever l’historique de l’arrivée de BTM à Garghin, à renseigner les populations sur les rencontres qui ont eu lieu avec les autorités administratives et les services habilités à propos du problème de terres qui remonte à 2009. Pour le délégué du quartier, El Hadj Hamidou Simporé se souvient de la rencontre du 21 mars 2012 avec les maire et préfet de Komsilga, le commandat de la brigade de Komsilga, le maire de Bogodogo, la SONATUR et l’Urbanisme, rencontre à laquelle l’entreprise BTM n’a pas répondu. Ce jour, a-t-il confié, les autorités ont clairement dit que BTM ne dispose pas de papier lui donnant droit aux terres ou parcelles qu’il veut annexer aujourd’hui. Il se dit très surpris par l’attitude du huissier qui soutient que l’entreprise BTM dispose d’un document légal de propriété au point d’émettre en son nom une sommation de déguerpir. Pour le délégué de quartier El Hadj Hamidou Simporé, BTM veut créer des problèmes aux autorités. Il a appelé  ces dernières à prendre leur responsabilité pour éviter des tensions sociales à l’avenir ,car, a-t-il souligné, les populations de Garghin ne permettront jamais à l’entreprise BTM de les exproprier injustement de leurs terres.

Lonsani SANOGO


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