HomeA la unePROJET DE LOI SUR LES LIBERTES RELIGIEUSES : Le consensus avant tout !

PROJET DE LOI SUR LES LIBERTES RELIGIEUSES : Le consensus avant tout !


S’il y a une actualité nationale que je suis ces derniers temps avec une attention particulière, c’est bien la polémique autour du projet de loi sur les libertés religieuses. En effet, a peine a-t-il été annoncé qu’il provoque déjà une véritable levée de boucliers. Car, certains y voient plutôt une grave atteinte à la liberté de conscience et de culte telle que reconnue par notre Constitution. Ce qui pourrait être préjudiciable à la cohésion sociale si chère à notre pays connu pour être un exemple de tolérance religieuse dans la sous-région, pour ne pas dire sur tout le continent. C’est pourquoi j’ai beaucoup apprécié la démarche de la communauté musulmane qui, à travers la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB), n’est pas allée avec le dos de la cuillère pour exprimer des inquiétudes profondes sur certaines dispositions du texte en question. Mieux, tout en appréciant l’initiative et le principe d’une loi qui encadre les libertés religieuses au Burkina Faso, la FAIB exige le retrait pur et simple dudit projet en vue d’une large concertation qui pourrait aboutir à des propositions consensuelles. Il s’agit là d’une démarche responsable, en ce sens qu’elle ne rejette pas systématiquement la volonté de mettre de l’ordre dans la liberté de cultes au pays des Hommes intègres, surtout au regard du contexte mondial marqué par la montée de l’intégrisme religieux. Je suis sûr que si c’était dans certains pays dont je me garde de citer les noms, l’heure serait déjà à des manifs de rue avec tout ce que cela peut entraîner comme conséquences. Suivez seulement mon regard pour savoir de quoi je parle, tant les exemples sont légion autour de nous. Cela dit, j’ai aussi beaucoup apprécié l’attitude du gouvernement qui n’a pas non plus voulu opérer un passage en force.

 

Notre liberté mérite bien d’être encadrée

 

J’ai même entendu dire que le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité intérieure, Simon Compaoré, a rencontré les responsables de la communauté musulmane dans le but de recueillir leurs préoccupations et suggestions. « Le dossier est au stade de projet, donc susceptible d’aménagements », avait-il lancé à l’occasion. De son côté, le président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo, a précisé, à l’ouverture de la première session extraordinaire de l’année, que le projet de loi sur les libertés religieuses, n’était pas inscrit à l’ordre du jour. Tout cela participe d’un souci d’apaisement en vue de mesures consensuelles. J’encourage pour ma part toutes les parties à aller dans ce sens. Car, il s’agit là d’un sujet hautement sensible qui, s’il est mal traité, pourrait plonger notre pays dans le chaos. Touchons donc du bois. On a vu ce qui est arrivé en RCA où les clivages religieux ont fini par prendre le pas sur le vivre-ensemble, si fait que la chasse à l’homme passait pour être la chose la mieux partagée dans ce beau pays que je connais bien. Ensemble, conjurons le mauvais sort !  Et je sais de quoi les Burkinabè sont capables quand ils s’engagent à faire quelque chose. Allons seulement ! Car rien ne peut se construire dans la haine et le rejet de l’autre. Non ! Je dis non ! C’est pourquoi j’en appelle à la responsabilité de tous, pour qu’ensemble nous puissions préserver l’intérêt supérieur de notre nation. Ne permettons donc pas à nos ennemis de venir exploiter nos divergences pour mieux régner. Pour cela, inscrivons toutes nos actions dans le cadre de la République. Car, comme je le dis, autant je suis contre des atteintes à la liberté religieuse des uns et des autres, autant je suis contre la pagaille sous toutes ses formes et d’où qu’elle vienne. Car, il suffit seulement de regarder le comportement de certains d’entre nous pour comprendre que notre liberté mérite bien d’être encadrée. Dans le cas contraire, elle risque de glisser vers le libertinage. Ce qui est très dangereux. Que croyez-vous ? Je suis fou certes, mais moi, je m’impose des limites à ne pas franchir.

 

« Le Fou »


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