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QUARTIER NAPAMBOUMBOU : Des jeunes démolissent la construction d’une dame


 

La journée du samedi 7 avril 2018 a été particulière dans le quartier Napamboumbou de Ouagadougou. Pour cause, des jeunes du quartier ont pris l’initiative de détruire les débuts de construction d’une dame, parce qu’ils estiment qu’elle occupé abusivement le terrain qui, pour eux, appartient à tout le quartier. L’espace, objet du litige, est situé à l’intersection de l’avenue des arts et de l’avenue des Tansoba, côté Est du mur de l’aéroport dans l’arrondissement 5.

 

Des jeunes bruyants et agités s’acharnant sur les murs d’un début de clôture. Des curieux observaient une halte et suivaient, perplexes, la scène. Des maçons apeurés suivaient, impuissants, la destruction d’une partie de la clôture fraîchement montée dans la matinée. Sur le terrain litigieux, des personnes d’un âge avancé,   avaient pris place. Il était 9h. Pour savoir ce qui se passe,   nous avons approché l’une de ces personnes, Moussa Kalamoulaï Sawadogo, qui dit être un habitant du quartier depuis 47 ans, agent de banque à la retraite. « L’espace a été vendu à une femme qui a commencé à construire. Alors qu’initialement, l’espace appartenait à l’ASECNA. Et même que Simon Compaoré avait dit que l’espace servirait à construire une maternité, un dispensaire ou toute autre infrastructure qui servirait à la population du quartier. Nous ne comprenons donc pas pourquoi on vend cet espace à une dame. C’est pour cela que nous avons dit d’arrêter les travaux », a-t-il confié. Mais pourquoi en est-on arrivé là ? Moussa Kalamoulaï Sawadogo poursuit en ces termes : « Les deux chefs coutumiers du quartier ont constitué une délégation pour venir dire aux maçons d’arrêter les travaux, deux fois de suite. Cela vaut une année. Mais ils ont continué à construire. C’est pourquoi la population du quartier, de commun accord avec les chefs, a décidé d’arrêter les travaux. Mais qui a  vendu l’espace ? « Il paraît que c’est un ancien maire. Et il paraît que la dame veut construire des chambres de passe et des boutiques », a-t-il affirmé. Et notre interlocuteur nous a aussi confié que des démarches ont été entreprises auprès de la mairie centrale, du médiateur du Faso, mais en vain. Quid de la destruction de la construction ? « Nous n’avons jamais demandé aux jeunes de détruire la construction. Au contraire, c’est grâce à nous que le mur n’a pas été complètement détruit », s’est-il défendu. Embouchant la même trompette, Mathias Kora, d’un âge avancé, a aussi confirmé qu’ils n’ont jamais dit de détruire les murs. Mais le constat est que les jeunes continuaient à détruire les parties de la clôture, qui tenaient encore debout. Mathias Kora déplore l’attitude de la femme qui a acquis le terrain ; à chaque fois que l’on veut la rencontrer, elle envoie ses maçons avec des papiers pour nous dire qu’elle a l’attribution et l’autorisation de construire. « Et elle nous dit qu’elle a investi plus de 300 millions de F CFA. Nous, ce n’est pas notre problème. Si elle a versé l’argent dans les comptes du Trésor burkinabè, ils vont lui remettre son argent et nous remettre notre terrain. Le terrain, c’est pour le quartier ».  Ce qui est sûr, « elle ne veut pas céder, nous non plus, nous ne céderons pas», a martelé Moussa Kalamoulaï Sawadogo.

 

Françoise DEMBELE

 

 


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