RAMADAN 2025 AU BURKINA : Fêter dans le partage
Nous sommes, aujourd’hui, au 28e jour du mois du ramadan. Le jeûne musulman tire donc à sa fin et la fête, c’est pour bientôt. Elle pourrait même intervenir dans deux ou trois jours. Tout dépendra des résultats des recherches de la commission technique nationale de la Fédération des Associations islamiques du Burkina (FAIB). C’est d’ailleurs demain que cette commission se réunira pour se lancer à la recherche du croissant lunaire qui viendra marquer la fin du ramadan 2025. Mais, que la fête soit après-demain ou dans trois jours, cela ne change pas grand-chose pour moi Fou, sans abris et complètement désargenté, qui n’ai pas jeûné, même pas une seule fois, tout au long de ce mois. Je sais seulement que cette fête viendra mettre fin à environ un mois de pénitence, de prières, de réflexion et de communion pour nos frères et sœurs musulmans. A l’instar des autres années, ils ont été durement éprouvés durant cette période de haute spiritualité. En effet, la foi aura été, une fois de plus, mise à l’épreuve de la forte canicule, avec des températures culminant parfois les 40°C. Toutes mes félicitations donc aux fidèles musulmans qui ont tenu bon durant ce mois béni de l’Islam et qui ont surtout porté notre pays en prières. Mes hommages distingués aux mamans, épouses et filles pour qui cette période n’a pas été de tout repos. Ces dames ont bravé sommeil et fatigue pour que le souhour (le petit- déjeuner) et l’iftar (le souper) soient toujours bien garnis. Pour les célibataires, je leur exprime mes respects pour la résilience avec laquelle ils ont traversé cette période.
L’heure n’est pas aux bombances
A tous les musulmans, je souhaite que leurs vœux les plus chers soient exaucés, pour eux-mêmes d’abord, mais aussi pour la Nation tout entière durement éprouvée depuis une décennie par le terrorisme, et qui n’aspire qu’à la paix et à la cohésion sociale. La fête que je souhaite, du reste, belle, intervient cependant dans le même contexte connu de tous les Burkinabè, marqué par une conjoncture sans précédent avec un renchérissement progressif du coût de la vie. Cette même fête intervient dans le même contexte d’insécurité avec son lot de victimes des violences terroristes, contraignant certaines populations à fuir leurs localités respectives. C’est dire si l’heure n’est pas aux bombances ou autres excès que peuvent encore s’offrir quelques rares Burkinabè par ces temps dures qui courent. Le mois de ramadan, faut-il le rappeler, est surtout un moment de partage et de solidarité envers les plus démunis. Dans la même dynamique, la fête qui s’annonce, doit être célébrée dans cet esprit de partage. C’est donc le moment idéal pour chaque musulman d’exprimer sa solidarité envers son voisin, sans aucune considération religieuse, ethnique ou idéologique. Moi Fou, j’exhorte les croyants à avoir une pensée envers toutes ces personnes qui, le jour de la fête, n’auront même pas de quoi faire bouillir la marmite. Je profite leur rappeler que leur générosité peut transformer des vies et apporter de l’espoir là où il est nécessaire. L’occasion est également belle pour penser à toutes ces familles disloquées par les violences terroristes et qui peinent encore à s’en remettre. Dans la même veine, j’invite les fidèles musulmans à continuer à porter en prières nos forces combattantes qui, au péril de leur vie, se battent au front pour la survie de notre pays.
«Le Fou»