HomeA la uneRENCONTRE CSC/ PROMOTEURS DE MEDIAS AUDIOVISUELS SUR LA SUSPENSION DES EMISSIONS INTERACTIVES : Le consensus n’a pas été trouvé

RENCONTRE CSC/ PROMOTEURS DE MEDIAS AUDIOVISUELS SUR LA SUSPENSION DES EMISSIONS INTERACTIVES : Le consensus n’a pas été trouvé


La présidente du Conseil supérieur de la communication, Nathalie Somé, et ses collaborateurs ont initié une rencontre d’échanges avec les promoteurs et promotrices de médias audiovisuels, le samedi 09 mai 2015 au sein de ladite institution. Cette rencontre avait pour objet d’échanger avec eux sur la décision prise par le CSC de suspendre les émissions interactives sur les antennes de radio et télé à compter du 07 mai 2015 et ce, pour une période de trois mois. Après avoir donné les raisons de cette suspension qui se veut une mesure préventive selon elle, Mme Somé a donné la parole aux promoteurs de médias pour qu’ils donnent leurs avis sur cette décision qui sonne comme une sanction, même si le CSC soutient le contraire. Pour la plupart des promoteurs, la décision ne devrait concerner que les radios ou télé fautives. Aussi ont-ils proposé qu’elle soit levée. Si aucun consensus n’a été trouvé à l’issue de la rencontre, le CSC promet cependant d’étudier les propositions faites par les promoteurs et promotrices de médias audiovisuels.

 

« Le Conseil supérieur de la communication suspend les émissions d’expression directe sur les radiodiffusions sonores et télévisuelles à l’exception des programmes portant sur la santé et ceux à caractère ludique, sentimental et culturel ». Ainsi peut-on résumer la décision du CSC prise au cours de sa session extraordinaire du mercredi 06 mai 2015. Cette décision prend effet à compter du 07 mai, pour une période de trois mois. Entre autres raisons avancées, le CSC a estimé que les médias audiovisuels ne sont pas suffisamment outillés pour faire des émissions interactives. De plus, les animateurs n’ont pas la formation requise pour le faire et cela, ils l’ont constaté après avoir fait le tour des organes. C’est pourquoi il fallait, de l’avis de Nathalie Somé, marquer une halte pour recadrer les choses et repartir de bon pied. Suite à cette décision, le CSC a entrepris de rencontrer, le samedi 09 mai dernier, les promoteurs et promotrices de médias audiovisuels pour en parler.

Si pour le CSC, la décision se veut une mesure préventive motivée par le souci d’assurer un climat apaisé et propice à la cohésion sociale en cette période sensible de la vie du Burkina Faso, pour les promoteurs et promotrices de médias audiovisuels, elle est tout simplement injuste et sonne comme une sanction. Selon eux, cette mesure est un recul de la démocratie et de la liberté d’expression. Aussi pensent-ils que le CSC aurait dû tout simplement sanctionner les organes fautifs plutôt que d’étendre la sanction à tous. Ils ont aussi estimé que le CSC aurait dû les rencontrer d’abord pour en discuter avant de prendre la décision. Pour y remédier, ils ont formulé des propositions. Ils ont souhaité qu’un consensus soit trouvé ; celui qui est que le CSC revienne sur sa décision, annule son arrêté et s’engage à intensifier les actions d’éducation en faveur des médias et ceux-ci, pour leur part, s’engageront à mieux conduire leurs émissions tout en continuant la formation de leurs agents. Pour certains, le CSC doit purement et simplement appliquer la loi et faire répondre ceux qui diffament. D’autres ont proposé que la suspension ne dure qu’un mois, au terme duquel les émissions pourront reprendre.

Les promoteurs de radios confessionnelles eux, ont estimé que la décision ne devrait pas les concerner puisque leurs émissions ne portent très souvent que sur la religion. Et la présidente du CSC de relever que même là également, il y a souvent des dérapages. Pour les promoteurs, ces auditeurs qui interviennent dans les émissions interactives pourraient se rabattre sur les forums dans la presse en ligne ou dans la presse écrite, qui ne sont pas concernés par la décision. Et le CSC de laisser entendre qu’il a entièrement confiance en ces forums qui sont bien modérés.

« Le CSC a compris vos préoccupations », a estimé Nathalie Somé. Celle-ci a promis que l’ensemble des conseillers se réunira pour évaluer la situation. Elle a par ailleurs invité les promoteurs à ne pas saper leurs propres efforts en résumant le contenu de leurs organes à une seule tranche d’une heure. Pour elle, cette suspension des émissions interactives ne peut être un frein au déroulement des programmes de leurs organes respectifs. « Je comprends qu’on ne soit pas dans la même position mais, la prochaine fois, nous allons trouver un dispositif qui rebute moins », a-t-elle laissé entendre.

Christine SAWADOGO


Comments
  • Mme Somé est une parente du terroir, je n’ai rien contre elle. Mais il faut le reconnaître, et tout le monde le sait, son appartenance politique au CDP témoigne son parcours, et a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Et cette décision de suspendre ces émissions, on la voyait venir depuis un certain temps à travers ses sorties, et pour moi, ce n’est purement et simplement une décision politique délibérée. Sinon ces émissions, ce n’est pas aujourd’hui qu’elles sont diffusées au Faso et rien ne sait jamais produit dans ce pays. Sinon, vous croyez que si au cours de ces émissions la majorité des participants faisaient l’apologie du CDP, ces émissions allaient être suspendues? Je n’y pense pas. Alors qu’on arrête de vouloir berner les gens avec des arguments qui ne tiennent pas. Même au temps forts de la crise ces émissions ont continuée et le Burkina n’a pas explosé. Et le Burkina explosera pas.

    11 mai 2015

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